Un boulevard pour la Côte d’Ivoire

Le Sénégal et le Maroc au tapis

Une semaine à peine après le coup d’envoi de la Coupe d’Afrique Nations 2012, les surprises n’ont pas tardé à tomber dans la compétition qui handicape fortement le championnat de France de Ligue 1. En effet, en l’absence de grandes sélections comme le Cameroun, l’Egypte, le Nigeria, l’Algérie ou encore l’Afrique du Sud, l’ensemble des observateurs du football africain, y compris FastFoot, misait gros sur un parcours en fanfare du Sénégal et du Maroc notamment. Mieux, certains juraient voir les Lions de la Teranga s’imposer en finale, avec une attaque de feu emmenée par le quatuor Mamadou Niang - Papiss Cissé - Demba Ba - Moussa Sow. Malheureusement pour ces derniers, la vérité du terrain s’est révélée bien différente, et l’appui des joueurs évoluant en Europe dans de grands clubs s’est avéré inefficace. A tel point que les deux nommés, le Sénégal et le Maroc, ont d’ores et déjà été éliminé de la compétition continentale, avec deux défaites chacun au compteur. Les coéquipiers de Souleymane Diawara le Marseillais ont en effet buté sur la surprenante Zambie (2-1), avant de s’incliner devant le réalisme des co-organisateurs du tournoi, les modestes joueurs de la Guinée Equatoriale (2-1).


Tandis que le Maroc d’Eric Gerets s’est laissé surprendre par son voisin tunisien dès le premier rendez-vous (2-1), avant de fondre vendredi soir face au Gabon (3-2), l’autre organisateur de la CAN. Les deux hôtes, parlons-en, eux qui ont déjoué tous les pronostics en se qualifiant tous deux pour les quarts de finale sans trop de difficultés, qui plus est, face à de redoutables adversaires. Bref la réception du tournoi africain est déjà une réussite pour la Guinée Equatoriale et le Gabon, qui ne vont surement plus être pris de haut par leurs futurs challengers. Car avec le soutien du public, non négligeable on le sait dans cette compétition d’ampleur qu’est la CAN, ils ont tous les atouts de leur côté pour pouvoir réaliser une vraie surprise dans cette édition 2012. D’autant qu’il est acquis depuis la non qualification de l’Egypte pour l’épreuve, qu’il y aura un nouveau vainqueur, après trois titres consécutifs dans l’escarcelle des Pharaons. C’est une vraie chance donc, pour ces deux jeunes nations de football, même s’il paraît évident que désormais, le favori incontesté pour le titre reste la Côte d’ Ivoire.


Ainsi, les partenaires de la star Didier Drogba, qui faisaient déjà office de concurrents sérieux au sacre avant même les éliminations du Sénégal et du Maroc, se placent maintenant en postulants de choix à la victoire finale. D’une part parce que les Ivoiriens courent après un succès dans la CAN depuis 1992 et le seul titre du pays, et d’autre part, parce que la génération de talents qui est celle du Londonien Gervinho a soif de triomphe. Il n’y a qu’à regarder la feuille du match de la qualification pour le second tour face au Burkina Faso (victoire 2-0), pour se rendre compte que cette formation est taillée pour l’emporter. Tiéné du PSG, les frères Touré de Manchester City, Salomon Kalou de Chelsea, Gervinho d’Arsenal, emmenés par le guide Didier Drogba… Rien que ça ! Oubliée la désillusion en finale du tournoi en 2006, rayés les déceptions de 2008 et 2010. Aujourd’hui, le sacre africain est promis à la Côte d’Ivoire, et on voit mal, maintenant que les deux autres favoris sont tombés, comment le titre peut échapper aux hommes de François Zahoui.


A moins que le Ghana et ses « Brésiliens d’Afrique », ne viennent contrecarrer les plans ivoiriens. Car ne l’oublions pas, la sélection des frères Ayew s’est hissé jusqu’en quart de finale de la dernière Coupe du Monde en Afrique du Sud, ne s’inclinant que devant le surprenant demi-finaliste, l’Uruguay de Diego Forlan. Une donnée à ne pas négliger, surtout quand on sait qu’au contraire les Elephants ont tendance à décevoir dans les grandes compétitions, malgré leur fort potentiel. Ainsi, l’équipe victorieuse du Botswana dans le premier match de sa poule (1-0), boostée par les Gyan, Muntari et autre Annan, que le sorcier Claude Leroy n’a jamais cessé de louer, a un coup à jouer aussi dans cette édition 2012. Car on le sait, plus qu’avec des noms, c’est avec du jeu qu’on gagne une telle compétition, et autant dire que les Ghanéens ne sont pas en reste de ce côté-là. Attention donc à ne pas oublier trop tôt cette formation chère au champion du Monde 1998 Marcel Desailly et à l’autre ex marseillais Abedi Pelé, aujourd’hui spectateur du succès de ses deux fistons en équipe nationale. En tout cas, même si la magie de la CAN nous fait découvrir deux surprenantes nations avec le Gabon et la Guinée Equatoriale, le sacre final semble promis à l’une de ces dream team, que sont la Côte d’Ivoire et le Ghana. Pourvu qu’ils nous surprennent !...

Damien Chédeville



Dans le même thème :

A qui peut profiter la CAN ?

http://www.fastfoot.fr/archives/2012/01/05/23173792.html


Article précédent :

Le Real Madrid est-il prêt à vaincre ?

http://www.fastfoot.fr/archives/2012/01/24/23326952.html



Crédits Photos : afrikeo.com ; footafrica365.fr ; 20min.ch