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FastFoot

14 avril 2013

Que manque-t-il encore à Paris ?

Du rêve à la réalité

Cette semaine, le Paris Saint-Germain a gagné le respect de tous les Français et d’une bonne partie de l’Europe en allant tenir la dragée haute à Barcelone au Camp Nou, en quart de finale retour de la Ligue des Champions (match nul 1-1). Malgré tout, en étant éliminé de la plus prestigieuse des compétitions continentales sans avoir perdu (2-2 à l’aller au Parc des Princes), le club de la capitale est en droit de nourrir de grands regrets, notamment sur cette seconde manche qui aurait pu tourner à l’avantage du leader de Ligue 1. Si bien que sans l’entrée du détonateur Lionel Messi, bien évidemment à l’origine de l’égalisation catalane de Pedro, seulement vingt minutes après l’ouverture du score exceptionnelle de Javier Pastore, Barcelone n’aurait peut-être pas composté son billet pour le dernier carré de l’épreuve, et une confrontation de gala face au Bayern Munich, futur employeur de… Pep Guardiola. Il était certainement écrit que le PSG ne passerait pas ce tour de coupe d’Europe, quoi qu’il advienne, mais que les joueurs de Carlo Ancelotti sortiraient la tête haute d’une double confrontation dont beaucoup disaient qu’elle doucherait rapidement les ambitions qataries. Au contraire, la démonstration de force, symbolisée par le trident Thiago Silva/Matuidi/Lavezzi, très en vue lors des deux rencontres (sauf Matuidi, suspendu au match retour) n’a fait que soutenir la direction francilienne dans sa volonté d’atteindre les sommets européens d’ici 3 à 4 ans, si l’on s’en réfère aux cinq années qui avaient été évoqué à l’arrivée du Prince Al Thani à l’été 2011. Aujourd’hui, non seulement Paris semble s’installer rapidement dans le gotha européen, mais l’équipe a donc même réussit à faire trembler la meilleure écurie du monde, certes privée de Lionel Messi durant 105 minutes au total.

Messi Lucas
Preuve que l’ascension de ce club new look a été rapide même si semée d’embuches, notamment la saison dernière lorsque Carlo Ancelotti n’a pas pu résister à l’audace de Montpellier pour rafler le titre de champion de France. Qu’à cela ne tienne, alors que l’on attendait une décompression légitime des Parisiens face à Troyes en Ligue 1 samedi après-midi, au sortir de cette déception en Ligue des Champions, les coéquipiers de Blaise Matuidi, absent face à Barcelone, ont prouvé qu’ils ne voulaient pas laisser filer le titre une seconde fois. Alors bien sur, la victoire a été longue à se dessiner contre la lanterne rouge de L1, mais le « messie » parisien, Blaise Matuidi donc, qui plus est formé dans l’Aube, a libéré le PSG à la 65° minute, symbole d’une opiniâtreté de tous les instants pour celui qui a été le meilleur joueur parisien tout au long de la saison. Vient alors la question centrale de notre analyse, que manque-t-il encore à Paris pour rentrer de nouveau dans la cour des grands ? Pas grand chose en tout cas, si l’on considère que le PSG a fait trembler Barcelone en coupe d’Europe, et que les protégés du président Nasser Al Khelaifi possèdent provisoirement dix points d’avance en tête du championnat sur Marseille, deuxième, 13 sur l’ASSE et 14 sur Lyon. A six journées seulement du coup de sifflet final de la Ligue 1, cela fleure tout de même bon le sacre, étant donné que le calendrier ne réserve au PSG qu’une seule confrontation face à un « ex » concurrent pour le titre, l’Olympique Lyonnais. Et pourtant, il semble que la machine parisienne soit encore perfectible, dans le sens où elle manque encore cruellement de régularité dans les performances.

Ibrahimovic Pique
Comprenons-nous bien, il est évident qu’on ne peut pas demander à des joueurs d’avoir exactement la même motivation pour un quart de finale de Ligue des Champions face à Barcelone et pour une journée de championnat national face au dernier de la classe dans un stade de 20 000 places. Malgré tout, sur l’ensemble de la saison, Paris aura surtout profité des défaillances de ses adversaires, notamment l’énorme passage à vide de l’Olympique Lyonnais actuellement qui reste sur une série famélique de cinq matchs sans succès, dont trois revers d’affilée. Ainsi, la première partie de saison qui aura permis au PSG de basculer en tête à égalité de points avec l’OM et l’OL, a semble-t-il été l’œuvre d’un seul homme, Zlatan Ibrahimovic, tandis que la seconde aura davantage relevé d’un effort légèrement plus collectif. Néanmoins, il manque toujours une identité de jeu à Paris, qui ne sait plus trop comment évoluer lorsque Zlatan n’est pas là, et qui craint surtout beaucoup le changement. Ainsi, Carlo Ancelotti n’a jamais vraiment donné son entière confiance en Jérémy Menez et Kévin Gameiro, pourtant assez séduisants lorsqu’ils rentraient en cours de match, ni même en Mamadou Sakho, souvent sacrifié au profit du Brésilien Alex, soi-disant plus complémentaire de son compatriote Thiago Silva. Au final, on constate qu’avec son équipe de départ, le PSG impressionne, mais que l’amalgame peine à se transmettre à l’ensemble du groupe. Et puis même si les Franciliens ont réalisé un superbe parcours en Ligue des Champions, en tout cas meilleur que prévu, on sent bien que la motivation n’est pas toujours là pour les stars de l’équipe lorsqu’il s’agit de répéter les mêmes performances de haut niveau en Ligue 1.

Rosell Nasser
C’est à se demander parfois si Paris ne constitue pas une vitrine, un tremplin pour certains joueurs qui ne rêvent que d’une seule chose, rebondir dans un club encore plus huppé. Car quoi qu’on en dise, et même si l’on ne peut pas enlever à l’écurie qatarie son ascension fulgurante, ce PSG nouvelle génération n’a encore gagné aucun titre, avant certainement le premier sacre en Ligue 1 en fin d’exercice. En comparaison, même s’il est difficile de prendre un tel parallèle, Barcelone a remporté 12 titres sur les quatre dernières années dont six sur la seule année 2009. Preuve qu’il reste encore du chemin à l’institution de notre capitale hexagonale, pour rentrer définitivement dans le club très fermé des grandes écuries européennes. Et puis il y a encore un élément qui fait que Paris n’a pas encore la stature escomptée, mais celui-ci relève bien plus d’un sentiment de chauvinisme aigue, c’est le fait qu’il y ait très peu de jeunes joueurs français qui fassent partie intégrante de cette ascension du PSG. Menez et Gameiro ne sont quasiment jamais titulaires, en tout cas pas dans les grands matchs, Sakho souffre de la complémentarité de la paire brésilienne et Chantôme de la concurrence au milieu de terrain. Il n’y a guerre que Blaise Matuidi qui fasse l’unanimité auprès du staff francilien et de Carlo Ancelotti, voire Christophe Jallet, qui résiste tant bien que mal dans son couloir droit. Ainsi, les Qataris auront définitivement réussit leur coup lorsque l’équipe aura validé son titre de champion de France, ce qui est quasiment chose faite, mais aussi quand la politique du club favorisera également l’éclosion de « stars » françaises, et enfin lorsque les champions qui formeront ce groupe d’élite, ne penseront plus à signer ailleurs, mais bien à s’inscrire dans la durée. Le jour où le PSG remplira ces trois conditions, alors il passera vraiment dans une autre dimension.

Damien Chédeville

 

Dans le même thème :

Paris rêve d’Europe

 
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Ancelotti et le PSG condamnés à l’exploit

 

Crédits Photos : leparisien.fr

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9 avril 2013

Ancelotti et le PSG condamnés à l’exploit

Un Himalaya nommé Barcelone

Mercredi soir, le Paris Saint-Germain s’apprête à tenter l’impossible en repartant de Barcelone et du Camp Nou avec une hypothétique qualification pour les demi-finales de la Ligue des Champions. Pourtant, au match aller au Parc des Princes, les partenaires de Zlatan Ibrahimovic, ancien joueur blaugrana, ont prouvé qu’ils étaient capables de déplacer des montagnes en obtenant in extremis à la 95° minute de jeu, et grâce à Blaise Matuidi, un impensable match nul deux buts partout. Cette bataille fut ainsi la démonstration, surtout en première période, que le PSG avait les atouts suffisants pour pouvoir contrecarrer les plans du grand Barça, dépourvu de son génie Lionel Messi, sorti blessé à la mi-temps au Parc, et toujours incertain à l’heure qu’il est pour le second round. Signe que le défi n’est donc pas tout à fait impossible à réaliser, les hommes de Carlo Ancelotti ont accroché un résultat nul, là où certains auraient rapidement sombré. Seulement, si ce 2-2 obtenu dans la capitale hexagonale reste un savant exploit, le problème est qu’au coup d’envoi de la seconde manche, l’équipe qui sera qualifiée pour le dernier carré demeure le FC Barcelone, hôte d’un soir. Autrement dit, que la rencontre démarre avec ou sans Lionel Messi, bien que son éventuelle absence soit d’importance, Paris va devoir prendre les choses en main, ce qu’aucune formation ne s’est risquée à faire ces dernières années face à la meilleure équipe du Monde, qui plus est dans son entre du Camp Nou. En effet, tout porte à croire que les protégés de Tito Vilanova, de retour sur le banc catalan après une longue convalescence à New-York, ne vont pas chercher à attaquer à tout va, même si l’identité du Barça veut que l’équipe mène les débats.

