La révolution au Paris Saint Germain

Les Qataris au pouvoir

Alors que l’on annonce comme imminente l’arrivée du Brésilien Leonardo, ex joueur du club de la capitale (1996-1998) et actuel entraineur de l’Inter Milan, au poste de directeur sportif du Paris Saint Germain, la France du foot assiste aux premiers effets de l’arrivée du fonds souverain du Qatar dans le capital de l’institution francilienne. En effet, la revente quasi totale du PSG (à hauteur de 70%), validée il y a maintenant deux semaines par l’ex actionnaire majoritaire, Colony Capital, a considérablement fait bouger les lignes du côté de l’octuple vainqueur de la Coupe de France. Car si le président Robin Leproux et l’entraîneur Antoine Kombouaré ont conservé tous deux leurs statuts, les nouveaux investisseurs étrangers du club souhaiteraient, semble-t-il, bouleverser quelque peu le fonctionnement et les ambitions de Paris. Avec en premier lieu donc, la nomination de Leonardo au-dessus du kanak dans le nouvel organigramme du club, un choix qui valide l’intention des qataris de donner un nouvel élan au PSG.


Et ce nouvel élan, il s’est en fait déjà manifesté avec l’arrivée dimanche dernier au Parc des Princes, de l’attaquant international français Kévin Gameiro. Ce dernier, libéré deux jours plus tôt par l’Equipe de France, a ainsi paraphé un contrat de quatre ans en faveur de Paris, avec à la clé une transaction qui avoisine les 12 millions d’euros, bonus non compris. Une somme que le PSG n’aurait surement pas pu débourser quelques semaines auparavant, quand Sébastien Bazin était encore, LE décisionnaire du club. Mais il faudra s’y faire, désormais le club francilien a les moyens de ses ambitions, et rien ne semble pouvoir effrayer les mystérieux actionnaires qataris. Pas même les rumeurs qui envoient Blaise Matuidi, Moussa Sissoko ou encore le nouveau phénomène Marvin Martin dans les rangs du PSG. Car visiblement, l’argent ne paraît pas être un frein, bien au contraire, puisqu’on parle d’une enveloppe globale pour le mercato d’été, de l’ordre de 50 millions d’euros… soit cinq de plus que le Barça.


Il ne serait donc pas étonnant de voir le PSG annoncer très tôt de grands objectifs concernant la future saison, avec pourquoi pas l’optique de disputer à Lille et Marseille notamment, le titre de champion de France 2012. En même temps, avec des moyens pareils, on ne peut qu’exiger le meilleur du point de vue des supporters parisiens, qui vont certainement attendre des résultats concrets très vite. Mais attention, les millions n’ont jamais fait la gloire, loin de là, et ce ne sont pas les soutiens de Chelsea et de Manchester City qui diront le contraire. Ces deux formations, qui, depuis plusieurs saisons maintenant, animent les différents marchés des transferts à coups de transactions pharaoniques réalisées, pour très peu à l’arrivée en comparaison des investissements consentis. Les Blues eux ont tout de même réussit à accrocher trois titres de champion et cinq coupes nationales depuis 2003 et le rachat du club londonien par le Russe Roman Abramovitch, mais n’ont jamais touché l’Europe.


Tandis que City a du attendre cette année 2011 pour soulever la Cup, depuis trois saisons que l’écurie mancunienne agite la scène européenne avec ses millions. Deux exemples types, que le PSG ne devra pas suivre, s’il veut se rendre crédible aux yeux des autres clubs de l’Hexagone, ainsi qu’à l’ensemble des observateurs du football français. D’autant qu’en coulisse, il faudra générer au moins autant de recettes que de dépenses, en vue des premières sanctions infligées par l’UEFA, par le biais du fair-play financier. Des sanctions qui même si elles semblent encore lointaines, devraient se révéler très dissuasives. D’ici là, Paris devra gagner ses gallons de « grand club », tout comme Lyon l’avait fait au début des années 2000, à l’orée de cette formidable épopée que les amateurs de football étaient forcés de saluer. Sans pour autant que le PSG ne sous estime le potentiel d’un autre futur grand, le tout frais champion lillois. Car à force de ne parler que de ce Paris Saint Germain « new look », et des millions que vont apporter les qataris, on oublie trop facilement que l’équipe à battre la saison prochaine sera bien le LOSC. Une formation qui elle se reposera sur une autre arme, tout aussi efficace, la stabilité.

Damien Chédeville



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