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FastFoot
18 octobre 2012

Espoirs, un fiasco qui fait tâche !

La FFF s’élève, l’éducation en question

Mardi soir, avant que l’Equipe de France A n’obtienne un match nul miraculeux mais amplement mérité à Madrid face à l’Espagne (1-1), pour le compte des Eliminatoires du prochain mondial, la déroute des Espoirs d’Erick Mombaerts est elle, passée presque inaperçue. Encore en lice lors des barrages qualificatifs pour l’Euro espoirs en 2013, face à la Norvège, et alors que les partenaires de Raphaël Varane s’étaient illustrés à l’aller au Havre, quatre jours plus tôt, en venant à bout de ces mêmes nordistes (succès 1-0), les « Bleuets » se sont effondrés, pour ne pas dire pire au retour. A Drammen, en périphérie à l’ouest d’Oslo, les jeunes talents issus de la formation française se sont en effet illustrés par leur manque de professionnalisme, en perdant 5-3 chez leurs adversaires, certes plus physiques, mais bien moins à l’aise techniquement. Une défaite, qui au-delà d’avoir fait jaser dans le staff tricolore, Erick Mombaerts en tête, compte-tenu de la passivité défensive évidente des Bleuets, a en plus démontré que les soi-disant « Espoirs » hexagonaux n’étaient en fait que des futurs nantis. Un héritage post-Knysna semble-t-il, sauf que pour le coup, il ne s’agit pas d’une fronde de l’équipe pour abonder dans le sens d’un joueur en conflit avec son coach, mais tout simplement d’un relâchement coupable, qui coutera au final à la France, et pour la troisième fois d’affilée (2008, 2010, 2012), sa place à l’Euro espoirs. Dans ce sens, il ne s’agit pas aujourd’hui d’affirmer qu’une défaillance n’est jamais envisageable à ce niveau, mais davantage de démontrer qu’un match ne se joue pas seulement sur le terrain, mais aussi dans les têtes.

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Explications. Samedi soir dernier, au lendemain de la courte mais précieuse victoire au Stade Océane du Havre, face à cette fameuse Norvège, en barrage aller (1-0), cinq membres du groupe espoir décident de se faire une « virée » à Paris, comme le précise notre quotidien sportif national bien connu, dans son édition du jour. Jusque-là, pas de problème, étant donné que les sportifs de haut niveau sont des hommes comme les autres, si ce n’est qu’ils sont tenus à une hygiène de vie convenable et adaptée à la pratique sportive. Sauf que le hasard du calendrier a voulu que la manche retour se joue quatre jours seulement après la première, et que la « sortie nocturne » se déroule ainsi 72 heures avant la rencontre cruciale dans le pays nordique. Nous passerons les détails d’une virée qui n’est donc pas passée inaperçue, aussi bien que les noms des joueurs intéressés eux-mêmes, pour ne retenir que l’essentiel du sujet, à savoir le manque évident de professionnalisme. Peu importe que Yann M’Vila, déjà dans le collimateur de la FFF pour son comportement douteux au dernier championnat d’Europe en Ukraine, fasse partie de l’affaire finalement, plutôt qu’un Raphaël Varane ou qu’un Benjamin Stambouli. Le fait est que ces cinq représentants de la nation française dans un sport de haut niveau, qui plus est hyper médiatisé, ont lâchement trahi les règles de vie d’un groupe, en plus de faire état sur la place publique de leur manque de jugeote et d’éducation. Comment peut-on en effet, alors que l’Equipe de France et son premier ambassadeur Didier Deschamps tentent actuellement de rabibocher l’image du football tricolore, transgresser à ce point des règles simples de comportement et de bon sens ? Fastfoot pose ainsi aujourd’hui le débat sur la question de l’éducation de nos footballeurs de haut niveau, alors que de cette sortie puérile, a découlé un fiasco sportif qui prive tout un groupe d’une qualification pour le prochain euro.

