L’EDF peine à convaincre

Une déception de plus au compteur

On attendait de la rencontre d’hier soir face à la Biélorussie, du jeu, de la maîtrise, des buts, une France taille patron… et on a malheureusement hérité d’une rencontre insipide, bridée et surtout mal négociée par l’Equipe de France de Laurent Blanc. Au final, ce match valait bien un nul un but partout, que les Biélorusses ont décroché avec courage et ténacité, et en ayant même mené à la marque deux minutes durant. Sinon, on se serait sans doute tourné vers un 0-0 des familles, que tous les supporters et observateurs avisés redoutent si souvent, en voyant les prestations d’une équipe solide, mais peu inspirée. Voilà ce qu’on peut dire de ce Biélorussie-France qui ne restera pas dans les annales, loin sans faut, mais qui au contraire accentue les inquiétudes concernant un groupe qui tarde à s’imposer. Alors on aura beau dire qu’il faut du temps à cette nouvelle Equipe de France pour grandir, engranger et gagner. On pourra même dire que ce résultat n’est pas catastrophique, car il permet aux Bleus de garder leurs poursuivants dans ce groupe D des éliminatoires, à distance respectable. Mais on ne peut s’empêcher de penser que les Tricolores n’ont pas le temps qu’ils demandent, et que l’Euro 2012 approche à grands pas, trop peut-être.


Revenons un instant sur les choix de départ du sélectionneur, et sur deux d’entre eux en particulier. Pourquoi avoir redonné si rapidement les clés du couloir gauche de la défense à Eric Abidal, tout juste remis d’une lourde opération, et incapable d’enchaîner 90 minutes ? Certes le Barcelonais avait débuté dans le onze de Pep Guardiola, il y a une semaine, en finale de la Ligue des Champions contre Manchester. Mais il semble qu’après cet âpre combat, il aurait été judicieux de laisser Patrice Evra, indéniablement plus frais, démarrer face à la Biélorussie. Deuxième interrogation, pourquoi placer Samir Nasri, si bon en club à la récupération et à la genèse des actions, en meneur de jeu très offensif, juste derrière ses attaquants ? En effet, l’ancien marseillais paraît beaucoup plus à l’aise quand il s’agit de venir chercher le ballon dans sa partie de terrain, pour les remonter progressivement vers la ligne la plus offensive. Dans ce cas, on parle davantage d’un rôle de « 8 », davantage axé sur la construction, la transmission et les décalages, plutôt que d’un statut stricto sensu de « 10 », bien plus porté vers l’avant, et restreint au rôle de rampe de lancement des attaquants.


Car quoi qu’on en dise, l’organisation se fait à la base du milieu de terrain, et non à 25 mètres du but adverse. Bref Samir Nasri n’a pas semblé des plus confiants dans ce rôle prépondérant décidé par Laurent Blanc. Du coup, le seul français qui s’est péniblement illustré, reste Florent Malouda, excentrée à droite une fois n’est pas coutume, et auteur de l’égalisation à la 21° minute de jeu, soit 120 secondes après l’ouverture du score contre son camp du malheureux Eric Abidal. Pour le reste, pas grand chose n’a été tenté, et la France est apparue plus réactive qu’active. On ne parlera donc pas de la décevante association Benzema-Ribéry, qui si elle marche plutôt bien en dehors des pelouses, tarde à porter ses fruits sur le terrain. Ni du coaching plus que douteux du sélectionneur tricolore, qui n’a utilisé qu’un seul de ses trois changements, alors qu’il aurait fallu redynamiser en conséquence les forces offensives des Bleus. Résultat, la prestation de l’homme en forme du moment, Loïc Remy, entré à la 72° à la place d’Abou Diaby, est passé quasiment inaperçue. Alors que beaucoup auraient souhaité voir à l’œuvre la jeune garde, emmenée par les Kévin Gameiro, Charles N’Zogbia ou encore Marvin Martin, et pétrie d’envie.


Tant pis serait-on tenté de dire, pour cette France qui en plus, ne souffre d’aucune concurrence dans cette poule de qualifications, largement à la portée de cette génération talentueuse. A l’image du jeune Mamadou Sakho, lancé dans le grand bain hier soir aux côtés d’un Adil Rami hésitant, et peut-être insuffisamment remis des célébrations nordistes de fin de saison. Car derrière, la Biélorussie conserve sa seconde place au classement, avec 9 points, soit quatre de moins que les Bleus, et à égalité avec la Roumanie, victorieuse de la Bosnie hier soir, dans le même temps, trois buts à zéro. Imaginez-vous que si la France n’avait pas perdu bêtement ces cinq points en deux confrontations face à la formation de l’est, les Bleus seraient déjà quasiment qualifiés pour l’Euro. Au lieu de cela, le doute commence à s’installer dans les têtes, et les deux rencontres amicales qui attendent les hommes de Laurent Blanc, face à l’Ukraine puis en Pologne, ne s’annoncent pas comme des parties de plaisir, bien au contraire. Alors a eux maintenant de nous faire mentir, et de prouver enfin, qu’ils ont la stature pour prétendre rivaliser avec l’Espagne, les Pays-Bas ou même l’Allemagne, dans quelques mois à l’Euro. On n’attend que ça…

Damien Chédeville



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Les résultats de la soirée :


Groupe A                                       Groupe C

Kazakhstan 2-1 Azerbaïdjan             Îles Féroé 0-2 Slovénie
Autriche 1-2 Allemagne                   Italie 3-0 Estonie
Belgique 1-1 Turquie


Groupe D                                       Groupe E

Roumanie 3-0 Bosnie Herzégovine    Moldavie 1-4 Suède
Biélorussie 1-1 France                     Saint-Marin 0-1 Finlande


Groupe F                                      Groupe I

Croatie 2-1 Géorgie                        Liechtenstein 2-0 Lituanie



Le classement du groupe D de la France :

1.    France 13 pts +7 (6 matchs joués)
2.    Biélorussie 9 pts +2 (6 mj)
3.    Roumanie 8 pts +2 (6 mj)
4.    Albanie 8 pts 0 (5 mj)
5.    Bosnie Herzégovine 7 pts -1 (5 mj)
6.    Luxembourg 1 pt -10 (6 mj)



Crédits Photos : fff.fr; uefa.com