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FastFoot
6 décembre 2012

Chelsea, un champion au tapis

La sanction d’une politique à géométrie variable

Après avoir salué comme il se doit la performance du Paris Saint Germain, seul représentant tricolore à avoir obtenu sa place en huitièmes de finale de la Ligue des Champions, avec la première place du groupe A en prime, il était temps de faire les comptes concernant les favoris de l’épreuve. Et parmi la liste exhaustive des écuries susceptibles d’aller au bout de cette magnifique compétition, si l’on retrouve comme à l’habitude le Real Madrid, le FC Barcelone, Manchester United, la Juventus Turin ou encore le Bayern Munich, on avait quelque peu éclipsé le FC Chelsea de Roman Abramovitch, pourtant tenant du titre. Rappelez-vous un instant de la précédente édition où tout le monde voyait déjà se profiler une finale en grandes pompes entre les deux poids lourds du football espagnol, le Real de Cristiano Ronaldo et le Barça de Leo Messi. A l’arrivée, le Bayern Munich s’était offert le scalp de José Mourinho en demi-finale, tandis que les Londoniens avaient anéanti les ambitions catalanes, en imposant un bloc défensif digne du « Special One » lorsqu’il était encore à la tête de l’Inter Milan, vainqueur de l’épreuve en 2010. Bref, au terme d’une finale des plus soporifiques, Roberto Di Matteo,  coach des Blues il y a un mois encore, avait offert, avec l’aide non négligeable de Didier Drogba, le plus beau trophée d’Europe à son « cher » président russe, mister Abramovitch.

chelseat6e
Et bien gageons que cet épisode le plus heureux de l’histoire  récente du club londonien est bien loin, puisqu’avec exactement la même équipe, à l’exception du fameux Drogba, Chelsea vient de sortir par la tout petite porte de la Ligue des Champions. En effet, à peine deux semaines après avoir remplacé Di Matteo par le revenant Rafael Benitez, Roman Abramovitch et son nouveau manager n’ont pas pu faire de miracle, après la déculottée subit lors de la 5° journée face à la Juventus Turin (3-0). Pour passer au second tour, il fallait ainsi que les partenaires d’Eden Hazard gagnent face aux Danois du FC Nordsjälland, ce qu’ils ont brillamment fait (victoire 6-1), mais surtout que les Turinois s’inclinent en Ukraine face au Chakhtior Donetsk. Problème, la formation d’Angelo Alessio ne l’entendait pas de cette oreille, elle qui est restée invaincue toute la saison dernière en Serie A, pour pouvoir disputer à nouveau la reine des compétitions européennes. Un but contre son camp de Kucher aura donc suffit pour annihiler définitivement les espoirs anglais, de défendre jusqu’au bout le titre obtenu le 19 mai dernier à l’Allianz Arena. Comme le symbole d’un trophée obtenu « au rabais », davantage du fait des défaillances adverses, plus que par le talent dégagé par un effectif pourtant très fourni, Chelsea quitte donc la coupe qu’Abramovitch a mis près de dix ans à gagner et seulement trois mois à perdre !

Chelsea+v+Fulham+-+Premier+League
Un juste retour de choses qui s’explique d’abord, par l’irrégularité des performances sportives de l’équipe anglaise, mais surtout par la politique à géométrie variable que mène le riche propriétaire russe à la tête de cette institution de la Premier League. Ainsi, depuis son arrivée en 2003, le magnat du pétrole en est à son dixième entraîneur nommé, alors qu’en un siècle, Chelsea n’en avait connu que 23 ! C’est dire si les turbulences ne conviennent pas à la santé cardiaque de ce quadragénaire, qui ne supporte même pas que son club ne pointe qu’à la troisième place du championnat. En effet, on aurait pu croire qu’Abramovitch aurait attendu une hypothétique élimination en LDC pour virer un coach qui lui a tout de même offert l’Europe, mais non, un match nul et vierge face à Fulham aura suffit pour renverser un historique de la maison. Résultat, aujourd’hui Chelsea est non seulement éliminé de la compétition dont il est le tenant du titre, mais le club de la banlieue chic de Londres est également relégué à dix longueurs de Manchester United en Premier League et peut donc presque déjà renoncer au titre. Tout cela, avec un nouvel entraîneur qui a découvert l’équipe il y a une semaine, et qui trône de facto sur un siège éjectable. Surtout qu’avec la volonté de Benitez de vouloir s’appuyer sur le noyau espagnol des Blues avec Fernando Torres notamment qu’il a eu sous ses ordres à Liverpool, mais aussi avec Mata, Azpilicueta et le jeune Romeu, le coach ibérique risque d’agrandir la fracture qui existe dans le vestiaire avec les Anglais entre autre.

Fernando-Torres-008
Autant dire que la sortie de route des Londoniens en Ligue des Champions, validée mercredi soir par la victoire et donc la qualification de la Juventus Turin, a définitivement mis Chelsea sur le banc de touche des grandes écuries européennes, au point que l’objectif désormais affiché du club, est de remporter la Ligue Europa. Alors bien que cette dernière ait changé de standing, gageons que Roman Abramovitch rêvait certainement d’un autre lendemain pour la génération championne d’Europe. En tout cas cette chute du champion en titre, aussi rare soit-elle, prouve bien que les millions ne pèsent pas grand chose dans la balance européenne, lorsqu’il s’agit d’affronter des adversaires de taille, mais surtout face à des outsiders comme le Chakhtior Donetsk qui voient en la Ligue des Champions un parfait argument marketing. Il prouve aussi qu’il ne sert à rien de vouloir sans cesse couper des têtes lorsque les résultats peinent à venir, et qu’il faut parfois mieux construire ou reconstruire sur la durée, plutôt que de vouloir gagner davantage de titres alors que la concurrence s’accroit d’autant chaque année. Une leçon que les dirigeants du Paris Saint Germain seraient bien inspirés d’étudier, alors que l’on parle encore et toujours de l’avenir incertain de Carlo Ancelotti à la tête du club de la capitale hexagonale. Ce n’est pas avec des mécènes que l’on battit, mais plutôt avec des formateurs comme Pep Guardiola, Sir Alex Ferguson ou encore Rémi Garde, qui façonnent des générations de talents. La preuve que Chelsea et son propriétaire ont encore beaucoup à apprendre du football !

Damien Chédeville

 

Dans le même thème :


Pourquoi veut-on évincer Ancelotti ?

http://www.fastfoot.fr/archives/2012/12/04/25741036.html

 

Article précédent :


La PSG choisit ses matchs

http://www.fastfoot.fr/archives/2012/12/05/25749678.html

 

Crédits Photos : news.com.au ; mirror.co.uk ; guardian.co.uk

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Commentaires
C
Assez incroyable de voir Chelsea à la déroute de cette manière... mais il faut avouer qu'ils le méritent, les supporters doivent être déçus, espérons qu'ils donneront tout ce qu'ils ont pour l'Europa League
FastFoot
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