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FastFoot
9 avril 2013

Ancelotti et le PSG condamnés à l’exploit

Un Himalaya nommé Barcelone

Mercredi soir, le Paris Saint-Germain s’apprête à tenter l’impossible en repartant de Barcelone et du Camp Nou avec une hypothétique qualification pour les demi-finales de la Ligue des Champions. Pourtant, au match aller au Parc des Princes, les partenaires de Zlatan Ibrahimovic, ancien joueur blaugrana, ont prouvé qu’ils étaient capables de déplacer des montagnes en obtenant in extremis à la 95° minute de jeu, et grâce à Blaise Matuidi, un impensable match nul deux buts partout. Cette bataille fut ainsi la démonstration, surtout en première période, que le PSG avait les atouts suffisants pour pouvoir contrecarrer les plans du grand Barça, dépourvu de son génie Lionel Messi, sorti blessé à la mi-temps au Parc, et toujours incertain à l’heure qu’il est pour le second round. Signe que le défi n’est donc pas tout à fait impossible à réaliser, les hommes de Carlo Ancelotti ont accroché un résultat nul, là où certains auraient rapidement sombré. Seulement, si ce 2-2 obtenu dans la capitale hexagonale reste un savant exploit, le problème est qu’au coup d’envoi de la seconde manche, l’équipe qui sera qualifiée pour le dernier carré demeure le FC Barcelone, hôte d’un soir. Autrement dit, que la rencontre démarre avec ou sans Lionel Messi, bien que son éventuelle absence soit d’importance, Paris va devoir prendre les choses en main, ce qu’aucune formation ne s’est risquée à faire ces dernières années face à la meilleure équipe du Monde, qui plus est dans son entre du Camp Nou. En effet, tout porte à croire que les protégés de Tito Vilanova, de retour sur le banc catalan après une longue convalescence à New-York, ne vont pas chercher à attaquer à tout va, même si l’identité du Barça veut que l’équipe mène les débats.

Carlo Ancelotti
Cela ne veut donc pas dire que les coéquipiers d’Andrès Iniesta vont laisser au PSG les clés de la rencontre, loin de là, mais plutôt qu’ils ne vont pas partir à l’abordage dès les premières minutes comme cela avait été le cas au tour précédent face au Milan AC. A ce stade des huitièmes de finale, et alors que les Espagnols s’étaient inclinés deux buts à zéro à l’aller, la physionomie était bien différente puisque Barcelone était pour le coup condamné à l’exploit. Un exploit qui aura d’ailleurs lieu, avec une démonstration de force et ce 4-0 à l’arrivée, devant une formation milanaise médusée par la maîtrise catalane, même quand le match aurait pu échapper au quadruple champion d’Europe. Bref, bien plus que de l’expérience dans les grands rendez-vous, que pourront apporter des joueurs comme Ibrahimovic, Beckham, Thiago Silva ou encore Maxwell, autre ancien barcelonais, Paris aura besoin d’une dose de culot suffisante pour pouvoir faire flancher la défense adverse. Car même si l’Argentin Mascherano, titulaire à l’aller, est suspendu pour le second acte ce mercredi soir, le fait même que le FCB évolue à domicile va considérablement changer la donne. D’une part le public risque ainsi de faire entendre sa voix, et d’autre part, la solidarité barcelonaise a toujours fait ses preuves dans ses moments-là, où l’enjeu dépassait largement les notions de lacunes défensives. Aujourd’hui, l’enjeu est de savoir si oui ou non Paris est capable de se hisser sur deux matchs à la hauteur de la référence en Europe et dans le Monde depuis au moins cinq ans. D’autant qu’à l’inverse du match aller, le PSG ne pourra pas compter sur son meilleur élément depuis le début de saison, le régulateur Blaise Matuidi, aussi précieux à la récupération et à la relance, qu’en soutien des attaquants franciliens.

PSG Barça
Et ça, c’est évidemment préjudiciable pour Carlo Ancelotti qui ne s’est d’ailleurs jamais privé d’aligner l’international tricolore cette saison, même quand les matchs ne soulevaient pas un enjeu digne de ce nom, que ce soit en coupe ou en championnat face à des équipes dites faibles. La question va donc être de savoir si Paris est capable de jouer sans lui, qui paraît finalement plus important dans le collectif du leader de L1, qu’Ibrahimovic lui-même. Non pas que l’attaquant suédois ne soit pas indispensable au PSG dans ce genre de rendez-vous, mais tout de même dans le secteur offensif, Carlo Ancelotti semble avoir les armes nécessaires même sur le banc, pour faire basculer un match. Par contre, depuis les départs au mercato d’hiver des Sissoko, Bodmer et autre Rabiot, le milieu de terrain francilien a davantage souffert lors des rares absences de Matuidi sur le terrain. Alors quelle solution pour pallier à cette suspension, associer Veratti à Beckham, faire un milieu à trois avec Chantôme comme face à Rennes ce week-end ? Sur ce point délicat au niveau tactique, il semble que la meilleure option serait d’aligner un duo de milieux récupérateurs Beckham/Thiago Motta, même si le premier a souffert physiquement à l’aller, et que le second est tout juste de retour de blessure. Il n’empêche que ces deux-là sont les seuls à avoir l’expérience nécessaire pour maîtriser ce genre de rencontres, et puis il ne faut pas oublier que Motta a évolué au Barça où il a d’ailleurs reçu sa première « formation européenne », avant de porter les couleurs du club blaugrana de 2001 à 2007. L’Italo-brésilien connaît ainsi parfaitement la culture catalane et son identité de jeu, et il peut donc être un atout de choix pour ce match retour.

Ibrahimovic LDC
Quant à la défense parisienne, la performance de haut vol de Thiago Silva au Parc parle pour lui, le Brésilien est sans doute aujourd’hui l’une des meilleures références européennes si ce n’est mondiales. A ce titre, qu’il soit associé à Alex ou à Sakho, son niveau de varie pas, et ce n’est pas pour rien que le FC Barcelone envisage de l’acheter aux dirigeants qataris pour mener à bien la succession de Carlès Puyol. En attendant, Carlo Ancelotti sait qu’il peut jouer son avenir dans le club de la capitale sur ce match, car si d’aventure il arrivait à qualifier le Paris Saint-Germain en demi-finales de la Ligue des Champions, nul doute que le Prince Al Thani réfléchirait à deux fois avant de le remplacer sur le champ. On n’en est évidemment pas là, mais quoi qu’il advienne, les Parisiens doivent oublier la supériorité légitime du Barça sur le papier, sans compter que l’équipe espagnole préfère en général courir après un score plutôt que de protéger son résultat du match aller. En tout cas si les partenaires de Salvatore Sirigu s’en tiennent au large succès obtenu par les Catalans en Liga ce week-end (victoire 5-0 contre Majorque), et à la performance de Cesc Fabregas (3 buts, 2 passes décisives)  pourtant très critiqué ces derniers temps pour son rendement, ils ne feront pas mieux que les Milanais au tour précédent. Pour remporter cette bataille psychologique il faudra bien sur être tranchant dans le pressing et dans les rares opportunités offensives que le PSG se procurera, mais il faudra surtout ne pas paniquer face à la maîtrise technique barcelonaise, avec ou sans Messi d’ailleurs. Car si le leader de Ligue 1 est logiquement condamné à l’exploit, il n’est pas pour autant condamné à ne pas se battre.

Damien Chédeville

 

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Les Verts, le podium ou la Coupe ?

 

Crédits Photos : butfootballclub.fr ; guardian.co.uk ; francetvsport.fr

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