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FastFoot
25 mars 2013

La France est-elle vraiment favorite ?

Une rencontre au sommet à ne pas louper

Depuis la victoire de l’Equipe de France vendredi dernier face à la Géorgie (3-1), conjuguée au match nul surprenant de l’Espagne à domicile contre la Finlande, dans le cadre des éliminatoires du Mondial 2014, les médias tricolores semblent avoir érigé les Bleus en favoris du choc de ce mardi soir au Stade de France. Les joueurs de Didier Deschamps, regonflés par un succès plutôt probant même si entaché d’une réduction du score en fin de match, ont ainsi changé le rapport de force avec la sélection ibérique, qui demeurait pourtant en tête à la différence de buts, avant les rencontres de la 4° journée du groupe I. Seulement depuis, la France possède deux points d’avance au classement de cette même poule, en attendant donc le verdict de l’opposition que l’Europe entière nous envie. En effet, c’est certainement la première fois depuis six bonnes années que les Bleus vont partir « favoris » d’un match qui l’oppose pourtant au double champion d’Europe et champion du Monde en titre. Par favoris, on entend bien évidemment que les Tricolores possèdent un avantage psychologique légitime, par rapport à l’équipe de Vicente Del Bosque qui reste clairement sur un échec. Malgré tout, ce que les médias ont souvent oublié de préciser ces derniers jours, c’est qu’un avantage psychologique n’a jamais fait gagner une formation quelle qu’elle soit, surtout pas le Milan AC face au FC Barcelone récemment en huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Vainqueurs 2-0 chez eux lors de la manche aller, les Italiens se sont faits littéralement éteindre au Camp Nou, encaissant quatre buts d’une flamboyante écurie catalane que l’on disait déjà en fin de cycle.

Benzema Ribéry
Là, on a la douce impression de revivre ce moment de flottement durant lequel les journalistes se sont laissés dépasser par l’émotion et la vérité du moment, sans jamais tenter d’anticiper une réaction d’orgueil côté espagnol. Attention donc à ne pas voir l’Equipe de France trop belle, car vendredi soir, même si elle s’est montrée assez convaincante, ce n’était que face à la Géorgie, qui plus est au Stade de France. Et de plus, les Ibériques ont une revanche à prendre sur le match aller qui avait vu les Bleus revenir à un but partout dans les dernières secondes grâce à une tête lumineuse et victorieuse d’Olivier Giroud. Cette fois, non seulement ce ne sera toujours pas le Londonien qui débutera la rencontre, mais en plus Didier Deschamps semble se tourner vers un système assez offensif, alors qu’un match nul suffirait amplement pour permettre à la France de garder la première place du groupe, synonyme provisoirement, de qualification directe pour la Coupe du Monde au Brésil. L’option du 4-2-3-1 est en effet largement évoquée, avec certes une seule pointe que serait Karim Benzema, pourtant très limite dans ses performances avec la France, comme avec le Real Madrid, mais avec tout de même quatre joueurs à vocation offensive. Alors bien sur, on ne peut pas demander au sélectionneur tricolore de blinder l’équipe en jouant à onze derrière pendant 90 minutes, mais il semble que la volonté de faire du jeu face à l’Espagne ne soit pas judicieuse. D’une part parce que cette dernière a pris l’habitude par son assise technique, de porter la balle plus de 70% du temps en moyenne, et d’autre part, car elle n’a jamais été autant en difficulté que face à un bloc défensif organisé et donc un pressing agressif.

Espagne VS Finlande
Entre refuser le jeu et jouer l’offensive face à un collectif aussi doué techniquement et non moins rapide en contre-attaque, il semble qu’il y est une demie mesure. Traduction, le 4-3-3 si souvent contesté par Fastfoot, même si privilégié par Laurent Blanc et Didier Deschamps ces trois dernières années, serait pour une fois un rempart idéal pour contrer l’armada ibérique. Dans ces conditions, et si tant est que le sélectionneur tricolore décide effectivement de se rabattre sur l’ambitieux 4-2-3-1, il paraît difficile de considérer que la France soit favorite, même si encore une fois la conjoncture et l’environnement de la rencontre sont incontestablement en faveur de nos Bleus. Enfin, si Raphaël Varane et Paul Pogba ont crevé l’écran face à la Géorgie, le staff de l’Equipe de France, Didier Deschamps en tête, ne semble pas enclin à réaligner les deux grands espoirs du football hexagonal face à l’Espagne. D’aucuns diront que ces deux-là n’ont pas l’expérience suffisante pour faire face à un tel enjeu, tandis que d’autres, Fastfoot y compris, considéreront plutôt que l’assise dont a fait preuve la sélection tricolore contre la Géorgie, suffisait pour que l’on fasse à nouveau confiance à cette doublette de choc. Car on le rappelle au passage, le premier évolue en tant que titulaire au Real Madrid, pendant que l’autre enchaîne les performances de haut niveau avec la Juventus Turin. Preuve que les deux « ex bleuets » n’ont pas du tout à rougir de leur statut, face à des joueurs qui évoluent dans le championnat de France par exemple, ou dans des clubs moins huppés que les leurs en Europe.

Deschamps conf
En tout cas, quoi qu’il arrive, l’entraîneur français est prêt à faire un gros pari en alignant une équipe dite offensive, au motif que notre sélection n’a pas à rougir de vouloir s’imposer face à l’Espagne. Car légitimement, si les Bleus sont capables aujourd’hui de battre la Roja, ils ne doivent absolument pas se priver de le faire, bien qu’un résultat nul soit ainsi suffisant, pour pouvoir continuer sereinement les éliminatoires du Mondial 2014. Seulement, il ne faudra pas se plaindre après le match, de n’avoir pas saisi l’occasion de rester en tête du groupe  devant l’Espagne, alors même que celle-ci a déjà fait un cadeau énorme aux tricolores, en étant tenue en échec sur sa pelouse par la Finlande. De fait, Didier Deschamps et ses joueurs sont en passe de réaliser un exploit, en s’extirpant de la menace espagnole au sein d’un groupe de qualification restreint, et rien que pour cela, il est évident que s’offrir le scalp du champion du Monde en titre au Stade de France serait héroïque. Mais ne nous trompons pas non plus d’objectif, et ne voyons pas la France plus belle qu’elle ne l’est. Le favori de ce choc reste bien sur l’Espagne, on ne peut pas le nier, et il serait d’ailleurs bien trop présomptueux d’en faire abstraction. En attendant, il est à espérer que la défense tricolore soit à la hauteur de l’événement, car avec un Patrice Evra réinstallé à gauche et un Laurent Koscielny probablement titulaire à la place de Varane, l’équipe risque d’être quelque peu chamboulée. Didier Deschamps lui semble en tout cas confiant en ses choix, et on le laissera juge de ceux-ci, au sortir de la rencontre. Ce qui est certain, c’est que quel qu’en soit le résultat, la France sera de toute façon encore en bonne position pour valider son ticket pour le Brésil. A eux de prouver qu’ils le méritent vraiment.

Damien Chédeville

 

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Deschamps doit changer de tactique

 
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Ne pas rater la marche !

 

Crédits Photos : eurosport.fr ; fff.fr ; lepopulaire.fr

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