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FastFoot
15 octobre 2012

La France n’est pas au niveau

Une attaque toujours transparente

A la veille d’une rencontre cruciale face à l’Espagne à Madrid pour le compte des Eliminatoires de la Coupe du Monde 2014, l’Equipe de France se présente sur le territoire ibérique avec de nombreuses incertitudes. Des incertitudes que l’on peut d’ailleurs davantage assimiler à des complexes, au sortir d’une défaite humiliante en match amical au Stade de France, face au Japon, vendredi soir dernier (1-0). Non pas que le rang de cette même sélection au classement FIFA (23°) requiert que ses représentants n’aient pas le niveau international, mais tout de même on attendait plus d’autorité de la part de notre jeune équipe à domicile, devant une formation repliée sur elle-même. Ainsi, Didier Deschamps en a profité dès le coup de sifflet final, pour stigmatiser le manque de culot et d’efficacité côté tricolore, au point que nos armes offensives n’aient même pas daigné marquer un seul but. Alors certes, le résultat ne reflète pas la physionomie du match, tant les Bleus ont porté le ballon et tenté, tant bien que mal, de proposer du jeu face à une formation japonaise venue pour défendre. D’ailleurs, si l’on se penche sur le but encaissé, on s’aperçoit qu’il s’agit d’une contre-attaque supersonique des Asiatiques, à la suite d’un corner tricolore très mal exploité, pour lequel la charnière centrale française (Koscielny/Sakho) était en plus montée. Le hold-up parfait donc, pour les partenaires de Shinji Kagawa, le meneur de Manchester United, très précieux lors des rares incursions nippones dans le camp adverse.

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Bref, si l’on pensait que ce match amical aurait valeur de répétition générale avant le choc du groupe I face aux Espagnols, il en ressort plutôt un sentiment criant, d’incapacité à pouvoir concrétiser les phases de domination offensive. Pire, la nouvelle association Menez/Giroud/Benzema testée par Didier Deschamps n’a même pas convaincu dans ses intentions. Le Parisien et le Madrilène étant bien souvent trop individualistes ou alors dans un tempo différent de leurs partenaires. Si bien qu’Olivier Giroud aura obtenu ses meilleures occasions de but, dont cette frappe du gauche à l’entrée de la surface, sur les services d’autres coéquipiers. La réussite des attaquants tricolores, un problème qui devient récurrent désormais, au point d’inquiéter fortement le sélectionneur des Bleus qui ne sait plus quoi tenter pour voir son équipe marquer. Deux pointes, une seule avec deux ailiers en soutien, le champion du Monde 1998 ne sait plus quoi aligner pour voir enfin l’Equipe de France concrétiser une nette domination. Si bien qu’au fur et à mesure de la rencontre, ce sont les défenseurs français qui montent pour provoquer la décision. Des initiatives qui conduisent inévitablement à des représailles comme le but encaissé face au Japon. Le problème c’est que si cette formule ne convient pas et que la France se fait punir face au modeste Japon, que va-t-il en être contre une Espagne dominatrice, sans cesse portée vers l’avant ? Car à Madrid, la question ne sera pas tant de savoir comment marquer, mais davantage quelles solutions pour ne pas encaisser ?

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En tout état de cause, les médias hexagonaux traduisent en ce moment l’incompréhension générale qui entoure la sélection de Didier Deschamps, bien dépourvue de patrons, de leaders techniques en l’absence d’Abou Diaby, De Rio Mavuba ou encore de Lassana Diarra. Alors certes, la France se présentait devant le Japon avec un milieu de terrain inédit, Sissoko/Matuidi/Capoue, avec deux néo-internationaux et un parisien qui peine encore à s’imposer sur le terrain. De plus, la charnière centrale Koscielny/Sakho était testée pour la première fois, compte-tenu de la suspension de Mapou Yanga-M’biwa pour le match en Espagne. Mais tout de même, si ces joueurs sont appelés à en découdre au niveau international, c’est que Didier Deschamps les considère comme aptes à disputer des rencontres de ce niveau. De deux choses l’une, soit le sélectionneur n’était pas conscient dès le départ de la tâche qui lui incombe avec les éléments dont il dispose, soit les observateurs, dont Fastfoot fait partie, se sont trop enflammés au regard des trois premiers matchs disputés face à l’Uruguay (match nul 0-0), en Finlande (succès 1-0) et contre la Biélorussie (victoire 3-1), avec un nouveau coach à la tête des Bleus. En tout cas ce qui est certain, c’est que face aux hommes de Vicente Del Bosque, les Français vont devoir faire preuve de bien plus de solidité, de solidarité et d’audace, sous peine de prendre le bouillon bien rapidement dans un stade Vicente Calderon qui promet d’être chauffé à blanc.

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De toute manière, il est clair que la France ne peut pas partir avec l’idée de gagner ce match, tant l’écart de niveau est flagrant entre les deux sélections. La Roja l’a encore prouvé vendredi soir en Biélorussie, elle ne fait pas de la figuration dans ces Eliminatoires, et le 4-0 infligé aux partenaires de l’ancien barcelonais Alexander Hleb, est venu ainsi rappelé que les Espagnols sont bien les futurs favoris du prochain mondial. Dans ces conditions, que peuvent espérer ramener Hugo Lloris et les Bleus de ce court mais périlleux voyage outre-Pyrénées ? Pas grand chose si ce n’est un match nul inespéré qui permettrait à la France de conserver tout espoir de qualification directe pour le Brésil. De toute évidence, le match du Japon a eu au moins le mérite de ramener tout le monde sur terre, au point de rappeler que les Tricolores ne peuvent miser modestement, que sur une place de barragiste avec toutes les incertitudes que ce statut comporte. Soyons raisonnables, actuellement, avec les éléments qui composent ce groupe France, notre sélection n’a pas les moyens de dominer un représentant du top 10 mondial. Manque criant d’expérience, absence d’automatismes, inexistence d’une quelconque complémentarité que ce soit au milieu de terrain ou en attaque… Autant dire que même avec les meilleures intentions du monde, l’Equipe de France des Benzema, Menez, Matuidi et Capoue ne peut prétendre qu’à jouer les seconds rôles. Espérons au moins qu’après ce douloureux épisode espagnol, Didier Deschamps pourra enfin compter à nouveau sur les cadres avec lesquels il se voit aller au Mondial, à savoir les Cabaye, Diaby, Mavuba et autre Nasri, capables de bousculer un match à eux seuls. Sans quoi les Bleus seront condamnés à ne produire que des matchs insignifiants comme celui de vendredi.

Damien Chédeville

 

Dans le même thème :


Benzema et Giroud d’attaque pour le Japon ?

http://www.fastfoot.fr/archives/2012/10/10/25297442.html


Article précédent :


France-Japon : le test grandeur nature

http://www.fastfoot.fr/archives/2012/10/11/25311633.html

 

 

Crédits Photos : fff.fr

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Commentaires
C
On en fait beaucoup trop sur l'Espagne... en leur donnant l'image d'une équipe invincible, ils ont gagné 4-0 contre la Biélorussie... c'est pas l'Allemagne c'est une faible équipe qu'on le veule ou non. On les a battu 3-1.<br /> <br /> Tout se joue sur un match dans les têtes, pensons à soutenir nos joueurs au lieu d'idolatrer nos adversaires
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