La jeunesse au pouvoir en Ukraine

Laurent Blanc fait confiance à ses poulains

Trois jours après le match nul plus que décevant concédé en Biélorussie (1-1), dans le cadre des éliminatoires de l’Euro 2012, l’Equipe de France s’apprête à défier l’Ukraine, co-organisateur de la prochaine compétition, ce soir en amical, dans le stade flambant neuf du Shakhtar Donetsk. Un bon test pour les hommes de Laurent Blanc, sortis fatigués de la rencontre face aux Biélorusses, à Minsk, vendredi. D’autant que pour la première fois depuis son intronisation le 2 juillet dernier, l’ancien champion du monde va opérer une dizaine de changements, par rapport au onze de départ du match précédent. Une volonté que le sélectionneur a lui-même exprimé en conférence de presse ce dimanche, validant le fait que certains titulaires habituels arrivaient sur les rotules en cette toute fin de saison, et alors que l’été pointe le bout de son nez. Du coup, c’est une Equipe de France « new look » que l’on retrouvera ce soir, au coup d’envoi d’Ukraine-France, dans la fameuse Donbass Arena. L’occasion de souffler pour certains, et au contraire de se montrer et de marquer des points aux yeux du coach pour d’autres.


Parmi eux, le seul rescapé de l’équipe alignée trois jours auparavant, n’est autre que le jeune défenseur parisien Mamadou Sakho. Ce qui n’est une surprise pour personne, étant donné que Laurent Blanc a quasiment communiqué hier, l’identité de la formation qu’il compte lancer contre une sélection ukrainienne expérimentée. Ainsi, dans les buts, le Cévenol a décidé de donner du temps de jeu au Marseillais Steve Mandanda, en lieu et place d’Hugo Lloris, de même qu’à Anthony Réveillère, Younès Kaboul et Patrice Evra, tous trois suppléants de Sagna, Rami et Abidal. C’est donc avec une charnière centrale très jeune, que le sélectionneur des Bleus compte démarrer, avec néanmoins deux arrières latéraux d’expérience, pour encadrer le tout. La Mancunien Patrice Evra sera d’ailleurs le plus capé des onze alignés d’entrée, dépassant depuis peu les 30 sélections. Au milieu de terrain, le capitaine et lieutenant de Laurent Blanc, Alou Diarra, va céder son poste le temps d’un soir au Rennais Yann M’Vila.


Découvert au terme de l’ère Domenech, le protégé de Frédéric Antonetti, qui a d’ailleurs récemment prolongé en Bretagne jusqu’en 2015, aura la tâche importante de ratisser les ballons juste devant la défense, et ainsi de constituer la première rampe de lancement de l’EDF. Juste devant lui, le duo Yohan Cabaye-Blaise Matuidi sera chargé de dynamiser le milieu français, chose que n’avaient pas bien réussi Abou Diaby et Samir Nasri face à Minsk. Laurent Blanc a donc fait le choix de chambouler son 4-2-3-1 en repassant à un schéma plus traditionnel en 4-3-3, que Cabaye a expérimenté par ailleurs, durant ces dernières années avec Lille. Devant enfin, pour faire oublier la ligne d’attaque Ribéry-Benzema-Malouda, l’ancien libero des Bleus tentera surement de faire cohabiter aux places équivalentes, le Marseillais Loïc Remy, le Lorientais Kévin Gameiro et le Romain Jérémy Menez. Trois éléments considérés plus en forme que leurs prédécesseurs, arrivés au terme d’une saison éprouvante.


Conséquence, la jeunesse sera réellement au pouvoir ce soir, avec une animation offensive que l’on espère plus enjouée que face à la Biélorussie, et des transmissions que l’on imagine plus franches. Car plus qu’un match de gala en cette toute fin d’exercice 2010-2011, ce test grandeur nature devant l’Ukraine du vétéran Anatoliy Tymoshchuk, sera une occasion en or pour les jeunes talents et non moins poulains de Laurent Blanc, de s’exprimer et de s’illustrer de la plus belle des manières. Qui plus est en terrain ennemi, sur le territoire du prochain Euro, auquel ce même groupe prétend participer. Nul doute donc, que des joueurs comme Loïc Remy, en pleine bourre lors du final de Ligue 1 avec l’OM, Kévin Gameiro, en quête d’un nouveau challenge en club, ou même Jérémy Menez et Younès Kaboul, à la recherche d’une place de titulaire indéboulonnable dans leurs formations respectives, feront tout pour qu’on les voit. Attention dans ce cadre, à ne pas en faire trop sur le terrain, sous peine d’oublier que pour réaliser une bonne rencontre et davantage décrocher un résultat encourageant à Donetsk, il faudra faire preuve de lucidité et de clairvoyance à un tel niveau. Car en face, l’expérience prime, dans une sélection encadrée par l’ancien Ballon d’Or Oleg Blokhine, qui n’imagine même pas prendre une leçon de football par des « minots ». En tout cas eux, ils en veulent, et la France du foot espère qu’ils vont le montrer.

Damien Chédeville



Dans le même thème :



L’EDF peine à convaincre

http://fastfoot.canalblog.com/archives/2011/06/04/21314092.html



La liste des 26 pour la tournée en Europe de l’est

http://fastfoot.canalblog.com/archives/2011/05/26/21233564.html



Crédits Photos : fff.fr