Carlo Ancelotti
Cela ne veut donc pas dire que les coéquipiers d’Andrès Iniesta vont laisser au PSG les clés de la rencontre, loin de là, mais plutôt qu’ils ne vont pas partir à l’abordage dès les premières minutes comme cela avait été le cas au tour précédent face au Milan AC. A ce stade des huitièmes de finale, et alors que les Espagnols s’étaient inclinés deux buts à zéro à l’aller, la physionomie était bien différente puisque Barcelone était pour le coup condamné à l’exploit. Un exploit qui aura d’ailleurs lieu, avec une démonstration de force et ce 4-0 à l’arrivée, devant une formation milanaise médusée par la maîtrise catalane, même quand le match aurait pu échapper au quadruple champion d’Europe. Bref, bien plus que de l’expérience dans les grands rendez-vous, que pourront apporter des joueurs comme Ibrahimovic, Beckham, Thiago Silva ou encore Maxwell, autre ancien barcelonais, Paris aura besoin d’une dose de culot suffisante pour pouvoir faire flancher la défense adverse. Car même si l’Argentin Mascherano, titulaire à l’aller, est suspendu pour le second acte ce mercredi soir, le fait même que le FCB évolue à domicile va considérablement changer la donne. D’une part le public risque ainsi de faire entendre sa voix, et d’autre part, la solidarité barcelonaise a toujours fait ses preuves dans ses moments-là, où l’enjeu dépassait largement les notions de lacunes défensives. Aujourd’hui, l’enjeu est de savoir si oui ou non Paris est capable de se hisser sur deux matchs à la hauteur de la référence en Europe et dans le Monde depuis au moins cinq ans. D’autant qu’à l’inverse du match aller, le PSG ne pourra pas compter sur son meilleur élément depuis le début de saison, le régulateur Blaise Matuidi, aussi précieux à la récupération et à la relance, qu’en soutien des attaquants franciliens.

PSG Barça
Et ça, c’est évidemment préjudiciable pour Carlo Ancelotti qui ne s’est d’ailleurs jamais privé d’aligner l’international tricolore cette saison, même quand les matchs ne soulevaient pas un enjeu digne de ce nom, que ce soit en coupe ou en championnat face à des équipes dites faibles. La question va donc être de savoir si Paris est capable de jouer sans lui, qui paraît finalement plus important dans le collectif du leader de L1, qu’Ibrahimovic lui-même. Non pas que l’attaquant suédois ne soit pas indispensable au PSG dans ce genre de rendez-vous, mais tout de même dans le secteur offensif, Carlo Ancelotti semble avoir les armes nécessaires même sur le banc, pour faire basculer un match. Par contre, depuis les départs au mercato d’hiver des Sissoko, Bodmer et autre Rabiot, le milieu de terrain francilien a davantage souffert lors des rares absences de Matuidi sur le terrain. Alors quelle solution pour pallier à cette suspension, associer Veratti à Beckham, faire un milieu à trois avec Chantôme comme face à Rennes ce week-end ? Sur ce point délicat au niveau tactique, il semble que la meilleure option serait d’aligner un duo de milieux récupérateurs Beckham/Thiago Motta, même si le premier a souffert physiquement à l’aller, et que le second est tout juste de retour de blessure. Il n’empêche que ces deux-là sont les seuls à avoir l’expérience nécessaire pour maîtriser ce genre de rencontres, et puis il ne faut pas oublier que Motta a évolué au Barça où il a d’ailleurs reçu sa première « formation européenne », avant de porter les couleurs du club blaugrana de 2001 à 2007. L’Italo-brésilien connaît ainsi parfaitement la culture catalane et son identité de jeu, et il peut donc être un atout de choix pour ce match retour.

Ibrahimovic LDC
Quant à la défense parisienne, la performance de haut vol de Thiago Silva au Parc parle pour lui, le Brésilien est sans doute aujourd’hui l’une des meilleures références européennes si ce n’est mondiales. A ce titre, qu’il soit associé à Alex ou à Sakho, son niveau de varie pas, et ce n’est pas pour rien que le FC Barcelone envisage de l’acheter aux dirigeants qataris pour mener à bien la succession de Carlès Puyol. En attendant, Carlo Ancelotti sait qu’il peut jouer son avenir dans le club de la capitale sur ce match, car si d’aventure il arrivait à qualifier le Paris Saint-Germain en demi-finales de la Ligue des Champions, nul doute que le Prince Al Thani réfléchirait à deux fois avant de le remplacer sur le champ. On n’en est évidemment pas là, mais quoi qu’il advienne, les Parisiens doivent oublier la supériorité légitime du Barça sur le papier, sans compter que l’équipe espagnole préfère en général courir après un score plutôt que de protéger son résultat du match aller. En tout cas si les partenaires de Salvatore Sirigu s’en tiennent au large succès obtenu par les Catalans en Liga ce week-end (victoire 5-0 contre Majorque), et à la performance de Cesc Fabregas (3 buts, 2 passes décisives)  pourtant très critiqué ces derniers temps pour son rendement, ils ne feront pas mieux que les Milanais au tour précédent. Pour remporter cette bataille psychologique il faudra bien sur être tranchant dans le pressing et dans les rares opportunités offensives que le PSG se procurera, mais il faudra surtout ne pas paniquer face à la maîtrise technique barcelonaise, avec ou sans Messi d’ailleurs. Car si le leader de Ligue 1 est logiquement condamné à l’exploit, il n’est pas pour autant condamné à ne pas se battre.

Damien Chédeville

 

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Paris n’a rien à perdre !

 
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Les Verts, le podium ou la Coupe ?

 

Crédits Photos : butfootballclub.fr ; guardian.co.uk ; francetvsport.fr

8 avril 2013

Les Verts, le podium ou la Coupe ?

La Ligue des Champions se précise

Hormis la démonstration de Lille ce dimanche soir devant Lorient (victoire 5-0), qui a par ailleurs permis aux Nordistes de recoller aux places européennes, l’événement qui aura vraiment marqué cette 31° journée de Ligue 1 reste la défaite de Lyon à Reims (1-0), revers qui a propulsé le septuple champion de France hors du podium et ainsi profité à d’autres. Un véritable aveu de faiblesse de la part des Lyonnais qui n’avaient plus quitté le trio de tête depuis la … 2° journée et le 18 août dernier. Mais bien au-delà de la déception légitime de Jean-Michel Aulas, qui a vu son équipe sombrer pour la troisième fois d’affilée en L1, on retiendra donc surtout que cet énième faux-pas dans une période pourtant charnière de la saison, a fait les affaires de l’ennemi juré de l’Olympique Lyonnais, l’AS Saint-Etienne. En effet, après avoir subit un léger traumatisme post-blessure de Jérémy Clément, avec trois matchs nuls de rang concédés face à Rennes, contre le PSG, et à Troyes, les Verts ont repris leur ascension ce week-end en venant toutefois difficilement à bout d’Evian TG (succès 1-0). Du coup, les hommes de Christophe Galtier ont ravi la troisième place du classement à l’OL, au bénéfice d’une différence de buts très favorable (+26 contre +16 à Lyon), une première depuis la 15° journée au terme de laquelle l’ASSE occupait cette même position. Bref, si l’absence de Clément au milieu de terrain a pu faire du mal un temps vis-à-vis de la tactique déployée par le technicien rhônalpin, au même titre que la suspension du Brésilien Brandao d’ailleurs, les partenaires du capitaine exemplaire Loïc Perrin ont su rapidement reprendre le dessus.

Galtier
Signe que la réussite du club depuis le début de l’exercice n’était pas seulement due à une forme passagère, mais que le groupe emmené par Christophe Galtier a bien les atouts pour pouvoir viser plus haut que la septième place décrochée l’an passé. Ces atouts, ce sont bien évidemment les jeunes issus du centre de formation qui crèvent de plus en plus l’écran, parmi lesquels Kurt Zouma, titulaire en défense centrale face à Evian dimanche après-midi, Josuha Guilavogui, lui aussi aligné d’entrée par son entraîneur, ou encore Max-Alain Gradel, dont la saison est malheureusement terminée, et même Kévin Mayi, joker de charme en attaque. Ce sont également les éléments d’expérience qui ont rejoint la maison verte ces dernières saisons comme Jonathan Brison, Renaud Cohade, Fabien Lemoine ou encore François Clerc qui font que le club retrouve ses lustres d’antan. Enfin, l’éclosion au plus haut niveau d’Aubameyang (17 buts et 7 passes décisives en L1), et de Mollo (7 buts, 8 passes) notamment, tous deux très redoutables offensivement, confirme que Saint-Etienne est bien un candidat crédible au podium et à une place qualificative pour la prochaine Ligue des Champions. Malgré tout, il ne faut pas oublier que les Verts ont trois adversaires sérieux pour la conquête de ce troisième rang, avec Lyon, Lille et même Nice, et que les coéquipiers de Stéphane Ruffier, très performant dans les buts stéphanois cette saison, sont encore en lice dans les deux coupes nationales. Ainsi, après le match qui les attend à Valenciennes ce vendredi soir en Ligue 1, les protégés du « paternaliste » Dominique Rocheteau vont enchaîner un quart de finale de Coupe de France face à Lorient avec la fameuse finale de Coupe de la Ligue contre Rennes au Stade de France.

