Paris repart en campagne, avec Lucas

Confirmer son leadership

Tandis que l’actualité du PSG tourne davantage autour du mercato hivernal ces derniers jours, avec les départs programmés de Guillaume Hoarau en Chine (Dalian Aerbin) et de Nene au Brésil (Santos ?) voire de l’Uruguayen Lugano, la compétition reprend elle toute sa place avec le début de la phase retour de Ligue 1 ce vendredi soir face à Ajaccio. Bien loin de ces questions contractuelles étant donné qu’il vient tout juste de rejoindre le groupe parisien depuis le stage à Doha au Qatar, le Brésilien Lucas Moura découvre tout doucement le fonctionnement de son nouveau club, ainsi que les différences climatiques avec son pays d’origine. Une adaptation qui semble se faire dans les règles de l’art, alors que ses nouveaux coéquipiers, Zlatan Ibrahimovic en tête, se sont félicités de voir un joueur aussi talentueux les accompagner dans la course au titre. D’ailleurs, l’ailier/attaquant auriverde ne tardera pas à découvrir la rudesse du championnat de France, puisque son nouveau coach, Carlo Ancelotti, a semble-t-il décidé de la faire démarrer dès cette 20° journée face aux Corses d’Albert Emon, fraîchement nommé à la place d’Alex Dupont. Un baptême que l’entraîneur italien a justifié par la bonne forme physique entretenue par son nouveau joyau sud américain, lui qui vient à peine de remporter la Copa Sudamericana, sorte de Ligue Europa locale, le mois dernier avec son ancien club du Sao Paulo FC. Cela tombe bien puisque le néo parisien va pouvoir jauger sa complémentarité avec la vraie star du PSG, Ibrahimovic.

Ce dernier vient en effet d’échapper à une hypothétique suspension par la commission de discipline de la Ligue, suite à son geste maladroit sur le Lyonnais Dejan Lovren le 16 décembre dernier. Au passage, on notera la relative frilosité de cette fameuse commission à l’évocation du cas du Suédois, elle qui a sans doute jugé, au-delà de la question d’intentionnalité dans le geste, que l’absence d’un tel ambassadeur de la Ligue 1 sur les pelouses de l’Hexagone, serait bien plus préjudiciable que la non sanction de celui-ci. Car si l’on se réfère à la sévérité dont cet organe a fait preuve à l’égard du Montpelliérain Cyril Jeunechamp par exemple, suspendu un an pour avoir frappé un journaliste, ou bien à la peine infligée au Toulousain Franck Tabanou, sanctionné de trois matchs ferme, pour un tacle certes trop appuyé mais sans conséquence pour l’intégrité physique de son adversaire, on se dit qu’il y a deux poids deux mesures. Bref, passé cet épisode qui aura fait débat dans tous les médias, le PSG peut repartir sereinement en campagne, lui qui domine le classement actuel à la seule différence de buts favorable (38 points comme Lyon et Marseille mais +24 contre +16 et +4). Justement, la réception d’Ajaccio au Parc des Princes est une occasion inespérée de prendre définitivement les devants en tête de L1, alors que les adversaires directs de Paris, à savoir Lyon et Marseille se déplacent respectivement à Troyes et Sochaux. Trois rencontres abordables donc sur le papier, mais tout de même un avantage non négligeable pour les hommes d’Ancelotti qui reçoivent pour démarrer la phase retour.

Et gageons que pour cette première sortie de 2013 dans con jardin, le coach italien ne va pas lésiner sur les moyens offensifs, comme pour effacer l’humiliant match nul 0-0 concédé à l’aller sur l’Ile de Beauté, alors qu’Ibrahimovic n’avait pas encore porté le maillot francilien. Pour surfer sur la vague positive du mois de décembre, durant lequel Paris a passé 12 buts à ses quatre derniers adversaires en championnat, Carlo Ancelotti devrait donc reconduire son nouveau système de jeu en 4-4-2 ou 4-2-3-1, qui a si bien fonctionné avec le quatuor offensif Lavezzi/Pastore/Menez/Ibrahimovic. Seulement cette fois, l’un des anciens membres du onze type longtemps recherché par le staff francilien, va devoir céder sa place au nouvel arrivant, Lucas Moura. Et dans ce schéma, il y a deux options qui s’imposent : soit Ancelotti prend le parti de faire jouer deux attaquants soutenus par deux ailiers, auquel cas Javier Pastore perdrait son rôle de meneur au profit du Brésilien, pressenti pour être aligné en pointe avec Zlatan, soit le technicien transalpin décide de ne garder qu’un seul avant-centre suivi par une ligne de trois, et à ce moment-là c’est plutôt Jérémy Menez qui ferait les frais de l’entrée de Lucas. En tout cas, qu’il soit utilisé en tant qu’ailier ou en guise de second attaquant, le prodige de la Seleçao fera de toute façon un malheureux dans le collectif du PSG, même si avec le retour de la Ligue des Champions en février, le quatuor offensif devrait régulièrement tourner. Et ce, même si Ibrahimovic et Lavezzi sont de fait, moins menacés à leurs postes respectifs de pointe et d’ailier gauche, surtout pour ce dernier, depuis que Nene a décidé de faire ses valises.

Au milieu de terrain a priori, aucun changement n’est en vue puisque le duo Thiago Motta/Matuidi a eu les faveurs de tous les observateurs, aussi efficace dans la récupération que dans la relance. Et puis derrière, même constat avec un quatuor Maxwell/Thaigo Silva/Alex/Jallet qui ne devrait pas beaucoup bouger, sauf avec l’alternance des compétitions. Au final, c’est avec fière allure que le PSG repart à l’assaut du titre de champion de France, surtout face à Lyon qui hésite toujours à vendre Gomis et Bastos, deux éléments clés de l’effectif rhodanien, et même si Marseille va bénéficier du retour d’André Ayew, non retenu de dernière minute avec la sélection du Ghana pour la Coupe d’Afrique des Nations en Afrique du Sud pour cause de retard. Paris a ainsi l’avantage d’avoir un groupe au complet, prêt à en découdre en cette deuxième partie de saison, et ce, malgré une performance mi figue mi raisin face à Arras en Coupe de France (succès 4-3), rencontre durant laquelle les partenaires de Mamadou Sakho se sont fait peur. Qu’à cela ne tienne, la réception d’Ajaccio qui a promis de blinder sa défense, est un formidable rendez-vous pour signaler le retour de la dream team en ce début d’année. En tout cas on imagine facilement que les Qataris seront dix fois plus intransigeants qu’au coup d’envoi de la saison, et qu’en conséquence, au moindre faux pas les têtes pourraient tomber. Il s’en est fallut de peu pour que Carlo Ancelotti n’en fasse les frais en décembre, mais gageons qu’au niveau des joueurs le topo est le même, étant donné que Mathieu Bodmer, décevant en Coupe de France s’est vu écarter du groupe parisien cette semaine. L’année 2013 sera donc placée sous le signe de l’intransigeance côté PSG !

Damien Chédeville

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