Montpellier sur une voie royale

Le PSG n’y est plus

Après la défaite de Montpellier à Lorient (2-1) dimanche après-midi pour le compte de la 32° journée de Ligue 1, le Paris Saint Germain était logiquement en position de force, pour revenir au contact du leader sudiste. Un rapproché qui, s’il avait eu lieu, aurait permis aux Franciliens de mettre la pression à leur adversaire numéro un pour le titre de champion de France, en vue du sprint final. Mais à la surprise générale, la période mi figue mi raisin que traverse le PSG en ce moment a eu raison de la volonté affichée par Carlo Ancelotti de recoller à la tête, et ainsi adopter une posture offensive à l’égard des partenaires d’Olivier Giroud. En effet, Nene et ses partenaires n’ont pu que concéder le match nul concédé à Auxerre (1-1), lanterne rouge de L1, ce qui n’a évidemment pas plu à l’entraîneur italien, en plus de confirmer le leadership des Héraultais. Bref, on se dit de plus en plus que Montpellier a bel et bien les armes pour aller chercher son premier trophée de champion hexagonal, à mesure que Paris rate les occasions de prendre le commandement. Et finalement, ce ne serait que justice de voir les hommes de René Girard triompher, quand on connaît leur parcours depuis le début de saison.


Et si FastFoot affirme aujourd’hui que le MHSC mérite davantage de finir premier que le PSG, ce n’est pas parce que la France du foot semble pencher vers le « petit » qui dérange, mais c’est bien grâce aux qualités que démontrent tous les week-ends ce jeune groupe. Même si, et il faut tout de même le souligner, la rechute à Lorient sur un terrain synthétique qui n’avait déjà pas plu aux Sudistes à Nancy il y a tout juste un mois, avait refroidi, au moins quelques heures, la forte impression laissée quatre jours plus tôt, devant Marseille. Car disons-le, le Montpellier du Stade Vélodrome a impressionné tout son monde, et ce, même si la victoire 3-1 a été enregistrée face à une formation marseillaise bis. La roublardise de Giroud dans les 16 mètres de Mandanda, le culot de Camara sur son côté droit et le génie de Belhanda sur sa deuxième réalisation, un superbe ciseau retourné, ont ainsi terminé de nous convaincre que ce groupe a du chien. D’autant que derrière le onze de départ séduisant qu’aligne le sorcier Girard, les jeunes talents se bousculent au portillon.


Aussi, la génération des Cabella, Stambouli et autre Ait Fana promet pour l’avenir proche du club héraultais, qui aura besoin de banc l’an prochain face aux plus grandes écuries européennes en Ligue des Champions. A ce titre, le « pacte secret » du vestiaire sudiste, qui voudrait que les cadres restent en cas de qualification pour la C1, à savoir Giroud, Belhanda et Yanga M’Biwa notamment, vient évidemment rassurer la direction. Une raison de plus d’espérer que le 4-2-3-1 qui réussit si bien à cette équipe, soit réutilisé à la rentrée prochaine par le coach montpelliérain, avec les mêmes éléments qui ont conduit le club au sommet de la L1. Et ça, c’est un réel indicateur, quand on sait que Paris prépare de nouveau un mercato mouvementé, ce qui veut dire, si on lit entre les lignes, que certaines recrues de l’été dernier pourraient déjà faire leurs adieux au Parc des Princes. Ainsi pourquoi les Sissoko, Matuidi, Nene et Sakho continueraient à être performants, si leur avenir est d’ores et déjà scellé ?


La question a en tout cas le mérite d’être posé, au regard des prestations très décevantes de cette « dream team » version qatarie, qui ne confirme pas les attentes qu’elle a pu susciter, à l’énoncé des objectifs des nouveaux propriétaires parisiens. Et puis que dire de ce choix de Carlo Ancelotti, de ne pas titulariser Javier Pastore face à Auxerre, alors même que le joueur peine à confirmer le prix de son transfert. Guerre des égos, jalousies internes, décalage visible entre l’entraîneur et ses joueurs… la mayonnaise n’a visiblement pas pris au PSG, alors que l’on voyait déjà cette équipe au top, le nouvel état major à peine installé. Finalement, on se demande si le problème ne vient pas de l’organigramme du club, qui compte un propriétaire riche mais discret, un président tout aussi insaisissable mais exigent, un directeur sportif hyper médiatique et un coach charismatique mais incompris. Bref, on cherche encore où se trouve le vrai patron. Pendant ce temps-là, Montpellier avance sans bruit, sans faire de vagues, et garde solidement la tête du championnat malgré les rares revers. Une bonne nouvelle pour le meilleur buteur de Ligue 1, Olivier Giroud (20 buts), que l’on voit pousser ses partenaires vers le haut, avec toujours autant de fraicheur et de sincérité. Et c’est bien l’essentiel, dans un football de plus en plus formaté et conditionné. Pourvu que ça dure !

Damien Chédeville



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