Lyon/Marseille : panique à bord

Mais où est passé le capitaine ?

Alors que le PSG et Montpellier se donnent à nouveau rendez-vous ce week-end, pour une bataille à distance en vue de la place de leader du championnat de France, rien ne va plus du côté de Lyon et Marseille. Et si les maux de l’OM se cantonnent pour l’instant sur le plan national, les misères de l’OL elles se sont étendues mercredi soir aux joutes européennes. Comme à Maribor il y a un peu plus de douze ans, les Rhodaniens ont en effet connu une soirée cauchemardesque à Nicosie, en huitième de finale retour de la Ligue des Champions. Un calvaire, ponctué par une élimination pure et simple de l’épreuve reine sur le vieux continent (défaite 1-0 ; 4 TAB à 3), par le petit poucet de la compétition…  devenu grand le temps d’un match. Bien évidemment, le qualificatif « grand » est ici employé pour mesurer l’exploit qu’ont réalisé les Chypriotes, de faire tomber un candidat pourtant très expérimenté à ce stade de la compétition. Il ne vient donc pas résumer la performance sportive de cette colonie brésiliano-portugaise, qui à défaut d’avoir montré un jeu flamboyant, a au moins eu le mérite de bloquer les intentions lyonnaises. Et ce, même si celles-ci paraissaient bien minces, au simple regard de la séance de tirs aux buts remporté par les outsiders, quatre points à trois.


Car si l’on pouvait légitimement penser que les stigmates de la défaite à Nancy (2-0) en championnat, allaient poursuivre le groupe lyonnais en terre méditerranéenne, le verdict a lui était beaucoup plus clair. Lyon n’était pas au niveau de la Ligue des Champions cette saison ! Un constat cruel, mais réaliste, quand on se souvient dans quelles conditions les joueurs de Rémi Garde ont décroché leur billet pour ce tour maudit des huitièmes de finale. Sacré soirée, que cette victoire à Zagreb, 7 buts à 1, dans l’incompréhension et le soupçon général. Malheureusement elle n’aura servi à rien, si ce n’est à enfoncer un peu plus le club dans une spirale qui a des allures de virus. En effet, on répète depuis des semaines sur FastFoot que Lyon et Marseille se sont lancés dans une quête impossible, à savoir la course à toutes les compétitions. Résultat, aujourd’hui Lyon est éliminé de la LDC, les partenaires d’un Hugo Lloris impuissant mercredi soir sont à la ramasse, car c’est le terme, en championnat (6°, à sept points du podium), et ils s’apprêtent à affronter le PSG, adversaire plus que coriace, en Coupe de France.


Sur la Cannebière, le tableau est certes un peu moins noir, mais notons tout de même que l’OM reste sur une série impensable de trois revers d’affilée en championnat, contre Brest (1-0), Toulouse (1-0) puis Evian (2-0) mardi dernier. A côté de cela, il est certain que la bande à Loïc Remy, sur le retour, est encore en lice en Coupe d’Europe et d’ailleurs en passe de se qualifier pour les quarts de finale aux dépens de l’Inter Milan (victoire 1-0 au match aller). Et les hommes de Didier Deschamps sont fort heureusement tombés sur Quevilly pour le prochain tour de Coupe de France. Malgré tout, l’OM qui est toujours aussi dépendant financièrement d’une participation à la LDC, se retrouve à huit points du troisième, Lille, et avec un moral dans les chaussettes. Au final, on se demanderait presque quelle situation vaut mieux que l’autre ? Mais la réponse est simple, aucune ! Car à force de viser haut mais de ne pas se donner les moyens d’atteindre leurs objectifs, les deux olympiques se fourvoient de plus en plus, et sombrent dans un espèce de syndrome de la « loose ». Soit tout le contraire de ce qu’il est conseillé de faire, lorsque l’on prétend être un club de renommée internationale.


Ah c’est sur, elles sont belles les tournées en Asie ou au Moyen Orient, sauf qu’elles ne ramènent pas les choses essentielles qu’un club doit développer pour remporter des titres. Conséquence, Lyon et Marseille vont passer du statut de prétendant à la gagne dans toutes les compétitions, à celui de « crève la faim », qui va vouloir à tout prix décrocher la Coupe de la Ligue, histoire de sauver la saison et de calmer supporters et médias. Sauf que ce n’est pas aussi simple, et que l’on ne fabrique pas une image, un palmarès, une renommée avec des victoires en Coupe de la Ligue. Le tout est donc maintenant de savoir si Lyon et Marseille vont continuer à sombrer dans le pathétique, où si les coachs Garde et Deschamps vont réussir à galvaniser les troupes pour repartir de plus belle au combat. C’est en tout cas ce que tout le monde attend de ces deux grands du football français, qui balbutient aujourd’hui les valeurs simples d’une discipline qui se prostitue davantage d’années en années. C’est pourquoi on en revient toujours au même point, FastFoot se félicite que des formations comme Montpellier viennent bousculer les « intouchables » qui seront demain vulnérables. Car à force de vouloir toucher naïvement la gloire, on tombe de haut, de très haut.

Damien Chédeville



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