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FastFoot
1 juin 2011

La Ligue 1 doit-elle céder à l’argent noir ?

Paris, un mythe en perte d’identité

Mardi, dans l’après-midi, Sébastien Bazin, le directeur général Europe du fonds d’investissement Colony Capital, actionnaire majoritaire du Paris Saint Germain, a annoncé lors d’une conférence de presse, que le club de la capitale allait être cédé à hauteur de 70% au fonds souverain du Qatar (QIA). Une sortie qui n’a fait que valider la volonté de la firme internationale, de se désengager progressivement du PSG, dont il sera toujours co-propriétaire, une fois la vente des parts effectuée, à raison de 30%. Colony Capital tourne ainsi une première page, depuis son entrée dans l’institution francilienne en 2006. A cette époque déjà, certains se méfiaient de la façon dont les clubs français s’offraient à des investisseurs étrangers, en l’occurrence américains, perdant ainsi toute identité tricolore, et toute forme de pouvoir sur la gestion du club et de son environnement. Aujourd’hui, la donne ne fait que se confirmer, sans que les instances du football professionnel en France, ne s’en offusquent. Ni les plus hauts représentants politiques et non moins ambassadeurs de l’Hexagone d’ailleurs, quand on sait que la mairie de Paris avait même encouragé cette cession.

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Le PSG qatari, et dans cinq ans l’OM chinois ? Cela fait rire quand on le formule, mais au final on se rend compte que la réalité peut parfois dépasser la fiction. Et c’est ce qui s’est effectivement passé avec le club parisien, qui était pourtant aux mains de Canal + il y a encore cinq ans. Mais voilà, à l’image de ce qui se fait depuis quelques années en Angleterre avec Manchester City et Blackburn entre autre, propriétés respectives de l’émirati Khaldoon Al Mubarak et du conglomérat indien Venkys, les clubs de football tendent désormais la main à des investisseurs venus de loin. Cette année, c’est l’Espagne qui a emboité le pas, avec le rachat de Malaga par le cheikh qatari Abdullah bin Nasser Al-Thani, ou encore l’énorme contrat sponsoring signé par la Fondation du Qatar avec le FC Barcelone. Et la France ne déroge pas à la règle, puisqu’avant Paris, Grenoble avait déjà tenté l’aventure, en accueillant des investisseurs japonais. Une idylle qui n’aura pas duré bien longtemps, puisque les Asiatiques ont décidé cette saison de repartir d’où ils venaient, avec en prime, deux relégations subies en autant d’exercices. On peut donc légitimement se demander s’il est bon de donner en pâture, les clubs français les plus emblématiques à des mercenaires, prêt à faire des folies pour s’offrir ce qui ressemble à des caprices. Tout ça pour obtenir des enveloppes conséquentes en vue du marché des transferts.

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Car quoi qu’on en dise, la valeur sentimentale n’existe pas dans ces circonstances, et la volonté de faire du football le miroir d’un conglomérat, d’une multinationale, voire d’un pays prédomine. Difficile d’accepter dans ces conditions qu’une institution comme le PSG ne tombe dans les filets de magnats de la finance, du pétrole… Espérons en tout cas que cette vente n’ouvrira pas la porte à d’autres cessions de ce genre, et que la Ligue 1 ne soit rebaptisé Qatar Ligue dans une décennie. De quelle manière ? Tout simplement en promouvant auprès de fonds d’investissements nationaux, l’image de marque que peuvent avoir des clubs ancrés dans le football professionnel tricolore depuis des décennies, tels que Marseille, Auxerre ou encore Bordeaux. Les Girondins qui appartiennent d’ailleurs toujours au groupe M6, et qui représentent depuis de nombreuses années, la stabilité et l’équilibre à la française. Un beau modèle de réussite, à l’instar d’écuries comme Lyon, Lille ou même Rennes, qui appartiennent elles aussi encore, à des groupes « bleu blanc rouge », et qui font l'objet de belles ascension. Souhaitons au moins que le QIA tienne ses engagements, en confirmant les deux hommes qui ont contribué au retour au premier plan du PSG, à savoir son président Robin Leproux et son entraineur, Antoine Kombouaré.

Damien Chédeville



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Crédits Photos : europe1.fr ; tour2piste.com

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