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FastFoot
12 février 2013

La belle histoire du Nigéria

Un vainqueur insoupçonnable

Les années passes, mais décidément la Coupe d’Afrique des Nations est toujours aussi déroutante, parfois même à la limite du compréhensible. Cette édition 2013 n’en sera pas l’exception, après la victoire finale du Nigéria sur la révélation du tournoi, le Burkina Faso (1-0) de Jonathan Pitroïpa. Comme en 2012 avec le sacre inattendu mais tout aussi mérité et fort en signification que celui de la Zambie, comme en 2006, 2008 et 2010 lors des trois derniers sacres de l’Egypte, respectivement face à la Côte d’Ivoire, au Cameroun et au Ghana, l’histoire s’est donc à nouveau répétée. Une surprise ? On ne peut pas affirmer sincèrement que la sélection de Stephen Keshi, pourtant lui même vainqueur de la compétition en tant que joueur en 1994, partait parmi les deux principaux favoris du tournoi. Seulement on savait bien que la génération montante de cette équipe nigériane pouvait faire briller à bouveau le fameux maillot vert, 13 ans après la dernière finale disputée dans cette CAN. Emmené par le solide milieu défensif de Chelsea, John Obi Mikel, et son partenaire en club Victor Moses, 22 ans, et titulaire à seulement huit reprises depuis le début de saison avec les Blues, les héritiers du magicien Jay Jay Okocha ont donc fait le spectacle en Afrique du Sud. Doté d’une attaque de feu avec Moses donc, mais également l’ancien sochalien Brown Ideye, et l’avant-centre du Spartak Moscou, Emmanuel Emenike, le Nigéria s’est ainsi illustré dès les poules, même en buttant à ce stade sur… le Burkina Faso (1-1) !

Obi Mikel Victor Moses
Suffisant en tout cas pour passer, à la faveur d’une victoire sur l’Ethiopie (2-0) et d’un autre résultat nul face à la Zambie, tenante du titre. En fait ce n’était qu’un aperçu des possibilités des « Super Eagles », qui sont progressivement montés en puissance. Presque une tradition dans la Coupe d’Afrique des Nations, dans laquelle les équipes ont toujours du mal à développer du jeu en début de tournoi. Seulement on ne pensait pas que les hommes de Keshi pouvaient renverser l’ultra favori de la compétition, la dream team ivoirienne de Sabri Lamouchi. Bien en place depuis le démarrage, les partenaires du Ballon d’Or africain Yaya Touré étaient ainsi déjà propulsés vainqueurs du trophée. Il n’en sera rien, face à l’opportunisme et la solidité nigériane, symbolisés par le duo londonien donc, Obi Mikel/Moses, sans parler du capitaine Vincent Enyeama, relégué au poste de second l’an passé à Lille, et qui se refait une santé actuellement au Maccabi Tel-Aviv. Irréprochable tout au long de la compétition, le pilier de la sélection est du reste le plus ancien de ce très jeune groupe (30 ans), après son partenaire en défense Joseph Yobo (32 ans). Au final, la fougue et la robustesse auront été les deux principaux facteurs de la réussite du Nigéria, comme lors de la démonstration face au Mali (victoire 4-1), en demi-finale du tournoi. Seul le Ghana, autre grand favori de l’épreuve ne sera donc pas tombé devant le vainqueur de cette édition 2013, éliminé dans le dernier carré par le Burkina Faso. Malgré tout, on peut dire sans trop se tromper que sur l’ensemble de la compétition, le Nigéria a bien été la sélection la plus convaincante.

Stephen Keshi
Signe que le succès final n’a pas du tout été usurpé, malgré l’engouement compréhensible, qui s’est progressivement formé autour de la sélection burkinabaise, autre grande gagnante de la CAN 2013. Celle-ci, aussi rafraichissante qu’ambitieuse, a su prendre sa chance en faisant tomber la Zambie, le Togo et le Ghana tour à tour, avec en prime à chaque fois, des parties débridées et pour le moins plaisantes à regarder. Il en aurait fallu un peu plus toutefois, pour faire chavirer les 85 000 spectateurs du FNB Stadium de Johannesburg et la rencontre face au Nigéria. Tout comme on aurait aimé voir un Mali plus conscient de ses forces, à l’instar de la « petite finale » lors de laquelle  les coéquipiers de l’ancien barcelonais Seydou Keita ont évolué libérés, au point de mater le Ghana trois buts à un. Néanmoins on ne peut pas être déçus d’avoir vu triompher le Nigéria, sélection la plus méritante sur l’ensemble de la compétition. Et même s’il aurait été intéressant de voir la Côte d’Ivoire développer sa maîtrise jusqu’au bout, il semble que cette génération brillante soit comme maudite, au point de ne pas pouvoir confirmer les espoirs qui ont été placé en elle. Non, l’équipe de Stephen Keshi a bien le visage d’une formation d’avenir, qui après avoir prouvé qu’elle pouvait s’imposer sur son continent, va maintenant s’attaquer à une tache un peu plus ardue, se qualifier pour le Mondial brésilien. Une formalité si l’on considère que le groupe F de la zone Afrique, peuplé du Malawi, du Kenya et de la Namibie est largement à la portée des Nigérians. Une étape donc pour devenir peut-être très vite, un concurrent crédible aux formations européennes et sud-américaines.

Damien Chédeville

 

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La CAN prête à s’enflammer

 
Article précédent :

Lyon a les reins solides

 

Crédits Photos : rmcsport.fr ; zimbio.com

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Commentaires
C
Un club avec un entraineur africain qui gagne la CAN... une bonne nouvelle pour la sélection et ses supporters...<br /> <br /> Quand on voit certaines phases de jeu du Nigéria, leur collectif l'a emporté, même s'ils se sont fait très peur par moment lors de cette finale.
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