Cohade Hamouma
Le tout en l’espace de quatre jours, qui vont décider en grande partie de la fin de saison du club, notamment concernant les problèmes d’effectif qui risquent de se faire sentir. En effet, comme énoncé précédemment, Gradel en attaque est out jusqu’à la fin de la saison, tout comme Jérémy Clément, gravement blessé par le Niçois Valentin Eysseric il y a plus d’un mois maintenant. Autant dire que les renforts de Mollo et Bodmer à la trêve hivernale relèvent d’une anticipation heureuse, à la limite de la voyance. Ces deux éléments risquent de jouer un rôle important d’ici le coup de sifflet final de l’exercice, qui verra donc peut-être Saint-Etienne regoûter à la Ligue des Champions, 36 ans maintenant après la dernière campagne du club dans cette compétition. En tout cas, au vu du parcours réalisé en ce début d’année 2013, le collectif stéphanois mérite amplement de remplir ce nouvel objectif, au regard de la place de leader qu’il occupe sur l’ensemble des matchs de la phase retour du championnat. Les Verts totalisent ainsi 26 points en douze rencontres disputées, soit autant que le PSG, solide patron de la Ligue 1, mais ils possèdent également la meilleure attaque de l’Hexagone sur cette même période avec 27 buts inscrits et une différence de buts de +16. Un bilan qui en dit long sur les possibilités de cette équipe qui fait par ailleurs exception parmi les équipes de tête, avec un « salary cap » fixé à 90 000 par mois. Autrement dit, l’ASSE en cette période de crise économique pour l’ensemble du football français à l’exception du Paris Saint-Germain et de Monaco, souhaite donner l’exemple en refusant de faire de ses meilleurs joueurs des nantis.

Aubameyang VS PSG
Au final, c’est dans un contexte assez sain, que les Stéphanois abordent la dernière ligne droite de leur saison, avec deux objectifs distincts que sont la perspective de pouvoir accrocher le podium, ainsi que ramener le premier trophée majeur de l’institution, depuis le dernier titre en Ligue 1 en 1981. Reste à savoir comment Christophe Galtier va gérer l’enchaînement des compétitions au cœur de ce sprint final, en sachant que son équipe n’a plus l’effectif suffisant pour pouvoir pallier d’autres blessures de longue durée. Evidemment, on imagine que le turn-over va faire son apparition, et que la Coupe de France va certainement être sacrifiée au profit de la Coupe de la Ligue, qui non seulement peut permettre à l’ASSE de garnir à nouveau son palmarès, mais avant tout garantir à Saint-Etienne de disputer une coupe d’Europe la saison prochaine, même en cas de dégringolade improbable en championnat. En attendant, les co-présidents Romeyer et Caïazzo peuvent se féliciter de voir leur club revenir au plus haut niveau, après avoir traversé le désert durant les années post-Ligue 2. Aujourd’hui, les Verts font à nouveau le bonheur de leurs supporters et sortent ainsi de l’ombre lyonnaise des années 2000, et l’épopée du club rhodanien. Ce n’est pas plus mal pour notre championnat, parfois bien trop occupé à espérer que des stars internationales fassent leur apparition en L1, alors que des écuries plus modestes et davantage axées sur la formation comme Saint-Etienne justement et même Nice, ont presque autant de réussite si ce n’est plus que les gros budgets de l’Hexagone. Maintenant l’ASSE doit encore confirmer en transformant l’essai en Coupe de la Ligue. Il sera temps ensuite de croire définitivement à la Ligue des Champions.

Damien Chédeville

 

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Saint-Etienne veut se mêler à la lutte

 
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Lille ou l’ambition retrouvée

 

Crédits Photos : butfootballclub.fr ; foot-sur7.fr ; leprogres.fr

5 avril 2013

Lille ou l’ambition retrouvée

L’Europe, et pourquoi pas le podium ?

Depuis 2008, les champions de France successifs ont souvent eu une fâcheuse tendance à développer le syndrome de « la gueule de bois ». Le LOSC, lauréat de la saison 2010/2011, a ainsi mis du temps à digérer son succès soudain, à l’image d’un début d’exercice compliqué cette année, et ce, malgré une troisième place décrochée en 2012. Mais désormais, le regard des Nordistes semble résolument tourné vers l’avenir, avec le Grand Stade bien sur. Relégués à la quinzième place du classement de L1 au soir de la 7° journée, encore dixièmes au sortir du 25° acte de la saison, les joueurs de Rudi Garcia ont depuis repris leur chemin vers l’Europe malgré une défaite récente face à Evian à domicile le 16 mars dernier (défaite 2-1). Ainsi, avant ce faux-pas inattendu contre un candidat au maintien, les partenaires de l’international tricolore Dimitri Payet, déjà auteur de 10 buts et autant de passes décisives, restaient sur cinq victoires d’affilée en championnat, dont trois obtenues face à des concurrents directs pour les places européennes, Lyon, Rennes et plus récemment Bordeaux. Le mois de février aura donc été assez faste pour le groupe nordiste, qui malgré une élimination en huitièmes de finale de la Coupe de France à Saint-Etienne (3-2), a réappris ce que le mot « ambition » signifiait vraiment. En effet, lorsque Lille démarre cette saison 2012-2013 en grandes pompes dans son Grand Stade Lille Métropole au coût par ailleurs très conséquent (282 millions d’euros), on ne se doute pas vraiment qu’un début d’exercice noir attend le club, malgré l’handicap évident que constitua le départ d’Eden Hazard à Chelsea l’été dernier.

Payet Roux
Qu’à cela ne tienne, plutôt que de tirer sur l’ambulance, le président Michel Seydoux fait le dos rond, et tente de minimiser l’impact de « l’affaire Landreau » sur le club en décembre dernier, et tempère les critiques qui émanent de la presse, vis-à-vis des résultats sportifs plus que décevants de son équipe. Trois mois plus tard, les faits lui donnent raison, puisque le LOSC se tient désormais à cinq petits points du podium, et une place qualificative pour le deuxième tour de barrage pour la prochaine Ligue des Champions. Une Coupe d’Europe si prestigieuse et pourtant à l’origine des maux évidents des Lillois en début de saison, eux qui ont terminé à la dernière place de leur groupe derrière le Bayern Munich, le FC Valence et même les Biélorusses du BATE Borisov. Qu’importe, le passé étant révolu, Rudi Garcia veut emmener ses joueurs aussi loin qu’il le pourra. Et symbole d’une solidarité retrouvée dans son groupe, une grande majorité des Nordistes entouraient le valeureux capitaine Rio Mavuba, convalescent suite à une arthroscopie du genou gauche, lors de la soirée organisée par ses soins pour l’association des « Orphelins de Makala » fin mars. Forcément on se dit que tout ne peut aller que mieux sur le terrain si les coéquipiers de Marvin Martin, enfin influent dans le jeu du LOSC, relativisent leurs problèmes de footballeurs. Et ça se voit, puisque l’équipe semble beaucoup plus décomplexée, même après le revers essuyé face à Evian.

Rudi Garcia
Enfin, Lille est de fait aujourd’hui l’un des seuls clubs du wagon de tête hormis Paris et Montpellier (champion en titre) à avoir augmenté son budget pour la présente saison (100 millions d’euros soit +20 millions par rapport à 2011-2012), signe que les ambitions sont grandes à court et moye terme. Le transfert acté du Bastiais Florian Thauvin cet hiver étant le signe évident que l’institution nordiste veut s’appuyer sur la jeunesse montante pour faire perdurer le club au plus haut niveau national, et qui sait, européen. Une équipe à fort potentiel, l’un des meilleurs entraîneurs français en exercice, un stade flambant neuf et des finances saines (3,8 millions de résultat net en 2011-2012), autant de raisons qui nous font penser que Lille a de forts atouts pour l’avenir. En tout cas dans l’immédiat, il est évident qu’après s’être offert le scalp de Brest le week-end dernier (victoire 2-1), grâce au « mal aimé » et ancien breton Nolan Roux, succès qui a permis aux hommes de Rudi Garcia de se replacer au cinquième rang, à un point de Saint-Etienne et à quatre unités du podium, le regard du club nordiste est résolument tourné vers l’avant. Un renouveau qui attend toujours confirmation ce dimanche soir dans l’entre lilloise, encore en attente d’un nom définitif, devant une équipe lorientaise dirigée par l’éternel Christian Gourcuff, qui alterne entre le très bon et le mauvais. D’ailleurs, sans cette fâcheuse irrégularité des Morbihannais, les partenaires de Jérémie Aliadière, révélation du championnat à tout juste 30 ans et auteur de 12 buts et 7 passes décisives cette saison, ne seraient surement pas très loin du LOSC, qui pointe tout de même à 5 points avant cette 31° journée de Ligue 1.

