Que va devenir l’OL ?

Le président Aulas dans l’expectative

Outre le Paris Saint Germain qui connaît un remaniement quasi sans précédent au sein de son organisation avec l’arrivée du fonds souverain du Qatar au pouvoir (voir article précédent), Lyon s’apprête également à voir du changement dans ses rangs. Mais au contraire du PSG, ce n’est pas dans l’actionnariat, ou même à la tête du club que les lignes vont bouger, mais bien au sein même du groupe lyonnais, et ce, à tous les niveaux. Ainsi, la première victime de ce chambardement orchestré par le président Jean-Michel Aulas se nomme Claude Puel, « l’entraîneur général » de l’OL, comme le patron de la CEGID aimait à le préciser lorsque les médias évoquaient le statut de l’ex coach lillois. En effet, le champion de France 2000 avec Monaco n’a pas su convaincre durant les trois années passées à la tête d’une formation qui restait sur un bilan inégalable de sept titres de champion de France, ornés par une Coupe de France, une Coupe de la Ligue et six trophée des champions. Mais sincèrement, que pouvait-il faire de mieux en arrivant sur les bords du Rhône, si ce n’est de gagner la Ligue des Champions ?


Et bien en tout cas il aura tenté de s’en approcher, en atteignant en 2010, une historique demi-finale face au Bayern Munich des Robben, Ribéry et consorts. Sans miracle à l’arrivée. Claude Puel, l’homme à abattre a sans doute payé pour tous ses prédécesseurs, immunisés contre l’échec, et pour son successeur, qui devra reprendre un très grand chantier en main. Mais il a très certainement subit également les conséquences de ses choix, assez radicaux dès son intronisation à l’été 2008. Ainsi, l’ex joueur du Rocher s’était présenté immédiatement avec SON staff technique à ses côtés, parmi lequel siégeait le fidèle adjoint Patrick Collot, le préparateur physique Vincent Espié, évincé en début d’exercice 2010-2011, ainsi que le docteur Emmanuel Orhant, celui qui relégua l’historique de l’OL, Jean-Jacques Amprino, chez les féminines. De plus, Claude Puel a imposé très rapidement une vision de la formation, et notamment de la réserve rhodanienne, que les autres responsables de l’OL ont, semble-t-il, eu des difficultés à déchiffrer.


En effet, il apparaît que des dissensions étaient palpables, entre l’actuel directeur du centre de formation de l’OL, Rémi Garde, et son probable futur prédécesseur, l’entraîneur castrais. Tout comme avec le coach de la réserve, la fameuse Pro 2, Bruno Genesio, qui a tout de même réussit à emmener ses joueurs vers deux titres consécutifs de champion des réserves professionnelles. Et que dire au sujet de Bernard Lacombe, le conseiller spécial du président Aulas, qui masquait à peine son mécontentement à l’égard des décisions d’un Claude Puel bien isolé. En tout état de cause, ces différents protagonistes devaient travailler ensemble contre leur gré, tant que ce dernier n’était en mesure d’être démis de ses fonctions. Mais aujourd’hui, l’OL semble décidé à se séparer enfin de son coach, mais pas à n’importe quel prix, d’où la procédure engagée en début de semaine auprès de la commission juridique de la Ligue. Une rupture annoncée du contrat qui liait l’ex coach lillois à Lyon, jusqu’au terme de la saison prochaine, qui vient troubler le mercato de l’OL.


Car oui, le deuxième gros chantier qui attend le septuple champion de France, réside bien au cœur de son effectif. Et alors que l’on annonce des éléments majeurs tels que Jérémy Toulalan, Michel Bastos ou encore Kim Källström sur le départ, aucun d’entre eux n’a encore fait l’objet d’une négociation concrète et inéluctable, si ce n’est l’international français, poursuivi par Malaga (accord trouvé entre les deux clubs au moment de la mise en ligne de l’article). Pourtant, la priorité du président lyonnais est bien de diminuer substantiellement la masse salariale du club, qui s’est envolée ces dernières saisons. Et par voix de conséquence, de donner davantage de responsabilités aux jeunes issus du centre de formation, et intronisés au fur et à mesure du dernier exercice dans l’équipe  première. Parmi eux, Maxime Gonalons, Jérémy Pied, Clément Grenier ou encore Alexandre Lacazette devraient voir leur statut évoluer. Sans oublier le revenant Yannis Tafer, de retour de son prêt à Toulouse, où l’attaquant de poche n’a malheureusement pas réussi à s’imposer. Bref, le travail ne manque pas à Lyon, à l’aube de la prochaine saison, qui débutera très tôt pour les Gones, avec au programme un troisième tour préliminaire de la Ligue de s Champions qui sonne déjà comme un rendez-vous vital pour l’avenir sportif mais surtout financier de l’OL. Attention donc, à ne pas louper la transition…

Damien Chédeville



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