L’Argentine et le Brésil au révélateur

Un rendez-vous des quarts à ne pas manquer

Alors que la Coupe du Monde féminine touche à sa fin, la Copa America elle, est à nouveau à l’honneur pour le compte des quarts de finale de la compétition, qui vont se disputer ce week-end. Avec en ligne de mire, deux rencontres tests pour les deux grands favoris au titre, l‘Argentine et le Brésil, face à deux formations à ne pas négliger, l’Uruguay et le Paraguay. Autant dire « LE » match piège que ce soit pour l’une ou pour l’autre de ces flamboyantes écuries sur le papier, car cette année, la concurrence semble beaucoup plus élevée qu’à l’habitude. En effet, le voisin uruguayen du pays organisateur, qui sort d’une Coupe du Monde 2010 brillante en Afrique du Sud, avec une demi-finale et une quatrième place à la clé, est à craindre. Emmenée par son trio offensif Forlan-Suarez-Cavani, la sélection double championne du monde (1930/1950), se présente en effet comme un formidable outsider face aux deux rouleaux compresseurs sud-américains, et notamment donc, face à l’Argentine de Lionel Messi. Un meneur de jeu albiceleste dont on attend d’ailleurs énormément, après un début de compétition plus que mitigé.


De son côté, le Brésil s’apprête à rencontrer le Paraguay, qui, sans jamais briller, se révèle assez solide pour pouvoir passer les premières difficultés. Ainsi, c’est avec force, mais également avec un brin de réussite, que les coéquipiers de Lucas Barrios, attaquant vedette du Borussia Dortmund et champion d’Allemagne cette saison, se sont hissés au second tour, au bénéfice du repêchage des deux meilleurs troisièmes de la phase de poules. Car si la formation de Roque Santa Cruz également, n’a pas encore connu la défaite dans ce début de tournoi, elle n’a pas non plus goûté au succès, concédant ainsi trois match nuls en autant de rencontres. Mais avec à chaque fois, et entre autre face au Brésil déjà dans son groupe (2-2), la faculté de revenir de situations mal embarquées. Preuve encore une fois, d’une force collective, et d’une assise défensive assez conséquente, en tout cas pour prétendre rencontrer à nouveau la Seleçao pour ce rendez-vous des quarts de finale. Un rendez-vous pour lequel on attend bien évidemment le Chili et la Colombie, les deux vrais concurrents de l’Argentine de Messi et du Brésil de Pato.


Et ironie du sort, ce sont bien ces deux nations qui demeurent en position confortable, à l’orée du dernier carré. Car au bénéfice de premières places de groupes décrochées avec autorité, et avec sept points, les formations d’Alexis Sanchez d’une part, et de Falcao d’autre part, sont plutôt à l’abri d’une contreperformance, face aux modestes sélections du Venezuela et du Pérou. Et ce, même si ces dernières n’ont pas démérité en poules, notamment en ce qui concerne le Venezuela de Salomon Rondon, le buteur de Malaga en Espagne, qui a su résister au Brésil, en terminant à égalité de points, à savoir cinq, mais avec une différence de buts défavorable. Pour sa part, le Pérou a conclu sa phase de poule C, avec notamment une victoire encourageante face au Mexique, ainsi qu’un résultat nul obtenu devant l’Uruguay. Une équipe accrocheuse donc, à ne pas prendre de haut pour les Colombiens et leur patron en défense, le Milanais et ancien parisien Mario Yepes. Malgré tout, on devrait retrouver ans trop de problèmes ce Chili et cette Colombie aux accents très offensifs, en demi-finale, face pourquoi pas, aux deux ogres malades de cette Copa America.


La pression est donc sur l’Argentine et le Brésil, on l’a bien compris, mais peut-être même davantage sur les partenaires de Sergio Aguëro, qui on le rappelle, sont les hôtes du tournoi. Traduction, il ne serait pas de bon ton pour les supporters de l’Albiceleste, de voir leurs idoles tomber face à l’ennemi juré, l’Uruguay. Qui plus est à domicile, sur le territoire argentin, et devant les caméras du monde entier. Un sursaut d’orgueil est donc à prévoir, du côté des joueurs de Sergio Batista, fortement critiqués depuis le démarrage de la Copa, à l’image d’un Leo Messi lunché par la presse. En tout cas jusqu’à la dernière rencontre de groupe, remportée 3-0 par l’Argentine face au Costa Rica, et au cours de laquelle le génie du FC Barcelone a délivré deux passes décisives à son pote Aguëro, et à son rival madrilène, Angel Di Maria. Du coup, on se dit que la sélection bleu ciel et blanc est enfin sur les rails, et que l’Uruguay ne sera qu’une étape. Mais attention aux certitudes, souvent rédhibitoires à ce niveau-là. Même constat pour le Brésil, qui malgré son succès final 4-2 devant l’Equateur en poule, ne semble pas flamboyant face à la concurrence. A moins que les quintuples champions du monde n’aient gardé des forces pour la suite. Car du panache, il en faudra pour remporter cette 43° édition de la Copa America, au nez et à la barbe des meilleures sélections sud-américaines.

Damien Chédeville



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