Makala
Bref, Lille semble être à un tournant de sa saison en ce début du printemps, étant donné que la Ligue des Champions est encore largement à sa portée, notamment grâce à l’énorme passage à vide que connaît l’Olympique Lyonnais en ce moment. D’ailleurs le retour en forme de Martin et Kalou, les deux grosses déceptions du début d’exercice commence à se faire vraiment sentir, de même que l’apport des jeunes issus du centre de formation qui bousculent petit à petit une hiérarchie qui était peut-être trop figée auparavant. Ainsi, Ronny Rodelin, Lucas Digne et Idrissa Gueye entre autre jouissent aujourd’hui d’un temps de jeu conséquent qui leur permet de s’épanouir de plus en plus, alors que Divock Origi et Gianni Bruno, deux bons espoirs du LOSC en attaque, tentent d’emboiter le pas. Signe encore une fois que le club retrouve des couleurs, son centre de formation prend ainsi une place de choix dans le développement sportif de l’équipe nordiste. Et puis on attend évidemment le retour du « patron », Rio Mavuba avec impatience, lui qui se distingue par sa générosité sur, et en dehors du terrain. Dans une période économique difficile pour le peuple français, il est en effet appréciable de voir que certains footballeurs ont la présence d’esprit de donner de leur temps et de leur investissement pour soutenir des causes nobles, en l’occurrence le soutien des orphelins de l’ex Zaïre pour le milieu de terrain défensif international tricolore. Et si Lille se porte de nouveau si bien ces temps-ci, c’est aussi grâce à l’image que véhicule le club d’une part, par le biais d’une direction toujours courtoise, mais également les joueurs qui le compose, ainsi que l’entraîneur en place. Avec cela, si le LOSC ne se qualifie pas à minima pour la Ligue Europa en fin de saison, même après avoir vécu une première partie de saison cauchemardesque, c’est à n’y plus rien comprendre au football !

Damien Chédeville

 

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Saint-Etienne veut se mêler à la lutte

 
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Paris n’a rien à perdre !

 

Crédits Photos : losc.fr ; foot01.com ; football365.fr

1 avril 2013

Paris n’a rien à perdre !

Un objectif rempli en vaut deux

Un peu plus de deux semaines après le tirage au sort des quarts de finale de la Ligue des Champions, le choc annoncé entre le Paris Saint-Germain et le FC Barcelone va enfin retenir l’attention de l’Europe entière à l’occasion de la manche aller qui se déroule ce mardi soir au Parc des Princes. Un match qui va forcément marquer la saison du leader du championnat de France, qui profite enfin de sa récente expansion pour s’exposer au plus grand nombre. Plus qu’une simple rencontre de gala, cette confrontation va ainsi opposer deux écuries aux trajectoires très différentes, avec un Barça qui a la réputation d’être la meilleure équipe du monde depuis plus de cinq ans maintenant, et le PSG qui tend à le devenir. En tout cas, si le club de la capitale n’a pas encore la stature du géant espagnol, déjà quatre fois champion d’Europe et titré à 21 reprises en Liga, ses nouveaux dirigeants n’en sont pas moins ambitieux pour autant. Les objectifs des Qataris lors du rachat de l’écurie francilienne à l’été 2011 étaient en effet limpides, remporter la Ligue 1 dès la première saison si possible, puis ravir la Ligue des Champions dans les cinq ans. Pour ce qui est du titre de champion national, il aura fallu patienter une saison de plus qu’initialement prévu, mais gageons qu’en ce qui concerne les désirs d’Europe du Prince Al Thani et de son lieutenant Nasser El Khelaifi, le groupe parisien est allé un peu plus vite. Ainsi, l’objectif des huitièmes de finale ayant été atteint avec brio, ce tour supplémentaire apparaît comme un bonus inespéré, d’autant plus depuis ce fameux tirage.

Ibra Beckham
Avouons-le, même si les médias en font tout de même beaucoup, la perspective de voir s’affronter des stars comme Lionel Messi et Andrès Iniesta d’un côté, face à Zlatan Ibrahimovic et David Beckham de l’autre, est plus qu’alléchante. Et contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, ce n’est pas le Paris Saint-Germain qui va partir avec la plus grosse pression, aussi ambitieux soit-il, mais bien le FC Barcelone dont on disait au sortir du match aller des huitièmes de finale et cette défaite 2-0 contre le Milan AC, qu’il était en fin de cycle. Résultat, deux semaines plus tard, l’armada catalane étrillait son bourreau de San Siro quatre buts à zéro, avec un festival du maître de cérémonie, l’Argentin Lionel Messi bien sur. Alors aujourd’hui, même si les coéquipiers du quadruple Ballon d’Or en titre sont toujours marqués par la longue convalescence de Tito Vilanova, tout juste de retour de New-York où il était soigné, l’ancienne équipe d’Ibrahimovic semble d’autant plus dangereuse depuis qu’elle est déroutante. D’ailleurs, ne nous y trompons pas, le match nul concédé à Vigo face au Celta ce week-end en championnat (1-1) avec une équipe bis, est l’illustration que le club ne prend pas du tout à la légère cette double confrontation avec le PSG, qui n’a pour le coup, plus rien à perdre dans cette compétition. D’autant qu’en Ligue 1, les Parisiens se sont assurés avec une nouvelle victoire sur Montpellier (1-0), conjuguée à la défaite de Lyon contre Sochaux (2-1), un matelas de sept points sur le nouveau dauphin marseillais, suffisant pour se rapprocher considérablement du titre.

Messi VS Milan
Preuve que les Parisiens ont tout fait pour se focaliser sur ce quart de finale de la Ligue des Champions, et ce, même si le club est encore en lice également en Coupe de France. En même temps, avec le groupe élargi dont dispose Carlo Ancelotti, il est légitime de pouvoir penser que le PSG a les épaules pour mener de front plusieurs batailles. Cela tombe bien puisque celle qui attend les partenaires de Blaise Matuidi face au redoutable 4-3-3 made in Barça en est une de premier plan. D’une part car les deux équipes ont la réputation d’être assez joueuses et donc forcément portées vers l’offensive, mais également car Paris a tous les atouts d’une équipe susceptible de faire tomber Barcelone. En effet, lorsque le collectif francilien décide de laisser la possession de balle à l’adversaire, on connaît les moyens qu’il déploie au pressing, à la récupération puis en contre-attaque avec des ailiers comme Lucas, Lavezzi ou encore Ménez aussi rapides qu’à l’aise techniquement. Deux caractéristiques qui collent d’ailleurs très bien à l’image du jeu barcelonais, même si la notion de rapidité n’est vérifiée que lorsque la formation catalane décide de finir ses actions. Difficile dans ces conditions de dire si le Paris Saint-Germain a vraiment des chances de s’en sortir au moins à domicile, tant la domination des Espagnols est criante lorsque ces derniers se mettent vraiment à jouer. La question n’est pas de savoir s’ils auront la motivation pour aligner une nouvelle performance de haut niveau, mais davantage si le PSG va respecter son adversaire, au point de lui laisser les clés de la qualification.

Leonardo Nasser
Dans ce sens, il ne faudra pas essayer de faire le jeu face à une écurie incontestablement plus forte sur le papier, mais savoir utiliser les bons arguments pour la contrer. C’est ce qu’avait réussit à faire le Milan AC au match aller des huitièmes de finale, mais aussi Chelsea l’an passé dans le dernier carré, alors que l’on attendait un choc ibérique en finale à Munich. Et pour ce faire, nul doute que les racines transalpines de « Sir Carlo » lui serviront, même s’il a suffisamment prouvé depuis qu’il est à Paris qu’il aime aussi le jeu offensif. Malgré tout, face à Barcelone il faut savoir subir sans courber l’échine, jusqu’à ce qu’une occasion de but se profile. C’est pourquoi un schéma en 4-3-3 privilégiant la densité au milieu de terrain serait plus judicieux pour débuter la rencontre, quitte à basculer vers le 4-2-3-1 en cours de match, une disposition très efficace depuis son instauration par le technicien italien. En tout cas, pour les Parisiens il s’agira d’être patients, et de ne pas tomber dans les provocations parfois limites des stars barcelonaises dans ce genre de rendez-vous. L’expérience, les titres et la complémentarité des joueurs étant largement en faveur des espagnols, David Beckham et consorts devront rivaliser de justesse pour espérer accrocher un résultat, sachant encore une fois que l’équipe tricolore n’a vraiment rien à perdre. Car si d’aventure le PSG devait sortir vaincu de ce face-à-face, personne n’aurait rien à redire, tandis que si Barcelone devait tomber à ce stade des quarts de finale, la performance des Franciliens serait à la hauteur de la déroute catalane. Finalement, Paris aura construit sa saison, petit à petit, mais même si les satisfactions auront mis du temps à se faire sentir, gageons qu’elles sont enfin à la hauteur de toutes les espérances. Le talent fera le reste…

