Deschamps fait gagner les Bleus

Des buts et un état d’esprit

Quatre jours seulement après la victoire inaugurale face à la Finlande (1-0) dans la course à la Coupe du Monde 2014, l’Equipe de France a récidivé contre la Biélorussie au Stade de France ce mardi soir. Un succès probant même si tardif, sur un score qui plus est confortable, trois buts à un, qui confirme que les Bleus de Didier Deschamps progressent de match en match. En effet, alors que la presse avait souligné le bon comportement de la défense et du milieu de terrain tricolore à Helsinki, l’animation offensive était elle au cœur des débats. Si bien que le sélectionneur français avait décidé, comme Fastfoot le suggérait dans son papier d’avant-match d’ailleurs, de titulariser Olivier Giroud à la pointe de l’attaque, tandis que Karim Benzema et Franck Ribéry étaient chargés d’animer les deux ailes, sur fond de permutations et de soutien de l’ex montpelliérain. Un choix pour le moins payant, en tout cas en seconde période, puisqu’au terme d’un premier acte décevant et plutôt insipide, les velléités françaises allaient enfin surgir. Il ne fallut ainsi attendre que quelques minutes après le retour des vestiaires pour assister à l’ouverture du score surprise du « rookie » Etienne Capoue (1-0, 49° minute), titulaire dans l’entrejeu en lieu et place d’Abou Diaby, forfait la veille. Un but sur une frappe à ras de terre à l’entrée de la surface, suite à un travail de sape de Christophe Jallet côté droit, au bénéfice d’un Franck Ribéry passeur décisif sur le coup.


Une réalisation inattendue pour le milieu relayeur toulousain qui se mua en détonateur des ambitions tricolores. Du coup, les Bleus enchainèrent les tentatives dans une défense biélorusse plus fébrile que prévue, au point qu’à la 68° minute de jeu, Christophe Jallet encore lui doubla la marque, d’un improbable centre-tir qui vint se loger dans la lucarne gauche du pauvre Veremko. Un but évidemment involontaire, si l’on peut l’exprimer ainsi, à la plus grande surprise de son auteur et de ses coéquipiers, tout heureux de voir leur avance au tableau d’affichage s’alourdir. Seulement dans cette soirée où les choix tactiques de Didier Deschamps se sont avérés plus que payants, les évènements ne tournèrent pas à sens unique puisque l’arbitre siffla un penalty généreux aux Biélorusses, sur une faute donc discutable de Mapou Yanga Mbiwa. Et si Kornilenko se chargea de la sentence, c’est bien Putilo qui réduira le score, à la suite d’un arrêt probant de notre Hugo Lloris international ! Qu’importe finalement, étant donné que ce but concédé ne résulte pas d’une erreur défensive française dans le jeu, mais davantage d’une faute de jeunesse de l’Héraultais, pourtant solide tout au long de la rencontre. Surtout qu’à deux buts à un, les Tricolores ne se sont pas arrêtés d’attaquer, montrant enfin un visage conquérant et ambitieux. Car même la sortie de Giroud au profit de Mathieu Valbuena pour densifier le milieu français un peu plus tôt en seconde période n’y fera rien.


En effet, cette Equipe de France là avait décidé de marquer quelque peu les esprits en ne lâchant rien jusqu’au bout. Une volonté récompensée à la 80° minute, lorsque Franck Ribéry, encore lui, ponctue idéalement un mouvement collectif initié par Valbuena et relayé par Benzema, d’un subtile piquet du pied gauche, devant le gardien biélorusse. Le clou de la soirée en somme, et la confirmation de ce que l’on attendait des hommes de Didier Deschamps, à savoir des mouvements, de l’animation offensive, et des buts. L’état d’esprit irréprochable démontré par les partenaires d’un Rio Mavuba encore précieux devant la défense, venant s’ajouter aux nombreux points positifs observés dans cette rencontre « parisienne ». En plus de compter six points en deux matchs dans le groupe I des éliminatoires du Mondial brésilien, le groupe France possède donc désormais un certain capital confiance, qui permettra sans doute au staff de Deschamps de préparer au mieux le prochain rendez-vous de la campagne de qualification des Bleus… face à l’Espagne (le 16 octobre) ! Une autre paire de manche après deux rencontres face à la Finlande, 96° au classement FIFA et la Biélorussie donc, 76° de la même hiérarchie. D’ici là, il y aura tout de même un match amical contre le Japon le 12 octobre pour jauger les forces en présence, quand on sait que les premières rencontres des deux coupes d’Europe des clubs auront eu lieu.


Autant dire que les organismes n’en seront peut-être pas au même niveau de fraicheur, surtout qu’en Espagne, la reprise du championnat est intervenue une semaine après le coup d’envoi de la Ligue 1, premier fournisseur de l’Equipe de France aujourd’hui. Traduction, Didier Deschamps va certainement devoir faire la revue d’un effectif qui lui a pourtant apporté satisfaction depuis son premier match avec les Bleus contre l’Uruguay, le 15 août dernier. Dans quel état de forme seront dans un mois les Mexes, Ben Arfa, M’Vila, Remy et autre Samir Nasri, qui vient de purger ses trois matchs de suspension ? La question demeure en suspend pour le moment, mais ces éléments, qui ont marqué la fin de l’ère Laurent Blanc ne manqueront pas de vouloir perturber les plans du nouveau sélectionneur tricolore, en réalisant de belles performances en clubs. Car pour l’instant, hormis un ou deux choix, les listes de Didier Deschamps n’ont pas fait grand bruit, si ce n’est qu’il a donné leur chance à des joueurs talentueux, et/ou confirmés de première division française, comme Capoue, Jallet ou encore Mavuba. Mais qu’en sera-t-il, lorsque la concurrence fera davantage fureur au sein de ce groupe ? En tout cas, pour l’instant la presse et les supporters des Bleus n’ont pas vraiment l’occasion de manifester leur mécontentement, ou même de critiquer certains choix tactiques, étant donné que l’Equipe de France a fait carton plein dans ses deux premiers matchs des éliminatoires du Mondial 2014. En espérant évidemment que la réussite actuelle des Tricolores se poursuive dans un mois, devant l’Espagne. Pour la perfection, on verra plus tard !

Damien Chédeville



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