Le PSG et Thiago Silva impressionnent

Une entrée réussie en LDC

On attendait avec une certaine impatience de voir comment le Paris Saint Germain allait se comporter en Coupe d’Europe, alors même que ses débuts en championnat de France avaient été mitigés jusque-là. Et bien gageons qu’avec la prestation des Franciliens mardi soir, vainqueurs faciles du Dynamo Kiev, quatre buts à un, les observateurs du football ouest-européen ont été rassuré, et bien plus même. C’est simple, il n’y a pas eu de match au Parc des Princes, les hommes d’Ancelotti menant déjà trois buts à rien au bout de 33 minutes de jeu. Rajouté à cela les deux réalisations des recrues phares de l’été parisien, à savoir le « roi Ibrahimovic 1^er » et son compère le « prince Thiago Silva », et vous obtenez un carton plein de l’écurie tricolore pour son entrée en lice dans la Ligue des Champions. A croire que les supporters du club de la capitale en ont même oublié qu’ils avaient attendu huit longues années pour revoir le PSG vivre de telles soirées en Coupe d’Europe. Et pourtant, on pouvait légitimement craindre un démarrage difficile des partenaires de Javier Pastore, lui aussi buteur face à Kiev, étant donné que son adversaire d’un soir est un habitué des joutes continentales, capable de surcroit d’obtenir de bons résultats face à des formations jugées supérieures. Seulement les Kranjcar, Veloso et autre Idey n’ont jamais existé, très vite étouffés par la maîtrise francilienne au milieu de terrain et dans les phases offensives.

A ce titre, il est à noter que le joueur le moins couteux pour les dirigeants qataris à l’intersaison derrière le Hollandais Van der Wiel (6 millions), soit le lutin Marco Veratti (12 millions), prouve match après match qu’il possède un volume de jeu très intéressant, épaulé pour l’occasion par un bon duo Matuidi/Chantôme. Et sans froisser la cellule de recrutement du PSG, ce talentueux relayeur italien semble bien plus influent sur le terrain, y compris dans sa relation avec Ibrahimovic, que le très cher Javier Pastore (42 millions), un coup étincelant, le lendemain insignifiant. En effet, bien que l’Argentin se soit distingué face à Kiev en inscrivant le quatrième et dernier but tricolore, les attentes placées en lui ne sont toujours pas satisfaites, un an après son arrivée remarquée à Paris. En tout cas, il y en a un qui n’a pas tardé à signer ses débuts sous le maillot rouge et bleu, c’est bien l’ancien patron de la défense milanaise, Thiago Silva. Le Brésilien qui a disputé la finale des Jeux Olympiques à Londres avait ainsi fait naître beaucoup d’impatience du côté des supporters franciliens déjà conquis par Zlatan Ibrahimovic. Autant dire que le chouchou de Carlo Ancelotti n’a pas déçu avec une prestation pleine d’autorité en défense, son domaine de prédilection, mais aussi et plus étonnement, avec un certain sens de l’opportunisme, comme sur ce corner où il inscrira son premier « goal » avec sa nouvelle tunique.

Un comportement digne des plus grands défenseurs actuels, dont on dit qu’il fait déjà partie, à l’aube de ses 28 ans, qu’il fêtera le 22 septembre. Mais une démonstration de classe qui ne rassure pas concernant Mamadou Sakho, le titulaire actuel en Equipe de France, barré à Paris par la paire brésilienne Alex/Thiago Silva. Ces deux-là ont en effet marqué beaucoup de points contre Kiev, que ce soit au niveau de la complémentarité dans le placement défensif, ou bien dans la réussite étonnante du PSG, puisqu’ils ont tous les deux marqué. Après tout, on ne va pas se plaindre de voir un représentant français partir sur les chapeaux de roues dans cette phase de poules de la Ligue des Champions. Surtout que dans le même temps, Montpellier n’a pas été non plus ridicule devant Arsenal à domicile, ne concédant qu’une courte défaite deux buts à un, après avoir mené très rapidement sur un penalty de Belhanda. Seulement la formation londonienne, plutôt décimée en défense mais on ne peut plus séduisante en attaque, n’entendait pas rater le coup d’envoi de sa saison européenne. Surtout quand on sait qu’en championnat, la bataille contre les deux équipes de Manchester, United et City semble perdue d’avance. Dans ce schéma, il est évident qu’un bon parcours en Ligue des Champions ne serait pas pour déplaire à notre meilleur coach tricolore, Arsène Wenger. Au même titre que les dirigeants parisiens, Leonardo en tête, ne cracheraient pas sur une exposition et un aura plus important sur le vieux continent, grâce à cette même LDC.

En tout cas, Fastfoot confiait dans son papier d’avant-match que l’on pouvait être confiants concernant le démarrage de nos clubs français en Coupe d’Europe, et disons que cet optimisme a eu raison d’être. Surtout vis-à-vis d’un PSG qui bizarrement n’aura pas connu de galop d’essai, contrairement à la Ligue 1, où les partenaires du « grand Zlatan » auront attendu quatre rencontres pour se mettre réellement en marche. Alors bien sur il va falloir lutter dès aujourd’hui contre tout triomphalisme prématuré, mais tout de même, félicitons-nous enfin de voir briller, aussi ponctuellement que cela puisse être, nos frenchies, longtemps absents des grands rendez-vous ces dernières saisons en Europe. Maintenant, il reste simplement à espérer que Lille d’une part, en LDC, et Marseille, Lyon et Bordeaux d’autre part en Ligue Europe feront également honneur à l’Hexagone, tout comme ont pu le faire mardi soir Paris et Montpellier, à différentes échelles. L’Europe, qui est plus que jamais un levier incontournable pour ces clubs tricolores qui veulent exister en dehors de nos frontières, participe ainsi de la crédibilité de notre championnat, au milieu des poids lourds encore intouchables que sont Madrid, Barcelone et les deux clubs de Manchester notamment. Mais avant de penser à concurrencer les meilleurs, il est bon de vouloir prouver sa supériorité sur les plus faibles. Et là, avouons que le PSG a fait fort.

Damien Chédeville

 

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