Damien Chédeville

 

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Lyon ne doit pas s’endormir

 

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30 mars 2013

Lyon ne doit pas s’endormir

S’assurer une fin de saison sereine

Cela fait déjà trois mois que le championnat de France a basculé en 2013, et pourtant l’Olympique Lyonnais semble s’être arrêté à la trêve hivernale, qui avait pourtant vu les joueurs de Rémi Garde coller aux basques du Paris Saint-Germain. Aujourd’hui, non seulement l’OL a quasiment fait une croix sur le titre en fin de saison, d’autant plus après la victoire du PSG sur Montpellier vendredi soir (1-0), mais les partenaires de Maxime Gonalons paraissent également perdus, au point de ne plus savoir pourquoi jouer. Pourtant, avec provisoirement huit points de retard sur le leader francilien, mais seulement deux unités d’avance sur Marseille et quatre sur Saint-Etienne, l’enjeu est évident en ce dernier quart de la saison, sauvegarder la deuxième place au classement, synonyme de qualification directe pour la prochaine Ligue des Champions. Car à défaut de pouvoir courtiser un autre trophée, que ce soit une des deux coupes nationales ou bien la Ligue Europa dans laquelle les Lyonnais étaient embarqués, l’objectif à présent doit être de sauver ce qui peut encore l’être. Non pas que l’on puisse considérer que cette saison 2012/2013 est encore un échec pour le groupe de Rémi Garde, au contraire, la perspective de retrouver la reine des coupes d’Europe est alléchante, mais il est d’autant plus urgent que les protégés du président Aulas se reconcentrent précisément sur le but annoncé au coup d’envoi de l’exercice. La lutte pour le titre face au PSG n’était en fait qu’un bonus, une manière de se dire que malgré la crise économique dans un football français à deux visages, l’espoir de revenir au premier plan était bien là.

Yoann Gourcuff
Mais maintenant que l’équipe de Carlo Ancelotti s’est envolée vers la succession de Montpellier, l’OL ne doit pas pour autant se résigner à laisser filer la fin d’exercice. Car après un mois de février assez désastreux avec une élimination en coupe d’Europe face à Tottenham, précédée de deux défaites en championnat à Ajaccio et devant Lille au Stade Gerland, Lyon n’a fait illusion qu’à Bordeaux (victoire 4-0) puis contre Lorient à domicile (succès 3-1). Depuis c’est un peu redevenu morose avec deux nuls consécutifs concédés à Brest (1-1) et face à l’OM (0-0), avant cette incroyable déculottée subit à Bastia, pourtant privé de plusieurs cadres (défaite 4-1). Autant dire que la trêve internationale qui vient tout juste de s’achever est arrivée à un moment crucial, alors que les coéquipiers de Bafétimbi Gomis paraissaient complètement dépassés par l’enjeu du titre. D’ailleurs, la méforme du buteur rhodanien, pourtant flamboyant en première partie de saison (11 buts en 19 matchs), n’est pas étrangère aux performances plus que douteuses de l’OL, seulement sixième au classement de L1 si on ne retient que le bilan de 2013. Gomis lui, qui continue à être appelé par Didier Deschamps en Equipe de France n’a ainsi trouvé qu’une seule fois le chemin des filets en cette nouvelle année, et c’était déjà le 25 janvier dernier à Valenciennes. Evidemment, on ne peut pas reprocher à un joueur de connaître une période plus compliquée dans sa saison, mais le problème c’est que Rémi Garde ne peut même pas compter sur l’efficacité de Lisandro Lopez, bien trop timoré depuis le début du championnat.

Jean-Michel Aulas
Et comme si cela ne suffisait pas, le duo Gonalons/Malbranque, si précieux au milieu de terrain en première partie de l’exercice, cherche un second souffle depuis le mois de janvier, signe que le jeu lyonnais en a pris un coup. Enfin, les blessures récurrentes des deux meneurs attitrés, Clément Grenier et Yoann Gourcuff n’arrangent rien aux affaires de l’équipe, qui peine à retrouver cette stabilité qui faisait sa force. Au final, peu de motifs de satisfactions sont à signaler actuellement, si ce n’est que l’infirmerie se vide progressivement, et que Samuel Umtiti prend lui une dimension de plus en plus importante dans le groupe lyonnais. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien qu’on parle déjà d’une prolongation de bail pour celui qui était encore le patron de la réserve de l’OL des deux dernières années. Et c’est peut-être avec cette carte-là des jeunes qu’ils ont fait éclore au plus haut niveau, que Rémi Garde et son précieux adjoint Bruno Genesio comptent redonner un certain allant à l’Olympique Lyonnais. L’entraîneur rhodanien le sait bien, lui qui a notamment évolué en Premier League avec Arsenal sous les ordres d’Arsène Wenger, son exemple, la compétitivité d’un groupe se mesure à sa capacité d’enchaîner les grandes performances. Alors s’il est trop tard pour penser au titre de champion, Lyon a encore de bons arguments pour défendre ardemment sa deuxième place au classement qui lui éviterait ainsi deux tours de barrages de LDC, et donc une reprise trop précoce pour la prochaine saison. Les Lillois en savent d’ailleurs quelque chose, puisque la coupe d’Europe leur a quelque peu plombé leur championnat, eux qui pointent actuellement à un décevant sixième rang.

Jeunes OL
Inutile de préciser que dans cette optique, le match de ce dimanche à domicile contre Sochaux revêt une importance extrême, si tant est que l’OL et son éminent patron Jean-Michel Aulas, souhaitent s’en tenir à leurs objectifs initiaux. Car sans un résultat probant contre ce candidat au maintien, il serait difficile de retenir plus longtemps les trois autres prétendants sérieux à la Ligue des Champions que sont Marseille bien évidemment, mais aussi Saint-Etienne et Nice, qui sont aussi à l’affût d’un éventuel faux-pas. Sans parler de la polémique assez inopportune qui a frappé l’OL cette semaine, avec les propos peu amènes de Bernard Lacombe à l’antenne de la radio RMC vis-à-vis des femmes. Car même si le personnage est loin d’être foncièrement méchant, il faut tout de même rappeler que Lyon se distingue davantage dans ses résultats par sa section féminine, double championne d’Europe et sextuple championne de France en titre, que par le biais de son équipe masculine, plus empruntée et tributaire de la conjoncture économique. Bref, en l’absence du valeureux Milan Bisevac, suspendu pour l’occasion, les joueurs lyonnais ont une belle opportunité de tordre le cou aux critiques qui émaillent des dernières sorties du club, que ce soit sur le terrain vert ou sur le terrain médiatique. A eux de saisir la chance qui leur ait donné de terminer plus sereinement une saison qu’ils se sont considérablement compliqués avec un début 2013 en dents de scie. Il ne suffit pas de le dire en conférence de presse, mais il convient de le prouver sur le terrain.

Damien Chédeville

 

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Monaco sous le joug de l’hypocrisie

 

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28 mars 2013

Monaco sous le joug de l’hypocrisie

Une remontée qui fait du bruit

Alors que l’AS Monaco FC de Claudio Ranieri, leader de Ligue 2, s’apprête à en découdre lundi soir face à son dauphin le FC Nantes à la Beaujoire pour un choc qui fleure bon la Ligue 1, la polémique enfle autour du club du Rocher, menacé par la Ligue de Football Professionnel (LFP) de déplacer son siège en France. En effet, alors que certains présidents de clubs français commençaient à ressortir le dossier des avantages fiscaux en Principauté, voyant que l’institution azuréenne était en bonne voie pour retrouver l’élite, la Ligue a emboité directement le pas en faisant passer en douce une modification de ses règlements. Ainsi, sans solliciter à aucun moment les nouveaux dirigeants monégasques et notamment le propriétaire, Mr Dmitry Rybolovlev et son nouveau bras droit, l’ancien président Jean-Louis Campora, afin de leur faire part des intentions qui étaient celles du conseil d’administration de la LFP, ce dernier a fait passé le jeudi 21 mars dernier un nouveau statut qui menace directement l’AS Monaco FC. Dans le détail de ce point de règlement, il est précisé que chaque club évoluant dans le championnat français a désormais l’obligation d’installer son siège de direction en France. Sous-entendu, « il y en a assez de voir l’ASM profiter d’un privilège - qui n’en est d’ailleurs pas un - par rapport aux autres clubs hexagonaux ». Mesure qui par ailleurs, devra s’appliquer au plus tard en date du 1er juin 2014, sous peine que la formation azuréenne soit tout bonnement exclue de toute compétition sur le sol français. Inutile de préciser que la direction asémiste a répondu à cette décision quelques heures seulement après sa publication dans les médias, en faisant part de son plus grand étonnement, notamment du fait de l’absence de consultation au préalable, du club intéressé au plus haut point.

