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FastFoot
14 avril 2013

Que manque-t-il encore à Paris ?

Du rêve à la réalité

Cette semaine, le Paris Saint-Germain a gagné le respect de tous les Français et d’une bonne partie de l’Europe en allant tenir la dragée haute à Barcelone au Camp Nou, en quart de finale retour de la Ligue des Champions (match nul 1-1). Malgré tout, en étant éliminé de la plus prestigieuse des compétitions continentales sans avoir perdu (2-2 à l’aller au Parc des Princes), le club de la capitale est en droit de nourrir de grands regrets, notamment sur cette seconde manche qui aurait pu tourner à l’avantage du leader de Ligue 1. Si bien que sans l’entrée du détonateur Lionel Messi, bien évidemment à l’origine de l’égalisation catalane de Pedro, seulement vingt minutes après l’ouverture du score exceptionnelle de Javier Pastore, Barcelone n’aurait peut-être pas composté son billet pour le dernier carré de l’épreuve, et une confrontation de gala face au Bayern Munich, futur employeur de… Pep Guardiola. Il était certainement écrit que le PSG ne passerait pas ce tour de coupe d’Europe, quoi qu’il advienne, mais que les joueurs de Carlo Ancelotti sortiraient la tête haute d’une double confrontation dont beaucoup disaient qu’elle doucherait rapidement les ambitions qataries. Au contraire, la démonstration de force, symbolisée par le trident Thiago Silva/Matuidi/Lavezzi, très en vue lors des deux rencontres (sauf Matuidi, suspendu au match retour) n’a fait que soutenir la direction francilienne dans sa volonté d’atteindre les sommets européens d’ici 3 à 4 ans, si l’on s’en réfère aux cinq années qui avaient été évoqué à l’arrivée du Prince Al Thani à l’été 2011. Aujourd’hui, non seulement Paris semble s’installer rapidement dans le gotha européen, mais l’équipe a donc même réussit à faire trembler la meilleure écurie du monde, certes privée de Lionel Messi durant 105 minutes au total.

Messi Lucas
Preuve que l’ascension de ce club new look a été rapide même si semée d’embuches, notamment la saison dernière lorsque Carlo Ancelotti n’a pas pu résister à l’audace de Montpellier pour rafler le titre de champion de France. Qu’à cela ne tienne, alors que l’on attendait une décompression légitime des Parisiens face à Troyes en Ligue 1 samedi après-midi, au sortir de cette déception en Ligue des Champions, les coéquipiers de Blaise Matuidi, absent face à Barcelone, ont prouvé qu’ils ne voulaient pas laisser filer le titre une seconde fois. Alors bien sur, la victoire a été longue à se dessiner contre la lanterne rouge de L1, mais le « messie » parisien, Blaise Matuidi donc, qui plus est formé dans l’Aube, a libéré le PSG à la 65° minute, symbole d’une opiniâtreté de tous les instants pour celui qui a été le meilleur joueur parisien tout au long de la saison. Vient alors la question centrale de notre analyse, que manque-t-il encore à Paris pour rentrer de nouveau dans la cour des grands ? Pas grand chose en tout cas, si l’on considère que le PSG a fait trembler Barcelone en coupe d’Europe, et que les protégés du président Nasser Al Khelaifi possèdent provisoirement dix points d’avance en tête du championnat sur Marseille, deuxième, 13 sur l’ASSE et 14 sur Lyon. A six journées seulement du coup de sifflet final de la Ligue 1, cela fleure tout de même bon le sacre, étant donné que le calendrier ne réserve au PSG qu’une seule confrontation face à un « ex » concurrent pour le titre, l’Olympique Lyonnais. Et pourtant, il semble que la machine parisienne soit encore perfectible, dans le sens où elle manque encore cruellement de régularité dans les performances.

