L’Europe sourit à la France

Bordeaux et Lyon démarrent fort

Dans l’ombre d’une Ligue des Champions il est vrai, très séduisante, la Ligue Europa propose d’année en année davantage d’oppositions entre grands clubs européens. En effet, il n’est pas étonnant de retrouver de nouveau dans cette édition 2012-2013 de la C3, un panel d’écuries de haut niveau telles que Lyon et Marseille pour la France, mais aussi l’Inter Milan, l’Atletico Madrid, récent vainqueur de la Supercoupe d’Europe, ou encore Liverpool, Tottenham, la Lazio de Rome et Naples. Un magnifique tableau qui contribue tout doucement à faire renaitre les ambitions européennes de nos représentants français qui s’étaient quelque peu endormis ces dernières saisons. Bref, Fastfoot en parlait déjà depuis le tirage au sort des deux compétitions continentales, la France a un très beau coup à jouer durant cet exercice, que ce soit avec le PSG d’Ibrahimovic en LDC d’une part, ou bien avec nos deux olympiques et Bordeaux en Ligue Europa donc, d’autre part. Et ce ne sont pas les premiers résultats de ces quatre ambassadeurs du football tricolore dans les deux tableaux respectifs qui vont venir prouver le contraire. Ainsi, la victoire probante de Paris à domicile sur le Dynamo Kiev (4-1) mardi soir, bien qu’atténuée par les revers de Montpellier et Lille, défaits respectivement par Arsenal (2-1) et le Bate Borisov (3-1), toujours en C1, a bien été validé mais à l’échelon inférieur, par Lyon, Marseille et Bordeaux. A commencer par ce dernier cité, qui, dans son stade Chaban-Delmas, a donné une véritable correction aux Belges du FC Bruges, avec un succès sans appel, quatre buts à zéro.

Un triomphe également réparti sur les deux mi-temps du match, qui aura donc été à sens unique, de l’ouverture du score de Ludovic Sané (18° minute) à la clôture du tableau d’affichage par le Brésilien Jussiê. De bon augure pour une équipe emmenée par un Francis Gillot qui ne cesse de faire monter son groupe en puissance, à mesure qu’il imprime sa pate sur le jeu bordelais. Des Girondins qui se portent ainsi comme un charme, que ce soit en championnat où ils occupent la 5° place de Ligue 1, ou bien en Ligue Europa donc, qu’ils viennent de démarrer sur les chapeaux de roues. Même constat pour Lyon d’ailleurs, qui même sans être flamboyant face au Sparta Prague au Stade de Gerland (victoire 2-1) jeudi soir, poursuit sur sa lancée en enchaînant un troisième succès de rang, toutes compétitions confondues. Les joueurs de Rémi Garde surfent ainsi sur leur position de dauphin de l’OM en L1, et confirment en Coupe d’Europe la bonne forme de l’effectif rhodanien. Une formation qui se satisfait d’ailleurs, de retrouver un duo d’attaquants hyper efficace, avec Bafé Gomis, auteur de son cinquième but en match officiel cette saison (3 en L1, 1 en Ligue Europa et 1 au Trophée des Champions), et bien évidemment le fougueux argentin Lisandro Lopez. Malheureusement, la copie de l’OL n’est pas parfaite, puisque Rémi Garde a perdu Mouhamadou Dabo sur blessure (traumatisme crânien), au moins pour le déplacement à Lille, dimanche soir.

En tout cas, le tableau de marche fixé par le président Aulas est bien respecté, avec une place provisoire sur le podium de Ligue 1 (2ème), synonyme d’un retour hypothétique en Ligue des Champions l’an prochain, doublée d’une belle entrée en matière en Coupe d’Europe. Des résultats qui promettent pour la suite, même s’il va bien évidemment falloir gérer l’enchainement des compétitions et donc la répétition des efforts, comme pour Marseille, qui pour sa part est allé chercher un courageux match nul en Turquie face à Fenerbahçe. Pourtant menés 2-0 à l’heure de jeu, les Olympiens ne se sont pas affolés, et on même attendu le dernier quart d’heure pour réagir, d’abord par l’intermédiaire de Mathieu Valbuena (82° minute), puis dans les tout derniers instants du match avec André Ayew. Ce dernier, idéalement servi sur un corner de… Valbuena, n’a pas manqué l’occasion d’égaliser d’une tête rageuse, validant ainsi le premier point marseillais dans cette campagne européenne, qui plus est face à l’adversaire jugé le plus coriace d’un groupe C, largement à la portée de cet OM-là, si conquérant. En effet les hommes d’Elie Baup n’ont pas cédé à la pression locale et aux supporters stambouliotes, réputés pour être très chauds. Et même si les partenaires de Joey Barton, titulaire ce jeudi soir, ne ramènent pas une victoire de ce déplacement on le répète, compliqué, la dynamique instaurée semble être aussi solide que pour Lyon et Bordeaux.

Si bien que l’on peut d’ores et déjà se réjouir en imaginant que nos trois représentants en Ligue Europa, pourraient, si la suite des évènements est à la hauteur de ce qu’on a pu voir cette semaine, s’envoler ensemble vers le prochain tour. Attention tout de même à tout excès de triomphalisme, qui contribuerait à insuffler un sentiment de supériorité dans les têtes tricolores. Pour cela, on peut tout de même faire confiance à ces trois clubs, qui ont accumulé ces vingt dernières années une expérience considérable en Coupe d’Europe, que ce soit en Ligue des Champions ou bien en Ligue Europa. La question reste de savoir si « aller au bout de la compétition », comme les trois présidents concernés le souhaitent, va se révéler être un objectif réel à atteindre, ou si ces paroles vont rester lettre morte. En attendant, le retour à la réalité c’est dès ce week-end en championnat, pour nos ambassadeurs nationaux. Dans cet optique, gageons que le Lille-Lyon programmé dans le Nord dimanche soir, aura des airs de Coupe d’Europe, alors que les joueurs de Rudi Garcia doivent se reprendre sérieusement après la claque reçue à domicile, mercredi soir, face aux Biélorusses du Bate Borisov et d’Alexander Hleb. Pendant ce temps-là, le PSG magique que l’on a vu à l’œuvre face à Kiev, devra poursuivre sa marche en avant à Bastia, de même que Marseille devant Evian. Finalement, la formation pour laquelle on peut se faire le plus de soucis c’est Montpellier. Quatre petits points en championnat, et une première défaite en Ligue des Champions… la saison s’annonce très longue pour Loulou Nicollin si les choses en restent là !

Damien Chédeville

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