Frédéric Thiriez
Dans la foulée, c’est même le gouvernement princier, en d’autres termes SAS le Prince Albert II, qui part le biais d’un communiqué publié sur le site internet de l’ASMFC, a réagit à cette « décision lourde de conséquence ». Tout en précisant, et à juste titre, que Monaco a toujours été un ambassadeur de premier choix pour le championnat de France, ainsi qu’un formidable vivier de talents tricolores, dont quelques futurs champions du Monde. Ainsi, il n’est pas dénué de sens de rappeler que le club du Rocher a tout de même remporté 7 titres de champion de France dans son histoire, auxquels il faut ajouter cinq coupes de France, une coupe de la Ligue et quatre trophées des champions. A cela il faut ajouter les internationaux tricolores qui ont été formé à l’AS Monaco dont quatre champions du Monde 1998 et champions d’Europe en 2000, rien que ça, avec Lilian Thuram, Emmanuel Petit, David Trezeguet et Thierry Henry. Preuve que la Principauté a toujours honoré la chance qui était la sienne, de pouvoir s’illustrer dans les compétitions françaises, ainsi qu’au niveau de la formation de jeunes et grands espoirs tricolores. Et aujourd’hui, alors que l’institution est passée très près du gouffre avec cette descente en Ligue 2 en 2011, avant de voir le milliardaire russe Dmitry Rybolovlev reprendre le flambeau et donner de nouveau des perspectives d’avenir au club, le football français veut contraindre l’AS Monaco à déplacer son siège en France. A croire qu’on a atteint comble de l’hypocrisie, alors même que personne ne se souciait du sort de l’ASMFC lorsque cette dernière touchait le fond avec la dernière relégation.

Direction ASMFC
Mais c’est bien connu de toute façon, en France lorsqu’on ne réussit pas quelque chose, on cherche toujours une excuse chez le voisin, comme pour pouvoir se déculpabiliser d’avoir fait de mauvais choix. Entendons-nous bien, il est évident que l’exonération fiscale dont bénéficie l’AS Monaco sur les contrats des joueurs étrangers, a contrario des autres clubs français, tous soumis à une imposition stricte, n’a pas de sens, dans la mesure où elle soulève un problème criant d’inéquité. Mais de là à nous faire croire que parce que le septuple champion de France changera son siège de localité, le football français se portera d’autant mieux, on frise le ridicule. Car bien au-delà d’une hypothétique réforme fiscale qu’il faudrait engager pour remettre tous les clubs au même niveau, cette décision de la LFP tend à modifier considérablement les relations économiques entre la France et la Principauté de Monaco, non pas simplement au niveau du football, mais de manière générale dans tous corps de métiers. Ainsi, on ne compte plus le nombre de résidents des Alpes Maritimes qui travaillent tous les jours à Monaco dans les hôtels, les agences immobilières, dans l’évènementiel… Sans dépasser le cadre du football qui nous intéresse évidemment dans cet article, on comprend bien qu’une telle modification de règlement de la part de la Ligue, entrainerait des dommages collatéraux insoupçonnés. C’est d’ailleurs pour cela que le gouvernement princier s’est empressé de réagir à ce que l’on pourrait appeler une « tentative de déstabilisation du club du Rocher. Car si demain la direction de l’AS Monaco FC décide de ne pas répondre favorablement aux obligations qui seront désormais les siennes, les supputations iront bon train quant à un probable transfert dans le championnat italien par exemple.

Jean-Louis Campora
Une idée qui dépasse l’entendement, mais qui n’a pourtant pas l’air d’avoir effleuré l’esprit des membres du conseil d’administration de la Ligue, Frédéric Thiriez son président en tête, qui ne font par ce procédé assez lâche, que se transformer en chiens de garde des pauvres présidents de clubs français mal gérés. En tout cas, si l’arrivée des Qataris au Paris Saint-Germain n’a semble-t-il, pas heurté grand monde dans le paysage de la Ligue 1, qui s’est par ailleurs targué de voir ses droits télévisuels augmenter ostensiblement grâce à l’arrivée sur le marché de BeIn Sport, le sort de l’AS Monaco ne semble pas en être de même. L’Hypocrisie ambiante, bien dirigée par des chefs de fil tels que Vincent Labrune le président marseillais, un apparatchik de la première heure, aura donc peut-être raison d’un historique, d’un monument du championnat de France. Mais en attendant, le club de la Principauté ne se laissera pas faire et il l’a bien fait savoir, par la voix de son vice-président Jean-Louis Campora entre autre. La bataille juridique ne fait même que commencer entre la Ligue et l’AS Monaco FC, qui entend défendre ses droits et faire valoir son passé d’ambassadeur du football français devant les instances compétentes. En espérant que la raison triomphe de la bêtise technocratique et de la jalousie ambiante, pour qu’enfin, l’ASMFC retrouve son lustre d’en temps dans l’élite hexagonale. C’est dans l’intérêt du club bien sur, mais également de tous les autres institutions du championnat de France, que Monaco puisse de nouveau se battre avec les meilleurs, en France dans un premier temps, mais également à travers l’Europe. Alors une fois pour toute, réfléchir à une équité fiscale oui, mais déménagement du siège et destruction de l’identité non !

Damien Chédeville

 

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Monaco hausse le ton

 
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Les Bleus ont encore du travail

 

Crédits Photos : foot01.com ; asm-fc.com ; lyonpeople.com

27 mars 2013

Les Bleus ont encore du travail

Une bataille de perdue mais pas la guerre

Au sortir d’une défaite assez cruelle face à l’Espagne à Saint-Denis (1-0) dans la course pour le « Brésil 2014 », l’Equipe de France doit tirer les enseignements d’une qualification qui lui tendait les bras, mais que les protégés de Didier Deschamps n’ont pas pu obtenir. Il ne fallait pourtant qu’un match nul aux Bleus pour pouvoir envisager plus sereinement les trois derniers matchs de la poule I, étant donné que la victoire face à la Géorgie vendredi dernier avait permis à la France de passer deux points devant la Roja, tenue en échec par la Finlande dans le même temps. Aujourd’hui il n’en est rien puisque la sélection ibérique emmenée par le grand stratège Vicente Del Bosque, est donc repassée devant les partenaires d’Hugo Lloris pour une longueur seulement. Pas de panique néanmoins, les tricolores peuvent encore accrocher une place de meilleur deuxième pour atteindre les barrages de la zone Europe, chose que Didier Deschamps aurait bien évidemment voulu éviter. Seulement, il était écrit que le scénario de la rencontre de ce mardi soir n’allait pas tourner en faveur de la France, pourtant quasi irréprochable. En effet, en dehors des prestations encore une fois fantomatiques de Karim Benzema et Patrice Evra, et de l’erreur de marquage commise par le Parisien Christophe Jallet qui a amené le but espagnol, par ailleurs assez « casquette », les Français n’ont pas grand chose à regretter. Très agressifs dans le pressing dès l’entame du match, ne laissant à l’indétrônable Xavi que deux petites occasions de frapper, Franck Ribéry et consorts n’ont pas laissé beaucoup d’espaces à la Roja pour qu’elle développe son jeu habituel.

Ribéry EDF
Alors bien sur, la maîtrise technique et la possession de balle ont été espagnoles mais les plus franches menaces ont finalement été à l’actif d’un seul homme côté tricolore, Franck Ribéry justement. Toujours aussi inventif offensivement, le joueur munichois a surtout été d’une aide précieuse en défense, dans une rencontre qui s’annonçait de toute façon très exigeante dans ce secteur de jeu pour l’Equipe de France. L’ancien marseillais a sans nul doute été l’homme du match sous le maillot bleu, à tel point qu’il aurait du être récompensé par un but si Victor Valdès le suppléant d’Iker Casillas, n’avait pas été aussi performant sur sa ligne et dans ses sorties. Et puis il faut dire que Karim Benzema, très attendu compte tenu de son inefficacité depuis plus de 10 rencontres avec la France, et du fait qu’il joue en Espagne au côté de la plupart de ses adversaires d’un soir, n’a encore une fois pas été à la hauteur de l’événement. Un peu plus volontaire que contre le Géorgie, en tout cas en première période, il n’a toutefois jamais été en mesure de créer le danger, ni de libérer des espaces dans la défense ibérique pourtant friable. Si l’on rajoute à cela le placement de Mathieu Valbuena sur l’aile droite, qui n’a pas aidé ce dernier à avoir son influence habituelle dans le jeu tricolore, on obtient une attaque française assez discrète en dehors du valeureux Ribéry, qui a sans doute mieux défenud que Patrice Evra dans le couloir gauche. Au milieu de terrain cette fois, si Yohan Cabaye a été un ton en dessous de ses dernières sorties avec les Bleus, son association avec Blaise Matuidi et Paul Pogba face à un bloc offensif espagnol armé, a très bien fonctionné, si l’on excepte l’action du but adverse évidemment.

