Paris et Marseille jouent gros

Malheur au perdant…

Les saisons se suivent et se ressemblent du côté de l’OM et du PSG. Non pas en terme de résultats, où le thermomètre reste assez changeant, mais bien dans les coulisses. Car sportivement, que le classement et les performances aillent ou pas, il y a toujours matière à déclencher une crise, d’un côté comme de l’autre. Et autant dire que l’exercice 2011-2012 ne fait pas exception, entre résultats médiocres et ambiance pourrie à Marseille, et menaces de limogeage permanentes pour Antoine Kombouaré à Paris. Du coup, le choc de la 15° journée de Ligue 1 qui oppose les deux ennemis historiques prévu de dimanche soir prend tout son sens. D’autant qu’il a lieu au Stade Vélodrome, un jardin où Didier Deschamps et ses joueurs ont de plus en plus de mal à dompter depuis le démarrage du championnat. Et puis rappelons-le, même si le coach francilien est sur la sellette, le PSG reste leader de L1 à égalité de points avec Montpellier, tandis que Steve Mandanda et ses coéquipiers stagnent à une critique dixième marche. On aura donc compris que si le club de la capitale peut perdre la tête en cas de mauvais résultat, l’OM pour sa part risque beaucoup plus dans ce match.


En effet, alors que plusieurs joueurs sont critiqués pour leur rendement trop faible voire nul, à l’image d’Alou Diarra, Souleymane Diawara ou d’un Azpilicueta, Marseille n’a une fois de plus, pas le droit à l’erreur. D’autant que la semaine olympienne a été marqué par une altercation verbale entre le patron Deschamps et son bouc émissaire, le banni André-Pierre Gignac. Ce dernier aurait en effet plus ou moins insulté son entraineur, lui reprochant ainsi de ne pas le faire jouer davantage, et ce, malgré les mauvais résultats de l’OM. Pourtant, il semblait que la bande à Loïc Remy s’était remise sur les rails en championnat, en enchaînant quatre victoires consécutives. Malheureusement, c’était avant de sombrer à Montpellier mais surtout contre l’Olympiakos à domicile en Ligue des Champions. Une semaine aura donc suffit aux Phocéens pour replonger dans la crise, étant donné qu’ils ne sont même plus assurés d’accéder aux huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Et dire que la Coupe d’Europe était justement un bol d’air pour les supporters marseillais depuis le début de la campagne…


Bref le choc face à Paris arrive à un moment charnière de la saison, celui qui peut précipiter le navire sudiste dans une sévère tempête médiatico-sportive, ou bien au contraire, ressouder le groupe et le staff olympiens à bloc pour la suite. Côté francilien, la donne est légèrement différente. Leonardo a confirmé cette semaine sur les ondes de RMC qu’Antoine Kombouaré serait encore là après OM-PSG, et ce, même en cas de défaite des partenaires du brésilien Nene. Seulement hier, ce dernier a visiblement eu une altercation avec Mathieu Bodmer à l’entraînement, puis dans le vestiaire, avant que les choses ne rentrent dans l’ordre. Malgré tout, on sent bien qu’entre les individualités parisiennes, cela peut « péter » à tout moment, même en dehors des matchs officiels. Surtout que le PSG doit se rattraper après la défaite concédée au Parc des Princes devant Nancy (1-0), le week-end dernier. Traduction, l’une et l’autre des deux équipes n’ont pas vraiment le choix, il faut gagner ce dimanche pour faire repartir la machine.


Une pression supplémentaire qui nous fait penser qu’on pourrait assister à un match sans réel spectacle, les formations étant paralysées par l’enjeu. Même si l’on est bien d’accord que l’exercice est loin d’être terminé, et que toute défaite, bien que nocive pour le moral des deux écuries, ne serait pas rédhibitoire. Elle le serait en tout cas pour un des deux publics qui sont en attente de certitudes. A Marseille, car l’on attend toujours que la saison se lance réellement, et que les doutes sur les capacités de l’équipe se lèvent, tandis qu’à Paris, on souhaite voir le génie Pastore agir à chaque rencontre. Et oui, 42 millions d’euros ne s’amortissent pas juste sur cinq ou six bonnes prestations en championnat, mais bien sur la durée. D’autant que l’hiver promet d’être mouvementé dans la capitale, avec une continuité dans le renouvellement de l’effectif. Tout le monde joue donc sa place en ce moment-même, et certains doivent gagner des points. A commencer par Gameiro, plus discret ces derniers temps, Menez, dont le bilan actuel reste mi-figue mi-raisin, ou encore pour Sissoko, qui laisse planer des doutes sur son niveau réel. Conséquence, entre incertitudes et risques de crises, ce choc OM-PSG promet d’être tendu comme peut-être jamais, tant les deux ennemis jouent gros sur ce match. Malheur au perdant…

Damien Chédeville



Dans le même thème :


Paris va-t-il s’envoler

http://www.fastfoot.fr/archives/2011/11/18/22719783.html



Article précédent :


L’OM n’est pas guéri

http://www.fastfoot.fr/archives/2011/11/24/22792612.html



Crédits Photos : francesoir.fr ; sport24.com