CDF : La Ligue 1 passe en force

Lyon et l’OM ont eu chaud

Les seizièmes de finale de la Coupe de France, disputés ce week-end un peu partout dans l’Hexagone, n’ont finalement pas laissé beaucoup de place aux exploits des petits, en tout cas pas au point que l’on espérait. En effet, sur 15 formations qualifiées (avant le match Tours-Montpellier) à ce jour pour la prochaine étape, pas moins de 9 équipes évoluent dans l’élite, pour seulement un représentant de Ligue 2 (Châteauroux), trois de National (Quevilly, Orléans, GFCO Ajaccio) et deux de CFA (Bourg-Péronnas, Drancy). Et même si le bilan peut paraître honorable, le tableau des huitièmes de finale ressemble davantage à un premier tour de Coupe de la Ligue, plutôt qu’à celui de la Coupe de France à ce stade. La raison ? Cela vient certainement du fait que la vieille dame offre encore aujourd’hui un accessit pour la Coupe d’Europe, et en l’occurrence la Ligue Europa, et que remporter une compétition comme celle-ci, contribue tout simplement à forger l’histoire d’un club. Certaines formations l’avaient oublié ces dernières années, mais se sont réveillées cette saison, peut-être aussi devant la difficulté grandissante de pouvoir se qualifier pour l’Europe par le biais du championnat. Bref, si l’on jette un rapide coup d’œil, on se rend compte que les six équipes de tête de Ligue 1 sont encore présentes dans ce tableau (Paris, Montpellier, Lille, Lyon, Rennes, Marseille), en attendant bien sur le résultat de ce lundi soir (Tours-Montpellier).


La Coupe de France serait-elle donc de nouveau attractive ? C’est effectivement ce que l’on peut penser, notamment au regard des qualifications de Lyon et Marseille, quelque peu tirées par les cheveux, qui plus est pour deux clubs qui sont encore engagés dans les quatre compétitions possibles (Championnat, LDC, Coupe de France et de la Ligue). Ainsi, on aurait pu penser que la marche aurait été difficile à atteindre, étant donné que le Stade de France est encore loin, et que le programme des deux olympiques d’ici la fin du mois de février promet d’être chargé. Malgré tout, Rémi Garde et Didier Deschamps semblent avoir joué le jeu à fond, en alignant des « onze » plus moins conformes à ce que l’on retrouve tous les week-ends en Première Division. Le patron lyonnais avait lui fait le choix d’aligner son duo d’attaque Gomis-Lisandro pour la deuxième fois de l’année seulement, alors que le coach phocéen en a profité pour tester un quatuor offensif Amalfitano-Brandao-Remy-Valbuena. Des compositions très audacieuses pour une Coupe que l’on réserve d’ordinaire aux « remplaçants » des effectifs professionnels, histoire de faire tourner. Mais non, cette fois-ci les gros ont misé sur cette compétition, même si la qualification n’a pas toujours été offerte par l’adversaire.


Gageons ainsi que Lyon s’est fait quelques frayeurs à Luçon, en n’ouvrant la marque qu’à la 75° minute de jeu par l’intermédiaire de Gomis, avant que son compère d’attaque ne l’imite en fin de match (2-0, 90° minute, but de Lisandro). Et que l’OM également n’a pas eu la tâche facile devant Le Havre au Vélodrome, puisqu’il aura fallu attendre les prolongations pour voir l’OM délivrer ses supporters (3-1 A.P). C’est même le revenant, Brandao, qui a délivré les siens en seconde période (64° minute), alors que les partenaires de Steve Mandanda, titulaire dans les buts, étaient menés dés l’entame du match (6°, but de Mendes pour Le Havre). Ensuite, ce sont tour à tour Amalfitano et Remy qui ont redonné le sourire aux dirigeants olympiens, dans les deux mi-temps de la prolongation (104° puis 121°). Au final donc, les grosses écuries de Ligue 1 n’auront pas subit la loi des « petits poucets », à l’inverse des clubs de L2 qui eux, sont tombés comme des mouches ce week-end. Cinq d’entre eux n’ont pas pu prendre le train pour les huitièmes, alors qu’un sixième pourrait faire les frais de cette hécatombe. Mais finalement quoi de plus normal, quand on sait que le championnat de Deuxième Division est infiniment plus concurrentiel que son grand frère, et que par conséquent la lutte pour ne pas descendre mobilise une bonne partie des forces vives.


Malheureusement, on ne verra peut-être pas d’exploit extraordinaire cette année, avec des formations de niveau amateur qui lessivent des pensionnaires de Ligue 1. Car ce ne sont pas les qualifications de Châteauroux (L2) aux dépens d’Auxerre (L1), ou encore celle de Quevilly(Nat) face à Angers (L2), qui vont exciter les spectateurs. Mais ce sont davantage les parcours à la Bourg-Péronnas, club de CFA, qui vient de sortir Ajaccio, relégable en L1, qui retiennent l’attention. Manque de bol, sans parler de tirages truqués, on préfère aujourd’hui des affiches entre formations de Ligue 1, aux bonnes vieilles confrontations entre clubs amateurs et professionnels, dans un stade champêtre, avec une pelouse impraticable et un public surexcité. C’est dommage, car même certaines équipes décident aujourd’hui de délocaliser des rencontres dans de vraies enceintes de la région, plutôt que d’organiser modestement la venue de grandes équipes dans les petites villes et villages réellement concernés. Sablé-sur-Sarthe à la MMA Arena face au PSG, ca n’a pas autant de charme qu’au stade municipal Rémy Lambert. Imaginez une seconde Carlo Ancelotti, habitué aux enceintes de Premier League ou de Serie A, se déplacer dans la boue pour donner des consignes à Pastore et Nene… La nostalgie ne devrait pas avoir sa place dans une compétition aussi historique que celle-ci, et tant que cette Coupe de France existera, FastFoot militera pour que le monde du football amateur soit fier de ses valeurs. Et qui sait, peut-être que cela suffira pour que Bourg-Péronnas sorte Marseille au prochain tour ?...

Damien Chédeville



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