Patrice Evra EDF
Problème, les trois joueurs cités seront suspendus pour le prochain déplacement en Géorgie au mois de septembre prochain. Heureusement, ce n’est pas dans ce secteur de jeu que Didier Deschamps peine le plus pour trouver des candidats sérieux. Quant à la défense tricolore, le duo Varane/Koscielny a plutôt bien fonctionné, à l’inverse des deux latéraux Jallet et Evra qui ont montré pas mal de nervosité et de suffisance sur certaines montées adverses. Au final, ce ne sont que quelques détails qui ont fait que la France n’a pas pu relever le défi de rester invaincue dans ces éliminatoires, mais gageons que les détails face à une sélection comme l’Espagne, qui plus est revancharde, font souvent la différence. Et ce, même si l’on pourra regretter que l’arbitre hongrois de la rencontre n’ait pas pris un peu plus de recul au moment de sortir deux cartons jaunes en seulement une minute au jeune Paul Pogba, certes coupable de fautes, mais pas d’agressions susceptibles de justifier une sortie prématurée. Car avec une France à onze contre onze, il n’est pas certain que la rencontre se serait terminée de la sorte, même si à ce moment de la partie, la Roja menait déjà 1-0. En effet les Tricolores ont montré une belle abnégation dans les derniers instants du match pour tenter de revenir au score, notamment avec un Franck Ribéry intenable sur son aile, qui aurait mérité encore une fois de faire basculer le cours des évènements. Ce n’est donc pas meurtris que les Bleus sortent d’un tel choc, qui de toute façon relevait du défi, mais il faudra tout de même du temps pour digérer une défaite pas forcément méritée.

Entraînement EDF
D’autant que l’Espagne de son côté n’a pas flambé, loin de là, se contentant de maîtriser la rencontre au bénéfice d’une assise technique toujours impressionnante. A l’avenir, Didier Deschamps et ses joueurs sauront qu’il ne faut jamais s’enflammer après un succès, et qu’il faut sans arrêt se remettre en question et respecter de fait l’adversaire qui se dresse sur la route. En l’occurrence, la route pour le Brésil n’est pas complètement bouchée, mais elle sera peut-être un petit eu plus longue que prévue, en tout cas que ce que les médias français voulaient bien nous faire croire avant la rencontre face à l’Espagne. En ce qui concerne le groupe France, le sélectionneur tricolore et son staff avancent de plus en plus et ont trouvé en Varane et Pogba, deux prétendants très sérieux à des postes de titulaires, ou bien le cas échéant, de remplaçants de luxe. Car rappelons au passage que Didier Deschamps prépare aussi un peu l’Euro 2016 et qu’il doit déjà penser à la future ossature de son effectif pour cette échéance. Pour le reste, il va falloir rapidement trancher le cas Benzema, car au-delà des animosités gratuites que peuvent avoir certains observateurs à l’égard de l’avant centre madrilène, on ne peut pas se permettre de garder un attaquant titulaire si celui-ci ne se montre pas du tout efficace. Il y a donc une place à prendre pour Olivier Giroud notamment, comme dans les couloirs en défense, où Evra et Jallet ont montré quelques faiblesses. Ce qui est certain, c’est qu’au sortir de cette trêve internationale, Mathieu Valbuena a surement conforté Didier Deschamps dans sa volonté de l’utiliser dans un rôle de « meneur » dans un système plus proche du 4-2-1-3 que du 4-3-3 habituellement privilégié. Malgré tout les Bleus ont encore du travail à fournir pour rallier le Brésil, dont la sélection doit rencontrer la France en amical le 9 juin prochain à Gremio.

Damien Chédeville

 

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Deschamps doit changer de tactique

 
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La France est-elle vraiment favorite ?

 

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25 mars 2013

La France est-elle vraiment favorite ?

Une rencontre au sommet à ne pas louper

Depuis la victoire de l’Equipe de France vendredi dernier face à la Géorgie (3-1), conjuguée au match nul surprenant de l’Espagne à domicile contre la Finlande, dans le cadre des éliminatoires du Mondial 2014, les médias tricolores semblent avoir érigé les Bleus en favoris du choc de ce mardi soir au Stade de France. Les joueurs de Didier Deschamps, regonflés par un succès plutôt probant même si entaché d’une réduction du score en fin de match, ont ainsi changé le rapport de force avec la sélection ibérique, qui demeurait pourtant en tête à la différence de buts, avant les rencontres de la 4° journée du groupe I. Seulement depuis, la France possède deux points d’avance au classement de cette même poule, en attendant donc le verdict de l’opposition que l’Europe entière nous envie. En effet, c’est certainement la première fois depuis six bonnes années que les Bleus vont partir « favoris » d’un match qui l’oppose pourtant au double champion d’Europe et champion du Monde en titre. Par favoris, on entend bien évidemment que les Tricolores possèdent un avantage psychologique légitime, par rapport à l’équipe de Vicente Del Bosque qui reste clairement sur un échec. Malgré tout, ce que les médias ont souvent oublié de préciser ces derniers jours, c’est qu’un avantage psychologique n’a jamais fait gagner une formation quelle qu’elle soit, surtout pas le Milan AC face au FC Barcelone récemment en huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Vainqueurs 2-0 chez eux lors de la manche aller, les Italiens se sont faits littéralement éteindre au Camp Nou, encaissant quatre buts d’une flamboyante écurie catalane que l’on disait déjà en fin de cycle.

Benzema Ribéry
Là, on a la douce impression de revivre ce moment de flottement durant lequel les journalistes se sont laissés dépasser par l’émotion et la vérité du moment, sans jamais tenter d’anticiper une réaction d’orgueil côté espagnol. Attention donc à ne pas voir l’Equipe de France trop belle, car vendredi soir, même si elle s’est montrée assez convaincante, ce n’était que face à la Géorgie, qui plus est au Stade de France. Et de plus, les Ibériques ont une revanche à prendre sur le match aller qui avait vu les Bleus revenir à un but partout dans les dernières secondes grâce à une tête lumineuse et victorieuse d’Olivier Giroud. Cette fois, non seulement ce ne sera toujours pas le Londonien qui débutera la rencontre, mais en plus Didier Deschamps semble se tourner vers un système assez offensif, alors qu’un match nul suffirait amplement pour permettre à la France de garder la première place du groupe, synonyme provisoirement, de qualification directe pour la Coupe du Monde au Brésil. L’option du 4-2-3-1 est en effet largement évoquée, avec certes une seule pointe que serait Karim Benzema, pourtant très limite dans ses performances avec la France, comme avec le Real Madrid, mais avec tout de même quatre joueurs à vocation offensive. Alors bien sur, on ne peut pas demander au sélectionneur tricolore de blinder l’équipe en jouant à onze derrière pendant 90 minutes, mais il semble que la volonté de faire du jeu face à l’Espagne ne soit pas judicieuse. D’une part parce que cette dernière a pris l’habitude par son assise technique, de porter la balle plus de 70% du temps en moyenne, et d’autre part, car elle n’a jamais été autant en difficulté que face à un bloc défensif organisé et donc un pressing agressif.

Espagne VS Finlande
Entre refuser le jeu et jouer l’offensive face à un collectif aussi doué techniquement et non moins rapide en contre-attaque, il semble qu’il y est une demie mesure. Traduction, le 4-3-3 si souvent contesté par Fastfoot, même si privilégié par Laurent Blanc et Didier Deschamps ces trois dernières années, serait pour une fois un rempart idéal pour contrer l’armada ibérique. Dans ces conditions, et si tant est que le sélectionneur tricolore décide effectivement de se rabattre sur l’ambitieux 4-2-3-1, il paraît difficile de considérer que la France soit favorite, même si encore une fois la conjoncture et l’environnement de la rencontre sont incontestablement en faveur de nos Bleus. Enfin, si Raphaël Varane et Paul Pogba ont crevé l’écran face à la Géorgie, le staff de l’Equipe de France, Didier Deschamps en tête, ne semble pas enclin à réaligner les deux grands espoirs du football hexagonal face à l’Espagne. D’aucuns diront que ces deux-là n’ont pas l’expérience suffisante pour faire face à un tel enjeu, tandis que d’autres, Fastfoot y compris, considéreront plutôt que l’assise dont a fait preuve la sélection tricolore contre la Géorgie, suffisait pour que l’on fasse à nouveau confiance à cette doublette de choc. Car on le rappelle au passage, le premier évolue en tant que titulaire au Real Madrid, pendant que l’autre enchaîne les performances de haut niveau avec la Juventus Turin. Preuve que les deux « ex bleuets » n’ont pas du tout à rougir de leur statut, face à des joueurs qui évoluent dans le championnat de France par exemple, ou dans des clubs moins huppés que les leurs en Europe.

