Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
FastFoot
16 octobre 2012

Les Bleus n’ont rien à perdre

Deschamps doit tout tenter

Au regard de la prestation inquiétante de l’Equipe de France au Stade de France, vendredi soir contre le Japon (défaite 1-0), mais surtout compte-tenu de la forme retrouvée du rouleau compresseur espagnol en Biélorussie (succès 4-0 à Minsk), les Bleus n’ont pas grand chose à perdre à Madrid. Ainsi, après deux matchs et deux victoires obtenues dans le groupe I de qualification pour la Coupe du Monde 2014 au Brésil, France et Espagne s’affrontent ce mardi au Stade Vicente Calderon, pour obtenir seule, une place de leader. Autant dire mission impossible pour une sélection tricolore diminuée par des absences de marque (Diaby, Mavuba, L.Diarra, Yanga M’biwa), et dont le capital confiance ne plafonne pas bien haut après le naufrage face aux Nippons. Alors certes, on répétera encore une fois que le revers de Saint-Denis ressemblait plus à un hold-up parfaitement orchestré, qu’à une capitulation en bonne et due forme, mais tout de même, ce n’était pas la meilleure façon de préparer une rencontre cruciale comme celle qui attend les Bleus face à la Roja. Le Japon devait davantage servir à jauger les forces en présence et façonner un onze de départ qui permette de faire déjouer au maximum le double champion d’Europe en titre. Qu’importe finalement, maintenant que le sentiment de honte est passé par Paris, la France doit désormais avoir une seule idée en tête : tout faire pour ne pas perdre ! Malheureusement, les éléments qui composent cette liste de 23 ne permet pas à Didier Deschamps de pouvoir faire jeu égal avec la machine à gagner ibérique.

121012222715_600trio
Statistiques à l’appui, Vicente Del Bosque et ses hommes ont gagné leurs 24 dernières rencontres de qualifications pour l’Euro ou la Coupe du Monde. Un bilan qui laisse sans voix, et qui ne laisse à l’EDF qu’un infime espoir d’accrocher les partenaires de Xavi et Iniesta, le duo moteur barcelonais, sur leur terrain. Alors on aurait tendance à dire côté français, pour se rassurer, que « sur un malentendu cela peut toujours marcher », mais aujourd’hui on voit mal comment ce match peut échapper à une équipe qui ne perd quasiment jamais et qui joue à la perfection. Certes l’Italie a bien cru jouer un mauvais tour aux Espagnols en match de poule lors du dernier Euro, pour au final accrocher un valeureux match nul (1-1), mais la Roja s’est empressé de rappeler en finale (4-0) aux protégés de Prandelli, que la « ceinture de champion » n’avait pas changé de taille. Si bien qu’on se demande comment la France de Didier Deschamps peut daigner faire mieux que la sélection la plus réputée sur le vieux contient pour son système défensif impassible ou presque. La question au final, est plus de savoir si les joueurs français y croient vraiment dans leurs têtes ou s’ils partent battus d’avance. En tout cas, s’ils gardent une mince motivation dans un coin, ils ne faut pas qu’ils écoutent, regardent, lisent la presse et les médias, sans quoi le match serait déjà plié avant même le coup d’envoi. Cela fait maintenant trop longtemps que l’Equipe de France n’a plus fait rêvé les Français, et que ce soit les supporters des Bleus ou bien les journalistes hexagonaux, la confiance a été rompu depuis l’Euro 2008 et le fiasco de Raymond Domenech.

121012143152_6
Traduction, si Didier Deschamps a contribué à redonner espoir aux soutiens les plus proches des internationaux tricolores, l’élan de confiance n’est pas assez solide pour pouvoir porter cette équipe vers les sommets. Et puis après tout, la vérité comme on le dit souvent (trop ?), reste celle du terrain et des joueurs qui le foulent. Dans ce sens, a-t-on vraiment les armes pour rivaliser avec l’Espagne ? Sur la durée d’une compétition, d’une campagne de qualifications évidemment non, mais on le sait très bien dans le foot il y a déjà eu des miracles, et sur 90 minutes et plus, rien n’est impossible. Alors certes, on ne voit pas la France prendre le jeu à son compte à Madrid, au point d’éteindre la mécanique ibérique, mais perdu pour perdu, autant tout tenter du côté du staff français. Pour ce faire, Didier Deschamps a choisi de reconduire son système en 4-3-3 aligné contre le Japon, mais avec certaines retouches. Patrice Evra remplace ainsi Gaël Clichy pourtant convaincant au Stade de France, Yohan Cabaye retrouve sa place au milieu de terrain en lieu et place de Sissoko, dans un trio avec Matuidi et probablement Etienne Capoue. En attaque enfin, Olivier Giroud cède sa place à Karim Benzema en pointe, qui jouit une fois de plus d’une indulgence insolente de la part de son sélectionneur malgré ses prestations très moyennes. Pour épauler le madrilène aux avant-postes, on retrouvera le duo Menez/Ribéry qui avait tant déçu face à la Finlande le 7 septembre dernier.

121012143327_8
Pour le coup, devant l’Espagne, les deux ailiers tricolores n’auront pas vraiment l’occasion de gâcher des ballons d’attaque en repiquant en permanence dans l’axe, alors même que Deschamps leur demande d’occuper les espaces sur les côtés. On le sait, la possession sera à 70-80% espagnole ce soir, contrairement à d’habitude où la France doit prendre le jeu à son compte. Là, le schéma est bien différent, en sachant que les Tricolores vont surtout courir après le ballon, se fatiguer à vouloir l’intercepter sans pour autant en avoir l’opportunité. Attention donc à ne pas tomber dans le piège tendu par les Espagnols, qui, quand il s’agit de truquer un match et de faire sauter les verrous adverses, sont experts en la matière. Il va falloir être solides au milieu de terrain, sans jamais tomber dans la provocation, et attendre le moment où l’attention ibérique sera plus faible. A ce moment-là, et si tant est que l’on soit costauds derrière, les Bleus peuvent se permettre de contre-attaquer. Et là, disons que nos armes offensives ont une chance de briller, encore faut-il que nos attaquants, si maladroits depuis le dernier Euro, ne gâchent pas les rares opportunités qui se présenteront. Le tout étant de répondre globalement au défi technique qui va être proposé par la Roja, plus qu’à la bataille physique. Car dans ce domaine, les Français savent qu’ils sont supérieurs, simplement la vélocité sans la vivacité ne sert pas à grand chose. Au final, si les Bleus n’ont rien à perdre à Madrid, autant qu’ils tentent le tout pour le tout, histoire d’accrocher au moins le point du match nul, pour un miracle qui fera date.

Damien Chédeville

 


Dans le même thème :


Didier Deschamps repart de zéro

http://www.fastfoot.fr/archives/2012/10/09/25290552.html

 

Article précédent :


La France n’est pas au niveau

http://www.fastfoot.fr/archives/2012/10/15/25339354.html

 

 
Crédits Photos : fff.fr

Publicité
Publicité
Commentaires
FastFoot
Publicité
Archives
Pages
Publicité