Ibrahimovic Pique
Comprenons-nous bien, il est évident qu’on ne peut pas demander à des joueurs d’avoir exactement la même motivation pour un quart de finale de Ligue des Champions face à Barcelone et pour une journée de championnat national face au dernier de la classe dans un stade de 20 000 places. Malgré tout, sur l’ensemble de la saison, Paris aura surtout profité des défaillances de ses adversaires, notamment l’énorme passage à vide de l’Olympique Lyonnais actuellement qui reste sur une série famélique de cinq matchs sans succès, dont trois revers d’affilée. Ainsi, la première partie de saison qui aura permis au PSG de basculer en tête à égalité de points avec l’OM et l’OL, a semble-t-il été l’œuvre d’un seul homme, Zlatan Ibrahimovic, tandis que la seconde aura davantage relevé d’un effort légèrement plus collectif. Néanmoins, il manque toujours une identité de jeu à Paris, qui ne sait plus trop comment évoluer lorsque Zlatan n’est pas là, et qui craint surtout beaucoup le changement. Ainsi, Carlo Ancelotti n’a jamais vraiment donné son entière confiance en Jérémy Menez et Kévin Gameiro, pourtant assez séduisants lorsqu’ils rentraient en cours de match, ni même en Mamadou Sakho, souvent sacrifié au profit du Brésilien Alex, soi-disant plus complémentaire de son compatriote Thiago Silva. Au final, on constate qu’avec son équipe de départ, le PSG impressionne, mais que l’amalgame peine à se transmettre à l’ensemble du groupe. Et puis même si les Franciliens ont réalisé un superbe parcours en Ligue des Champions, en tout cas meilleur que prévu, on sent bien que la motivation n’est pas toujours là pour les stars de l’équipe lorsqu’il s’agit de répéter les mêmes performances de haut niveau en Ligue 1.

Rosell Nasser
C’est à se demander parfois si Paris ne constitue pas une vitrine, un tremplin pour certains joueurs qui ne rêvent que d’une seule chose, rebondir dans un club encore plus huppé. Car quoi qu’on en dise, et même si l’on ne peut pas enlever à l’écurie qatarie son ascension fulgurante, ce PSG nouvelle génération n’a encore gagné aucun titre, avant certainement le premier sacre en Ligue 1 en fin d’exercice. En comparaison, même s’il est difficile de prendre un tel parallèle, Barcelone a remporté 12 titres sur les quatre dernières années dont six sur la seule année 2009. Preuve qu’il reste encore du chemin à l’institution de notre capitale hexagonale, pour rentrer définitivement dans le club très fermé des grandes écuries européennes. Et puis il y a encore un élément qui fait que Paris n’a pas encore la stature escomptée, mais celui-ci relève bien plus d’un sentiment de chauvinisme aigue, c’est le fait qu’il y ait très peu de jeunes joueurs français qui fassent partie intégrante de cette ascension du PSG. Menez et Gameiro ne sont quasiment jamais titulaires, en tout cas pas dans les grands matchs, Sakho souffre de la complémentarité de la paire brésilienne et Chantôme de la concurrence au milieu de terrain. Il n’y a guerre que Blaise Matuidi qui fasse l’unanimité auprès du staff francilien et de Carlo Ancelotti, voire Christophe Jallet, qui résiste tant bien que mal dans son couloir droit. Ainsi, les Qataris auront définitivement réussit leur coup lorsque l’équipe aura validé son titre de champion de France, ce qui est quasiment chose faite, mais aussi quand la politique du club favorisera également l’éclosion de « stars » françaises, et enfin lorsque les champions qui formeront ce groupe d’élite, ne penseront plus à signer ailleurs, mais bien à s’inscrire dans la durée. Le jour où le PSG remplira ces trois conditions, alors il passera vraiment dans une autre dimension.

Damien Chédeville

 

Dans le même thème :

Paris rêve d’Europe

 
Article précédent :

Ancelotti et le PSG condamnés à l’exploit

 

Crédits Photos : leparisien.fr

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