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Alors certes, l’affaire ne semble pas pour l’instant émouvoir tant que ça les décideurs de la FFF, quoique les sanctions pourraient tomber prochainement, mais tout de même, quel exemple pour les futures générations ! Un joueur, aussi talentueux soit-il, peut-il en effet se permettre de s’asseoir sur son hygiène de vie, sur les valeurs qui font qu’une sélection est unie et forte face à l’adversité ? En tout cas si ce fléau n’existait pas avant, ou s’il était davantage tu, il éclate maintenant au grand jour. Et encore une fois, il n’est pas question d’interdire à ces hommes, d’avoir une vie sociale et de pouvoir se « changer les idées », comme une personne lambda, mais par pitié, pas avant un match aussi important, qui plus est dans une période où les blessures se multiplient. De tout temps les sportifs de haut niveau ont ressenti le besoin à un moment, ou de part leur personnalité, de sortir, de faire la fête, mais jamais un champion n’a duré dans le temps s’il était constamment dans l’excès. D’ailleurs, il n’est pas rare de croiser en pleine préparation physique, l’été dans le sud de la France, des joueurs « déchus » qui évoluent dans le championnat de France et qui s’adonnent à des « parties » interminables à coup d’alcool et de femmes sur les plages de Saint-Tropez, de Cannes et d’ailleurs. Ni même de les croiser le soir-même dans les boîtes de nuits les plus huppées de la côte, la « tête à l’envers », avec autant de degrés dans le sang que d’auto satisfaction. Sydney Govou, Souleymane Diawara, Jérémy Menez… Autant de joueurs talentueux au départ, qui se fourvoient dans une nuée de désirs inassouvis.

Le Graët
Bref, ce que Fastfoot souhaite dénoncer aujourd’hui, c’est le sérieux problème d’éducation dont les footballeurs font l’objet, que ce soit dans leur comportement sur et en dehors du terrain. Au final, c’est l’image du sport français qui en prend un coup, à l’heure où l’on veut faire payer à ces talents, le prix de la notoriété et des rémunérations indécentes qui sont pratiquées. Surtout quand on s’aperçoit que le problème se pose maintenant à la base, dans les équipes de jeunes, à savoir les Espoirs dans cette affaire. Gageons que la FFF et Mr Le Graët en tête, s’empresseront de travailler sur cet aspect de la formation, qui veut que les jeunes soient éloignés de leurs familles dès le plus jeune âge (12 ans parfois), et ainsi livrés à eux-mêmes, la majorité à peine atteinte. Il faudrait idéalement donc plus d’encadrement autour du sportif mais a contrario plus de liberté en dehors des créneaux de travail. Sans quoi à 20 ans, et pour peu qu’on leur dise dans la presse qu’ils ont de l’avenir et du talent, ils découvrent sans limites, les dessous de la popularité et de l’argent. Non pas que nos éducateurs, et Erick Mombaerts en fait partie, ne fassent pas correctement leur boulot, étant donné que nous sommes encore en France un des viviers les plus importants en Europe au niveau de la formation de jeunes talents, mais tout de même, à mesure que les décennies passent, il faut faire en fonction des modes, des mœurs et des dérives de notre société. Sans en faire une affaire d’état, il faut vite réagir sur ce point qui ternit l’image de notre pays, en prenant des décisions fortes et immédiates. Pour qu’enfin le professionnalisme perdure, et que nos équipes nationales soient au niveau des meilleures, et donc capables de se qualifier pour n’importe quelle compétition internationale, histoire d’éviter d’autres démissions comme celle regrettable de Mombaerts, muet dans l’histoire mais bien victime.

Damien Chédeville

 

Dans le même thème :


La France ne tourne pas rond !

http://www.fastfoot.fr/archives/2012/06/21/24549261.html

 
Article précédent :


Le fabuleux cadeau de Didier Deschamps

http://www.fastfoot.fr/archives/2012/10/17/25356045.html

 


Crédits Photos :
fff.fr

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Commentaires
M
Enfin un journaliste objectif qui ne pratique pas la langue de bois.<br /> <br /> Il y en a assez de ces jeunes privilégiés pseudo footballeurs qui n'ont aucun respect pour notre équipe nationale.<br /> <br /> Plus de sélection pour eux !<br /> <br /> Mavrick
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