Marseille et Paris dans l’impasse

L’Europe à tout prix

Alors que le LOSC confirme qu’il est bien de retour dans la course au titre après sa victoire sur Toulouse dimanche après-midi (2-1), le Paris Saint Germain et l’OM sont tous deux englués dans une spirale très négative. Et si l’on pouvait s’attendre au redressement du club nordiste, porté par un Eden Hazard en pleine bourre, et de nouveau buteur ce week-end, le PSG défait à Nancy (2-1) et les Marseillais au repos pour l’occasion (en raison du report du match contre Montpellier au 11 avril), surprennent de plus en plus par leur passivité. Paris bien évidemment parce que l’on attendait énormément de la venue de Carlo Ancelotti, alors même qu’Antoine Kombouaré avait mené les Franciliens au titre honorifique de champion d’automne. Mais à plus forte raison l’OM, quand on sait que Didier Deschamps et ses joueurs avaient fait le choix de jouer à fond toutes les compétitions, avec le risque aujourd’hui avéré, de finir la saison avec leurs seuls yeux pour pleurer. De fait, aujourd’hui les Phocéens stagnent à vingt points du leader montpelliérain, bien loin des objectifs de début d’exercice.


Du coup, Vincent Labrune commence à se rendre à l’évidence, Marseille ne sera pas européen la saison prochaine, sauf miracle. Car si la Ligue des Champions est déjà hors d’atteinte depuis un mois au moins, la Liguer Europa s’éloigne elle aussi de journée en journée. Pas moins de dix unités séparent actuellement l’OM, neuvième, de Toulouse cinquième et potentiellement qualifié pour la cadette des deux compétitions, à condition que Lyon remporte la Coupe de France ou la Coupe de la Ligue. Bref, il ne reste que cette dernière aux partenaires de Loïc Remy, pour espérer disputer une joute continentale, et sauver encore ce qui peut l’être cette année. Sous peine dans le cas échéant, de voir se profiler un exode massif des meilleurs éléments qui composent ce groupe olympien plutôt talentueux mais terriblement poussif. L’ailier droit de l’Equipe de France est d’ailleurs le premier sur la liste des joueurs qui ne seront surement pas retenus, étant donné que l’OM doit faire face également à de gros soucis financiers.


C’est en tout cas le discours de l’état major sudiste, et c’est la raison pour laquelle on peut s’attendre à un coup de pouce de la « vraie » patronne, Margarita Louis-Dreyfus, qui ne peut pas se permettre de laisser partir Didier Deschamps et ses cadres. Malgré tout, ce sera compliqué dans cette situation de retenir le coach olympien, usé par les critiques, et ses principaux lieutenants, Mathieu Valbuena, Steve Mandanda et André Ayew notamment, très courtisés hors de nos frontières. De plus, il serait hypocrite de dire que le quart de finale retour de la Ligue des Champions qui attend l’OM, face au Bayern Munich ce mardi peut sauver les apparences, au regard de l’handicap que les Marseillais vont traîner (défaite 2-0 à l’aller). Mais tout de même, un sursaut d’orgueil est attendu, au moins pour enrayer cette série abominable de neuf matchs sans victoires dont huit terribles revers, toutes compétitions confondues. Et même si la victoire semble être un objectif irréel à l’Allianz Arena, un résultat nul viendrait rassurer quelque peu les acteurs de ce triste Olympique de Marseille.


Moins inquiétante, mais bien plus inattendue, la série noire du PSG, qui reste sur quatre rencontres sans succès dont deux défaites face à Lyon en Coupe de la Ligue (3-1) et contre Nancy ce samedi en Lorraine, augure une fin d’exercice assez mouvementée du côté du Camp des Loges. Et ce, même si Leonardo se voulait positif au sortir de cette contreperformance chez un candidat pour le maintien. Car si Paris pouvait compter sur ses propres armes avant la 30° journée, désormais il va falloir scruter les résultats de Montpellier, toujours leader à la différence de buts, en espérant un fléchissement des coéquipiers d’Olivier Giroud. Ce bien évidemment, à partir du choc des Sudistes entre l’OM et les Héraultais de René Girard, qui aura lieu le 11 avril prochain. Sachant qu’en cas de victoire du MHSC, il sera certainement difficile de revenir dans la course finale au titre, étant donné que les protégés de Louis Nicollin n’ont rien à perdre et au contraire tout à gagner. Et même si les Qataris commencent à prendre les devants en disant qu’ils ont besoin de temps pour enregistrer les premiers succès de leur tout nouveau jouet, la presse elle n’épargnera surement pas le club de la capitale, si d’aventure il venait à perdre de vue son leitmotiv, à savoir le sacre de champion de France. Au finale, le PSG et l’OM ont beau être les ennemis jurés de la Ligue 1, aujourd’hui ils ont beaucoup à perdre, à commencer par leur identité.

Damien Chédeville



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