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FastFoot
17 octobre 2012

Le fabuleux cadeau de Didier Deschamps

Lloris et Giroud, ces héros !

Alors que l’ensemble du paysage médiatique français, Fastfoot y compris, avait descendu l’Equipe de France après sa défaite en amical contre le Japon (1-0). Alors que tous les observateurs avertis du football européen prédisaient un calvaire pour les Bleus à Madrid face à l’Espagne. Et alors que les Tricolores ne semblaient eux-mêmes pas croire un instant en leurs chances d’accrocher le double champion d’Europe en titre, la France de Didier Deschamps est allé chercher un match nul historique presque (1-1) de l’autre côté des Pyrénées, au terme d’une rencontre, et surtout d’une seconde période épique des bleus blancs rouges. Personne, mais alors personne n’aurait pourtant mis un copeck sur un score de parité ne serait-ce qu’une heure avant la rencontre, à part peut-être un parieur fou, désireux de se refaire une santé en misant sur un miracle. Car là, il faut bien parler de miracle, compte-tenu de ce que les joueurs français avaient montré face au Japon, quatre jours plus tôt. Et même si l’Espagne n’a pas été à son niveau habituel, même si le match nul n’est pas une victoire, alors qu’il en a bien évidemment sa valeur, l’Equipe de France a enfin redonné un sentiment de fierté à ses supporters. Elle est loin en effet l’équipe de Laurent Blanc qui avait fait montre d’un large complexe d’infériorité en quart de finale de l’Euro ukrainien, face à cette même Espagne des Xavi, Iniesta et autre Ramos. Ce mardi soir au contraire, après une première mi-temps qui sentait le souffre suite à l’ouverture du score sur corner de Sergio Ramos (25° minute de jeu) justement, et l’occasion offerte par Koscielny de doubler la mise sur penalty (41° minute), Hugo Lloris allait montrer le chemin de la révolte à ses partenaires.

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En effet, si le point du match nul allait être offert dans les ultimes secondes de la rencontre par le Gunner Olivier Giroud, c’est bien du capitaine courage de cette Equipe de France que le salut des Bleus viendra. Qui aurait pu penser au moment où Cesc Fabregas posait le ballon sur le point de penalty, que la sélection tricolore allait retourner un match bien mal embarqué ? Surement pas grand monde. En tout cas si ce n’était pas le soir du Barcelonais, étonnamment transparent comme sur cette frappe sans conviction, ce devait être le jour de gloire, s’il en est, d’un Hugo Lloris au grand cœur et à la détente incroyable. Ainsi ce n’est pas un gardien lambda qui s’est étendu de tout son long pour écarter la sentence, mais plutôt un félin qui bondit de sa ligne comme s’il savait à l’avance où Fabregas avait choisi de tirer. A ce moment-là, on se dit qu’on est peut-être en train de vivre le tournant du match, en tout cas le signe que la chance, ou plutôt l’audace a changé de camp. Dans la tête des tricolores, l’esquisse d’un exploit est en effet en train de se dessiner, alors que Didier Deschamps s’apprête à galvaniser ses troupes dans les vestiaires. On ne saura certainement pas le fond de son discours, mais une chose est sure, c’est que la France de la seconde période n’était pas celle de la première. Entreprenante, ambitieuse, pressante, le visage de l’équipe change ainsi du tout au tout, au point de voir Blaise Matuidi, transparent en début de rencontre, se révéler à la récupération, tel un mort de faim incapable de se rassasier, mais également avec un Franck Ribéry retrouvé, dans tous les bons coups offensifs.

