Le PSG muet, l’OM tient son opportunité

Elie Baup retrouve le sourire

Alors que l’on avait quitté un Olympique de Marseille revigoré à la fin du mois de décembre par trois victoires de rang en championnat et un fauteuil de co-leader retrouvé, la rentrée 2013 s’annonçait compliquée pour les troupes d’Elie Baup. Seulement depuis, la Coupe d’Afrique des Nations qui devait handicaper les Marseillais n’est plus qu’un lointain souvenir avec le vrai-faux départ d’André Ayew, finalement exclu de sa sélection du Ghana pour un retard semble-t-il injustifié, de même que le retour d’André-Pierre Gignac au premier plan a permis de soulager la conscience du staff olympien. Bref, hormis le départ pour le coup certain de Charles Kaboré à la CAN en Afrique du Sud avec le Burkina Faso, et celui de Foued Kadir, la bonne affaire du mercato hivernal marseillais, avec l’Algérie, la conjoncture est plutôt positive pour une formation sudiste qui se déplace à Sochaux ce dimanche soir en Ligue 1. Et même si le bien nommé André Ayew ne sera pas disponible pour l’occasion, blessure oblige, il n’en reste pas moins que l’objectif affiché de l’OM est de revenir sur la Cannebière avec trois points dans la musette. A plus forte raison depuis vendredi soir d’ailleurs, étant donné que le Paris Saint-Germain, vrai leader avec maintenant un point d’avance seulement sur l’OL et Marseille, n’a pas pu faire mieux qu’un triste match nul 0-0 face à Ajaccio, dans un Parc des Princes partagé entre le bonheur d’accueillir Lucas Moura, et forcément la déception de voir son équipe déjouer de la sorte.

Il faut dire que la défense à cinq concoctée par le nouveau venu sur le banc corse, l’ancien coach olympien Albert Emon, n’a pas arrangé les affaires de Carlo Ancelotti, qui avait pourtant tout misé sur son quatuor offensif Lavezzi/Pastore/Lucas/Ibrahimovic. Seulement le géant Suédois pensait peut-être qu’il pouvait s’éclipser le temps d’un match histoire de laisser son nouveau partenaire brésilien faire la différence tout seul, malheureusement il n’en a rien été. Malgré une belle débauche d’énergie et quelques tentatives de percussions sur le côté droit de l’attaque, Lucas Moura n’a pas pu faire basculer la rencontre, pas plus que l’Argentin Lavezzi, ni même son compère Javier Pastore. Ajoutez à cela l’expulsion au terme de la première période de l’indispensable Thiago Motta, et vous obtenez un PSG amorphe, qui ne sait plus comment faire pour concrétiser ses occasions franches. Il n’en fallait pas plus pour encourager Marseille, meilleure écurie de Ligue 1 à l’extérieur avec pas moins de sept victoires en dix matchs, à faire plonger Sochaux pour récupérer le trône de leader. Entretemps, Lyon aura certainement tenté sa chance à Troyes, face à un 19° qui alterne le bon et le très mauvais. En tout cas en cette période de mercato qui bouleverse légèrement le centre de gravité d’un PSG qui a déjà perdu Hoarau, et qui s’apprête à lâcher Nene et Lugano voire Tiéné, l’occasion est magnifique pour l’OM, de confirmer qu’il faudra bien compter sur Elie Baup et ses hommes cette saison.

Seulement, le déplacement dans le Doubs ne doit pas être pris à la légère, car derrière Marseille abordera deux rencontres bien plus délicates face à Montpellier au Vélodrome, puis à Rennes, face à un outsider de choix. D’autant que Sochaux n’avance plus en championnat avec un mois de décembre marqué par trois défaites d’affilée dans la dernière ligne droite de 2012, et un ultime succès qui remonte déjà au 17 novembre dernier à Ajaccio (1-0) lors de la 13° journée. Depuis, non seulement les coéquipiers de Ryad Boudebouz ne gagnent pas en Ligue 1, mais ils souffrent en plus de nombreuses défections dans l’effectif, avec une cascade de blessures en défense notamment. Difficile dans ces conditions d’imaginer Marseille dans une position défavorable, surtout avec une équipe quasiment au complet, et ce, même si la victoire acquise au match aller (2-0) l’avait été avec un Cesar Azpilicueta parti depuis à Chelsea, un André Ayew aujourd’hui forfait, puis avec Charles Kaboré à la récupération, absent ce week-end pour cause de CAN donc. Qu’importe, puisque la cartouche principale d’Elie Baup s’appelle André-Pierre Gignac, qui à lui seul a qualifié l’OM en Coupe de France la semaine dernière contre Guingamp (succès 2-1 ap). Un doublé et ça repart pour le meilleur buteur olympien, qui a tellement été frustré par sa blessure au pied en octobre, freinant ainsi son fulgurant retour au plus haut niveau, qu’il souhaite revenir de plus belle en cette nouvelle année.

Si bien qu’avec le soutien de Mathieu Valbuena et Morgan Amalfitano, probablement alignés dimanche soir devant Sochaux, l’attaque marseillaise devrait se porter à merveille, soutenue par un solide milieu de terrain emmené par le duo Barton/Cheyrou. Et puis la seconde partie de saison s’annonce tellement rude avec une concurrence accrue du PSG et de Lyon, que l’OM a d’autant plus intérêt de prendre un peu d’avance dans sa course effrénée à l’Europe en fin d’exercice. Car même si derrière Rennes et Lorient sont encore à distance respectable (respectivement 6 et 7 points), Elie Baup sait bien que tout va très vite en Ligue 1, vers l’avant comme en arrière. Enfin, qu’on se le dise, cette période du mercato hivernal est toujours compliquée à gérer pour les clubs de l’élite, d’autant plus avec l’alternance du championnat et des coupes nationales, c’est pourquoi il est évidemment important d’accrocher des résultats à l’extérieur, surtout quand on est la meilleure équipe dans ce domaine. Alors oui les journées se suivent mais ne se ressemblent pas dans notre joute hexagonale, et c’est surement cela qui fait son attrait, quoi qu’on en dise. Il est forcément déroutant de voir que le PSG est capable d’être muet à domicile face à une modeste formation d’Ajaccio, alors ne nous y trompons pas, ce n’est pas parce qu’il y a des renforts dans un groupe que ce dernier doit s’enhardir. Au contraire, Montpellier l’a prouvé la saison passée, malgré la CAN qui l’avait privé de Camara, Belhanda et Saihi notamment, les Héraultais s’étaient servis de cette passade pour bâtir leur futur titre de champions de France 2012, avec des remplaçants transcendés ! Charge à l’OM d’en faire autant.

Damien Chédeville

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