Le PSG coule à Marseille, Montpellier au sommet

Paris déçoit et cède son leadership

Décidément rien ne va plus à Paris depuis la défaite des joueurs d’Antoine Kombouaré il y a une semaine face à Nancy (1-0). Hier soir, les Franciliens ont pris l’eau au Vélodrome, face à l’OM (3-0), dans une rencontre menée de bout en bout par l’hôte de la soirée. Et pourtant, même si les côtes des paris étaient favorables à Marseille avant le match, rien ne laissait penser que le PSG allait sombrer au bord de la Méditerranée, dans « le » choc de la saison. A croire qu’hormis Mamadou Sakho, parisien revendiqué et assumé, aucun élément de l’équipe ne se sent assez ancré dans la capitale pour pouvoir donner son maximum sur le terrain, pour mouiller le maillot tous les week-ends. Car visiblement, l’envie de faire un résultat chez son pire ennemi n’y était pas, de même que la volonté de montrer du caractère, même dans la défaite. Non, Paris n’a rien tenté hier, et laisse planer de sérieux doutes sur la capacité réelle de cette équipe à se surpasser, à franchir les obstacles, et à vaincre ses concurrents. Un constat qui est d’ailleurs encore plus évident chez certains joueurs, comme Pastore, Gameiro ou encore Nene, qui ne brillent que quand l’envie se fait sentir.


Au contraire, Marseille s’est révolté au point de réaliser une véritable démonstration. Les locaux ont enfin fait parlé leur hargne, même ceux qui étaient les plus critiqués depuis le début de saison et l’enchaînement de mauvaises performances, à commencer par Lucho, le maître à jouer quand il le veut bien. Mais pas seulement, car les frères Ayew ont beaucoup donné également, de même que Morgan Amalfitano, fantomatique jusque-là. Bref, à moins d’un effet éphémère lié à l’environnement du « clasico », l’OM semble avoir retrouvé une volonté de fer, grâce peut-être à un entraineur qui se livre à fond pour son groupe, Didier Deschamps. Ce dernier aurait pu craquer en effet, lorsque Marseille était tant décrié au coup d’envoi de l’exercice. Il aurait très bien pu rendre les clés, et passer le relais à un de ses confrères. Mais non, la « Desch » s’est battu pour défendre ses joueurs, pour que l’OM reprenne des couleurs, et retrouve l’envie de gagner, de combattre. Cela a été le cas dimanche soir, et ce n’est pas un hasard si les Olympiens se sont tous dirigés vers lui au coup de sifflet final.


Le « catalyseur » a donc fait effet, tandis qu’en face, le pauvre Antoine Kombouaré, censé faire l’amalgame, le lien entre la somme d’individualités qui composent son groupe, n’a pas su transmettre cette même grinta. Faut-il y voir pour autant une manigance de ses hommes qui veulent le voir partir ? C’est peu probable, surtout quand on connaît la pression mise par Leonardo d’une part, et Nasser El-Khelaifi d’autre part, en ce qui concerne les résultats de l’équipe et le bilan comptable. Car on l’a assez entendu dans la presse, Paris joue le titre, et Paris se doit de jouer les premiers rôles, aussi et surtout face à des « gros ». Image et standing obligent, le PSG ne peut décemment pas se permettre de s’incliner de la sorte face à Marseille, qui plus est sur ce score de trois buts à zéro. Une déroute qui fait en tout cas les affaires de Montpellier, qui n’en finit plus de gagner. Alors ca y est, on a bien la confirmation que sauf catastrophe, le club de Louis Nicollin finira la saison au moins dans le top 5.


C’est tout ce que mérite ce club familial, et c’est aussi ce qu’on attend de lui, au regard du début de parcours irréprochable qui est le sien. Le fruit des efforts consentis par partenaires d’Olivier Giroud, encore triple buteur ce week-end, et qui caracole en tête du classement des meilleurs réalisateurs de Ligue 1 avec 11 unités tout de même en quinze matchs ! Pourvu que cela dure pour René Girard et sa bande de jeunes, qui ne cessent d’étonner, après leur succès autoritaire à Sochaux, 3 buts à 1. Du coup, Montpellier prend donc seul les commandes du championnat de France, avec trois points d’avance sur le PSG au bord de la crise, et pourtant deuxième… Mais la bonne affaire de la journée, elle est également à mettre au compte de Lille, qui retrouve le podium et se rapproche de Paris, tout comme Rennes, pas malheureux de s’imposer devant Evian en Bretagne (3-2). Lyon s’est par ailleurs relevé à Auxerre, avec notamment un doublé du revenant Lisandro, tandis qu’au fin fond du classement, Nice et Ajaccio n’en finissent plus de perdre des points dans la course au maintien. Et si seulement ils avaient la moitié du budget du PSG…

Damien Chédeville



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