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Ne manquait plus que la rentrée du feu follet de service, Mathieu Valbuena, lancé intelligemment par Deschamps, pour bousculer la léthargie dans laquelle l’Espagne avait plongé le match dans le premier acte, comme Jérémy Menez n’avait jamais tenté de le faire sur son côté droit. L’ailier de poche marseillais, reconverti pour l’occasion en dynamiteur-meneur au milieu de terrain, prenait enfin le jeu à son compte, pour distribuer les cartes aux avant-postes. En vain au départ, au regard du nombre pharamineux d’occasions de buts ratés par les Tricolores, faute d’expérience dans les grands rendez-vous peut-être, à l’image d’un Moussa Sissoko très brouillon même si pétri de bonne volonté. Benzema, Menez et Sissoko donc, se relayaient ainsi dans le rôle du « bouffeur de feuille de match », devant un Iker Casillas bien abandonné par sa défense. Passe alors dans l’esprit des supporters tricolores, l’idée réaliste selon laquelle les tentatives des Bleus sont peines perdues. Jusqu’ à l’entrée en jeu inespérée d’Olivier Giroud à la 88° minute, alors que Deschamps ne compte plus les ratés de ses attaquants. Le Londonien très maladroit contre le Japon, et sans réelle réussite depuis son premier et dernier but face à l’Allemagne en février dernier, allait pourtant délivrer tout une sélection, tout un peuple, qui n’attendait qu’une seule chose, qu’un sauveteur vienne libérer la France de l’injustice qu’elle était en train de vivre. Une injustice qui aura bien sur comme point de départ le but parfaitement valable, refusé à Jérémy Menez juste avant le penalty manqué côté espagnol. Mais au final, une interception du repenti Patrice Evra, une accélération du puissant toulousain Sissoko, un débordement puis un centre précis de Ribéry plus tard, et c’est Olivier Giroud qui vint, d’une tête subtile, délivrer tout un groupe d’un poids trop lourd à porter (94° minute).

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Le poids d’une presse qui n’aura pas mâché ses mots depuis ce maudit vendredi soir, le poids d’une incroyable inefficacité offensive de nos attaquants français depuis l’Euro, mais le poids aussi et surtout, de l’attente que peuvent susciter ces Bleus de la part d’un pays entier qui souhaite de nouveau connaître de moments de joie, comme cette soirée du 12 juillet 1998, lorsqu’une surprenant équipe tricolore allait vaincre l’ogre brésilien. Au final, on se rend bien compte que l’histoire du football s’écrit avec ce genre de petits miracles qui éclatent au grand jour alors que l’on ne les attendait surement pas. Cette part de folie qui fait qu’un match peut basculer en quelques secondes, et qui, même s’il n’offre pas un titre de champion du Monde au coup de sifflet final, permet à toute une nation d’être fière de ses représentants, aussi paresseux soient-ils à la base. Alors maintenant la route ne s’arrête pas là, et il va bien falloir redescendre de notre nuage pour repartir de plus belle dans cette campagne de qualification au prochain mondial, mais tout de même ne boudons pas notre plaisir d’avoir vu notre sélection tricolore faire tomber, en partie, le rouleau compresseur espagnol. Et si ces champions ibériques avaient dit vrai, en craignant la France et ses cartouches offensives ? Ils étaient surement les seuls à pouvoir croire en un exploit des Bleus. Paradoxalement, eux qui ne juraient que par Karim Benzema, c’est bien Olivier Giroud qui les a piégeait, autant qu’un Hugo Lloris impérial, et qui a démontré face à la meilleure équipe du Monde, qu’il était pour sa part, le plus fort à son poste actuellement. Un exploit, le meilleur cadeau que les Tricolores pouvaient offrir à la « Desch » pour ses 44 ans (15 octobre). Alors oui, cette France-là, on l’aime, et on ne la quittera pas !

Damien Chédeville

 


Dans le même thème :

 
La France n’est pas au niveau

http://www.fastfoot.fr/archives/2012/10/15/25339354.html


Article précédent :


Les Bleus n’ont rien à perdre

http://www.fastfoot.fr/archives/2012/10/16/25347592.html

 


Crédits Photos : lexpress.fr ; rmcsport.fr ;

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C
on aime sa !!!
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