Deschamps conf
En tout cas, quoi qu’il arrive, l’entraîneur français est prêt à faire un gros pari en alignant une équipe dite offensive, au motif que notre sélection n’a pas à rougir de vouloir s’imposer face à l’Espagne. Car légitimement, si les Bleus sont capables aujourd’hui de battre la Roja, ils ne doivent absolument pas se priver de le faire, bien qu’un résultat nul soit ainsi suffisant, pour pouvoir continuer sereinement les éliminatoires du Mondial 2014. Seulement, il ne faudra pas se plaindre après le match, de n’avoir pas saisi l’occasion de rester en tête du groupe  devant l’Espagne, alors même que celle-ci a déjà fait un cadeau énorme aux tricolores, en étant tenue en échec sur sa pelouse par la Finlande. De fait, Didier Deschamps et ses joueurs sont en passe de réaliser un exploit, en s’extirpant de la menace espagnole au sein d’un groupe de qualification restreint, et rien que pour cela, il est évident que s’offrir le scalp du champion du Monde en titre au Stade de France serait héroïque. Mais ne nous trompons pas non plus d’objectif, et ne voyons pas la France plus belle qu’elle ne l’est. Le favori de ce choc reste bien sur l’Espagne, on ne peut pas le nier, et il serait d’ailleurs bien trop présomptueux d’en faire abstraction. En attendant, il est à espérer que la défense tricolore soit à la hauteur de l’événement, car avec un Patrice Evra réinstallé à gauche et un Laurent Koscielny probablement titulaire à la place de Varane, l’équipe risque d’être quelque peu chamboulée. Didier Deschamps lui semble en tout cas confiant en ses choix, et on le laissera juge de ceux-ci, au sortir de la rencontre. Ce qui est certain, c’est que quel qu’en soit le résultat, la France sera de toute façon encore en bonne position pour valider son ticket pour le Brésil. A eux de prouver qu’ils le méritent vraiment.

Damien Chédeville

 

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Deschamps doit changer de tactique

 
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Ne pas rater la marche !

 

Crédits Photos : eurosport.fr ; fff.fr ; lepopulaire.fr

21 mars 2013

Ne pas rater la marche !

La Géorgie, un match piège

Cinq mois quasiment jour pour jour après le match nul héroïque ramené d’Espagne (1-1) par l’Equipe de France, dans le cadre des éliminatoires du Mondial 2014, les Bleus de Didier Deschamps reprennent enfin la route vers le Brésil. Mais avant de retrouver le double champion d’Europe et champion du Monde en titre pour un match retour de gala au Stade de France (mardi 26 mars), les Tricolores vont devoir passer le test de la Géorgie ce vendredi soir. Et même si la tête du groupe I peut se jouer à l’occasion du duel face aux Espagnols, la rencontre préliminaire n’est évidemment pas à mettre de côté. Au contraire, si les partenaires du capitaine Hugo Lloris veulent garder des chances de prendre enfin seuls les commandes de la poule, il faudra de toute façon venir à bout de cette formation redoutable d’Europe de l’est. Redoutable non pas parce qu’elle excelle au niveau international, en témoigne sa 69° place au classement FIFA, mais davantage par sa ténacité dans les grands matchs, et par la rudesse de ses éléments, qui évoluent pour la plupart en Russie et en Ukraine. Rappelons au passage que les Géorgiens, très peu connus il est vrai dans le détail, ne se sont inclinés qu’un but à zéro face à l’Espagne le 11 septembre dernier. Preuve qu’il ne faut pas prendre cette équipe à la légère, même s’il est évident qu’on ne peut pas réellement parler de « craintes » à avoir. Simplement du respect pour une nation modeste qui se bat comme beaucoup d’autres dans ces éliminatoires pour exister aux yeux du monde. Car on le sait, l’Equipe de France va évoluer à domicile et il est fort probable que les Géorgiens soient retranchés devant leurs 16 mètres.

Valbuena Ribéry Deschamps
A cela, il faudra donc répondre avec de la vivacité, des changements de rythme et une certaine explosivité dans la zone de vérité. Pour la vivacité, la probable titularisation de Mathieu Valbuena comme contre l’Italie en novembre dernier et face à l’Allemagne récemment, devrait être assez intéressante. Dans un rôle « d’électron libre » entre le milieu de terrain défensif et la ligne d’attaque, le meneur de jeu marseillais excelle en effet avec les Bleus, au point de déstabiliser les schémas tactiques adverses. Sa taille, qui avait tellement ralenti son éclosion chez les professionnels est aujourd’hui son premier atout, au même titre que sa vitesse d’exécution et son adresse balle au pied. En ce qui concerne les changements de rythme, gageons que Valbuena sera également assez précieux, de même que Blaise Matuidi, auteur d’une énorme saison en club et sélection confondus, qui n’hésite jamais un coup de main offensivement. Reste à savoir comment se comporteront nos attaquants tricolores vis-à-vis de la troisième clé, l’efficacité dans la surface adverse. On le sait, Karim Benzema est critiqué depuis longtemps pour ses mauvaises statistiques avec les Bleus, lui qui n’a plus inscrit le moindre but depuis un certain France-Estonie (4-0) de préparation à l’Euro, le 5 juin 2012 ! Ce soir-là, l’avant centre du Real Madrid avait inscrit un doublé qui augurait de belles choses pour le rendez-vous ukrainien. Au final, il n’en sera rien et ce sont surtout les milieux de terrain français qui se distingueront. Olivier Giroud lui non plus ne marque pas beaucoup, mais déjà il ne joue pas souvent, et puis sa réalisation en fin de match face à l’Espagne pour l’égalisation française (1-1) au match aller vaut certainement bien plus que des buts lors de larges victoires.

Didier Deschamps EDF
Non celui qui est peut-être revenu le plus en forme depuis la nomination de Didier Deschamps à la tête de la maison bleue, c’est Franck Ribéry, qui en plus de retrouver une seconde jeunesse avec le Bayern Munich, est plus percutant qu’avant en Equipe de France. En tout cas, l’Euro semble lui avoir fait le plus grand bien, lui qui avait été l’un des seuls tricolores à se battre sur le terrain, sans faire parler de lui en dehors. Son influence sur le côté gauche de l’attaque est intéressante depuis quelques rencontres, mais cela mériterait de se traduire encore davantage dans les statistiques. On attend de lui qu’il soit le dernier passeur qu’il est en Allemagne, et le buteur inspiré lorsque l’occasion se présente. A l’image de son influence encore une fois en club, il doit aller au bout de ses actions et ne pas faire doublon avec Karim Benzema qui bien souvent vient dézoner dans sa partie de terrain. Et puis il faut qu’il garde surtout de la patience, car devant le bloc géorgien, il faudra utiliser la moindre interstice pour percer la muraille adverse qui s’annonce déjà colossale. A ce titre, il est à espérer que Didier Deschamps ait fait le choix de changer de système, comme expliqué dans l’article précédent, afin de ne pas reproduire les erreurs des matchs précédents, avec une Equipe de France qui était bien souvent coupée en deux. Que ce soit un 4-4-2 ou un 4-2-1-3 comme suggéré par Fastfoot, l’important sera de dynamiser le jeu et de fatiguer la Géorgie avec des changements de directions permanents. D’un point de vue technique les Bleus peuvent se permettre de faire tourner le ballon contre des équipes de ce niveau, surtout en évoluant devant un public exigeant au Stade de France.

Pogba Varane
Au final, on ne demande pas à Didier Deschamps et à ses joueurs de gagner 5-0 dans cette première manche, mais au moins que l’équipe se rassure d’un point de vue psychologique en menant rapidement au score, histoire de garder le maximum de forces pour le choc qui attend les Tricolores face à l’Espagne mardi prochain. Ne pas tomber dans le piège de la Géorgie, pour mieux tenter sa chance contre l’ogre du groupe, voilà le défi qui attend l’Equipe de France, qui a également besoin de se stabiliser au niveau de l’arrière garde. Car si Christophe Jallet va suppléer Mathieu Debuchy, forfait pour ce double rendez-vous, à droite, Gaël Clichy devrait être testé à gauche compte tenu des performances décevantes de Patrice Evra à ce poste dernièrement, tandis que dans l’axe, l’inconnue s’appelle Raphaël Varane. Le jeune défenseur du Real Madrid, qui plus est protégé de José Mourinho qui le titularise de plus en plus en Liga, va-t-il être aligné d’entrée au côté de Mamadou Sakho, et ce au détriment de Laurent Koscielny ? Rien n’est moins sur, en tout cas Didier Deschamps sait qu’il a des solutions dans l’axe, et qu’il peut se reposer par ailleurs sur un Hugo Lloris toujours irréprochable sous le maillot bleu. A vrai dire, qu’elle que soit l’équipe alignée, surprise ou pas surprise, on attend surtout de cette sélection tricolore qu’elle nous rassure, même si les derniers résultats enregistrés, notamment contre l’Espagne (1-1) et en Italie (victoire 2-1 en amical) ont été assez satisfaisants. Les Bleus n’ont pas vraiment le droit à l’erreur dans ce groupe réduit à cinq équipes, et la qualification de jouera de toute façon à des détails. Alors espérons que la France n’en fasse justement pas de détails face à la Géorgie !

Damien Chédeville

 

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Les Bleuets ou l’avenir de la France

 
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Deschamps doit changer de tactique

 

Crédits Photos : fff.fr ; leparisien.fr ; leprogrès.fr

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