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FastFoot
5 décembre 2012

Le PSG choisit ses matchs

Les « stars » préfèrent l’Europe

Alors que Fastfoot publiait hier un plaidoyer manifeste en faveur de Carlo Ancelotti, victime involontaire de l’irresponsabilité de ses propres joueurs en championnat de France, le Paris Saint Germain a réagit au Parc des Princes en Ligues des Champions ce mardi soir, en battant le FC Porto deux buts à un. Un dernier succès en phase de poules, qui fait ainsi du PSG le seul club de la compétition à atteindre les 15 points (5 victoires, une défaite), en attendant les résultats des quatre autres groupes ce mercredi soir, mais qui permet surtout aux coéquipiers de Blaise Matuidi de terminer à la première place de la poule A. Conséquence directe, Paris recevra automatiquement au match retour des huitièmes de finale de cette LDC, même si malheureusement les Franciliens auront une chance sur deux de tomber sur un des favoris de l’épreuve. En effet, nombreuses ont été les surprises lors de la phase de groupes cette saison, et il est ainsi fort probable qu’Ancelotti et ses hommes affrontent au prochain tour Arsenal, le Milan AC, Chelsea, la Juventus Turin ou même le Real Madrid ! Un comble pour une équipe qui a tout fait pour se protéger en vue du tirage, comme le font chaque année les meilleures écuries du plateau européen. Non pas que le succès glané devant Porto, au terme d’une prestation étonnamment convaincante, n’ait servi à rien, au contraire, mais on est tout de même en droit de se poser quelques questions. Tout d’abord, comment est-il possible qu’une équipe si démobilisée en Ligue 1 comme face Saint-Etienne (défaite 2-1), Rennes (revers 2-1) ou encore Nice (défaite 2-1) plus récemment, se transcende d’autant en Coupe d’Europe ?

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La réponse est pourtant simple, et c’est même le nouveau capitaine du PSG, Thiago Silva, qui l’a donné lui-même : « Ce n’est pas bien mais on se donne plus en C1 » ! Affligeant, surtout quand on voit à quel point le collectif parisien s’est comporté en L1 ces temps-ci, en ne rapportant que 4 points sur les 15 derniers possibles. Ensuite, lorsque un entraîneur, qui plus est aussi grand que Carlo Ancelotti, semble attaqué de toute part dans la presse pour des résultats médiocres dont les joueurs sont seuls réels responsables, pourquoi attendre une rencontre européenne pour réagir ? On le sait, le coach italien n’est pas définitivement sauvé avec l’acquisition de la première place de la poule en LDC, si bien qu’une réaction immédiate après la déroute face à Saint-Etienne puis devant Rennes était légitimement attendue avant même cette finale de groupe face à Porto. Dernière interrogation donc, qui découle naturellement de ce constat affligeant d’une équipe à deux vitesses, les joueurs du PSG ont-ils aujourd’hui l’avenir de Carlo Ancelotti entre leurs mains ? Il semblerait que oui, si l’on en croit les pratiques modernes du football européen, où seuls Arsenal avec Arsène Wenger et Manchester United avec Sir Alex Ferguson font office d’épouvantails. A la tête de leur club de cœur, respectivement depuis 16 et 26 ans, les managers français et écossais trahissent ainsi la règle du 21° siècle qui veut qu’un entraîneur saute en l’espace de deux mois lorsque les résultats de son club ne sont pas satisfaisants au regard des actionnaires.

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Aujourd’hui, le PSG est en train de vivre exactement le contraire de ce qui fait d’une bonne équipe une grande écurie, avec les valeurs qui vont avec à savoir la patience, la confiance et l’ambition raisonnable. En conclusion il est assez affligeant de découvrir actuellement qu’une poignée de « starlettes », simplement motivées par l’envie de se faire connaître de tous, et de préparer en permanence l’avenir ailleurs, sont capables de tenir entre leurs pieds celui d’un entraîneur qui ne souhaite que l’émergence d’une génération brillante. Alors oui, Fastfoot est d’accord pour dire qu’en dehors de Zlatan Ibrahimovic qui aligne les buts et les passes décisives même sans être lumineux à chaque prestation, et Blaise Matuidi qui enchaîne les compétitions et les matchs sans broncher, tous les cadres de cette équipe de Paris sont des idiots ! Des idiots lorsqu’ils choisissent leurs matchs pour briller, des idiots quand ils se distinguent par leur individualisme et leur manque de motivation, des idiots lorsqu’ils manquent d’envie pour défendre leurs couleurs aux quatre coins de la France, parce que derrière eux il y a une institution, des supporters qui n’ont jamais changé leur fusil d’épaule, sous prétexte que le vent tournait dans un sens ou dans l’autre. Comme tout club historique, qui plus est dans une grande capitale mondialement connue, le travail et la volonté de réussir doivent être intacts, que ce soit en Ligue 1, en Ligue des Champions ou sous le maillot d’une sélection nationale. Il n’est même pas question ici de rémunération, puisque les pires excès ont déjà été atteints.

Thiago-Silva
Non, aujourd’hui, on demande simplement aux Thiago Silva, Lavezzi, Pastore, Alex, Menez et autre Maxwell de donner le maximum à chaque match et dans chaque compétition que dispute le PSG. Tout est une question d’honneur au final et de respect du maillot qu’ils portent sur leurs épaules tous les week-end et même en semaine. Sinon, libre à eux de signifier au patron de l’équipe, Carlo Ancelotti, qu’ils n’ont pas la motivation nécessaire pour démarrer tel ou tel match. Ainsi, des éléments plus jeunes et peut-être moins talentueux mais davantage affamés comme Clément Chantôme, Mamadou Sakho, Adrien Rabiot ou encore Kévin Gameiro, auraient un peu plus l’occasion de montrer qu’ils ont eux aussi les capacités pour évoluer au plus haut niveau. Dans cette optique, on attend des Parisiens qu’ils répètent dès samedi face à Evian, la démonstration de force qu’ils ont effectué devant le FC Porto, champion d’Europe 2004 et vainqueur de la Ligue Europa 2011. Car si Paris veut tirer le football français vers le haut, et redresser ainsi un indice UEFA qui stagne péniblement à la cinquième place européenne, tout juste devant le Portugal, cela passe bien évidemment par l’Europe où le PSG est au top, mais aussi plus officieusement par le respect de son nouveau statut dans le championnat de France. Gageons qu’avec le retour en très grande forme de l’Olympique Lyonnais au sommet de la Ligue 1, les « starlettes » parisiennes mettront un peu plus d’envie ces prochaines semaines en championnat. Comme face à l’OL justement, dans le choc de la 18° journée le 14 décembre prochain ! D’ici là, espérons qu’ils se battront davantage pour sauver Carlo Ancelotti d’un échec qui ne serait pas le sien.

Damien Chédeville

 

Dans le même thème :


Ibrahimovic, le remède du PSG

http://www.fastfoot.fr/archives/2012/11/21/25633115.html

 

Article précédent :


Pourquoi veut-on évincer Ancelotti ?

http://www.fastfoot.fr/archives/2012/12/04/25741036.html

 


Crédits Photos :
footmercato.net ; allomatch.com ; uefa.com

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