Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
FastFoot
5 janvier 2013

La Coupe de France fait sa rentrée

Des amateurs en force

Au cœur d’un hiver étonnamment estival, et alors que les clubs professionnels comme amateurs font leur rentrée en cette nouvelle année 2013, la Coupe de France nous donne rendez-vous pour des 32èmes de finale qui s’annoncent encore une fois chargés en surprises. En tout cas, avant le déroulement des 32 rencontres au programme, on peut déjà faire le constat que le football amateur fait quasiment jeu égal avec son homologue professionnel, puisqu’il présente 31 candidats pour la qualification aux 16° de finale, contre 33 clubs pros. Une réussite qui a pris sa source semble-t-il lors de la précédente édition, au cours de laquelle les amateurs de l’US Quevilly, emmenés par le néo-clermontois Régis Brouard à l’époque, alors pensionnaires de National, s’étaient hissés en finale au Stade de France pour y défier Lyon. Et ce n’est pas la défaite étriquée 1-0 qui viendra ternir le parcours exceptionnel des Normands, tombeurs de Marseille et Rennes notamment, en quart puis en demi-finale. Rebelote cette saison donc, avec une flopée de clubs de divisions très inférieures à la Ligue 1, qui aimeraient certainement rééditer l’exploit de Quevilly, dans les pas de ce qu’avait également réalisé Calais en 2000. En tout cas cela a plutôt pas mal démarré pour eux, puisqu’au tour précédent, pas moins de 9 clubs de Ligue 2 sont déjà tombés, dont Monaco, battu par Bourg-Péronnas à domicile, pensionnaire de National. Preuve que même en ayant un palmarès impressionnant dans cette Coupe de France (5 victoires pour l’ASMFC), on n’est jamais à l’abri d’un faux pas.

Cris-et-Beaugrard-930x620_scalewidth_630
Claudio Ranieri en sait donc quelque chose, lui qui avait pourtant aligné une équipe proche de son onze type, la bataille face aux amateurs ne se gagne pas avec facilité. Bien évidemment, cette compétition mythique est le moyen pour des villes, des clubs méconnus qu’on parle d’eux au grand jour, et qu’on découvre leurs vertus. C’est aussi une manière pour certains joueurs qui n’ont pas pu percer au haut niveau, de pouvoir démontrer leurs qualités sur 90 à 120 minutes. Des qualités qui sont bien souvent l’abnégation, le courage et le dépassement de soit, quand on sait que les moyens de pouvoir préparer ce genre de rencontres ne sont pas du tout les mêmes entre une institution professionnelle et un club de bourgade. Qu’à cela ne tienne, l’ambiance si spéciale de ces matchs en rase campagne avec des terrains parfois plus proches du champ de patate que du billard britannique, nous rappelle que de temps en temps c’est David qui gagne et non pas Goliath. Alors bien sur vous avez certainement des équipes de Ligue 1 qui ne jouent pas la compétition à fond et qui envoient pour l’occasion une équipe bis, voire une formation de CFA, mais tout de même, le jeu en vaut souvent la chandelle. En tout cas le Coupe de France reste un moment de fraternité, l’un des seuls d’ailleurs dans le football moderne où aucuns débordements ne sont à déplorer. Et rien que pour cet argument succin, qui est de dire que la Coupe est un rendez-vous familial, il n’est pas possible de penser à une éventuelle modification de cette compétition.

image
Alors bien sur, chaque année se pose le problème du calendrier, qui est, il est vrai, surchargé pour les équipes professionnelles, mais pourquoi ne pas penser dans ces cas-là à une suppression de la trêve hivernale, ou plus simplement à la réduction de la trêve estivale, pendant laquelle les clubs peuvent jouer en parfaites conditions climatiques. Dans ce sens, il est certain qu’un étalement des tours de Coupe de France ferait du bien à chacun, étant donné qu’en janvier les organismes sont portés à plus rude épreuve, du fait de la fraîcheur et de l’état parfois catastrophique des terrains. Mais au fond, n’est-ce pas là toucher à l’identité même de la compétition qui mobilise le plus de spectateurs en France durant un week-end entier ? Quelle joie plus intense pour les amateurs d’Arras, que de jouer un 32° de finale de coupe face au grand Paris Saint-Germain des Qataris ? En plus, c’est l’occasion pour les entraîneurs de jauger le retour à la compétition de leurs effectifs, comme une sorte de dernier entraînement avant le vrai retour au championnat prévu la semaine prochaine. Et puis l’idée de passer un tour, de créer un exploit, et qui sait de rêver à l’Europe, c’est une idée qui traverse l’esprit des professionnels comme des amateurs. Imaginez-vous une seconde la joie et la fierté des joueurs de Quevilly, lorsqu’ils ont firent tomber l’Olympique de Marseille en quart de finale lors de la dernière édition, cet OM dix fois vainqueur de la compétition, soit le meilleur total devant le PSG !

531115
Une fois de plus, les gros vont donc trembler ce premier week-end de janvier, face à des amateurs qui ne manqueront pas de rendre hommage à leur président Eric Thomas (AFFA), fraîchement mais logiquement battu dans l’élection pour la présidence de la FFF par Noël Le Graët, ancien patron de l’En Avant Guingamp, potentiel bourreau de Marseille au stade Vélodrome. Guingamp qui reste par ailleurs le dernier club d’une division inférieure à l’élite (Ligue 2), à avoir remporté la Coupe de France, c’était en 2009, 50 ans après Le Havre, à l’époque également pensionnaire de deuxième division. Cela ne donne évidemment pas beaucoup d’espoirs de voir un club amateur triompher un jour en finale, mais qu’importe, les 32èmes de finale sont historiquement un tour qui marque les esprits avec des exploits, des sorties de route, mais également des déceptions, des fins de parcours et des retours à la réalité. Autant d’émotions qui font que le Coupe de Franc est unique, et qu’on aime à la suivre chaque année, même si le contenu des matchs n’est pas tout le temps au rendez-vous. La coupe, c’est avant tout des rencontres décousues, avec beaucoup d’engagement mais surtout des contre-attaques dans tous les sens, comme on peut en voir plus souvent en Angleterre ou bien en Allemagne. Et puis c’est aussi les prolongations, la terrible séance de tirs aux buts que les professionnels redoutent forcément lorsqu’il s’agit de tirer devant le kop des supporters locaux. Bref la magie de la coupe, on est impatient de la revivre à nouveau cette année, d’autant qu’avant le dernier match de ce tour entre Istres et Valenciennes, on connaitra enfin le Ballon d’Or 2012. Les frites et les sandwichs avant le caviar !

Damien Chédeville

 

Dans le même thème :

CDF : la Ligue 1 passe en force


Article précédent :

Rennes, le parfait outsider

 

Crédits Photos : europe1.fr ; rmcsport.fr ; leprogrès.fr

Publicité
Publicité
Commentaires
C
J'apprécie toujours cette compétition qui permet de mettre en valeur une autre mentalité du football avec des travailleurs qui veulent se montrer et créer l'exploit... comme les Spinaliens face aux Lyonnais.
FastFoot
Publicité
Archives
Pages
Publicité