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FastFoot
27 février 2012

Lyon fait une crise de foie

Trop de matchs, trop d’enjeux

Alors que la Ligue 1 aborde tout doucement la dernière ligne droite du championnat, Montpellier vient de s’emparer de la tête du classement… avec un brin de réussite il est vrai. Et si ce facteur chance s’appelle John Utaka, buteur miraculeux face à Bordeaux à la Mosson samedi soir (victoire 1-0), Montpellier ne doit rien à Paris, qui a sauvé sa peau in extremis à Lyon (4-4), au terme d’un match fou. Aux allures de cet OL-OM de novembre 2009, qui avait vu Marseille revenir au bout du temps additionnel (5-5), sur un Lyon très inspiré, le choc de cette 25° journée s’est en effet révélé tout aussi excitant. Que ce soit dans la perspective, en seconde période, de voir tomber Carlo Ancelotti pour la première fois avec le PSG depuis son arrivée, ou bien au regard du scénario de fin de rencontre, qui a fait perdre quelque peu son latin au président Jean-Michel Aulas en conférence de presse d’après-match. Ce dernier, qui n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai dans sa fabuleuse carrière de « gueulard professionnel », s’est ainsi permis de critiquer l’arbitrage de Mr Fautrel, coupable d’après lui d’avoir « infligé » 4 minutes de temps additionnel à l’OL en seconde mi-temps.

Les_dangereuses_insinuations_d_Aulas_full_diapos_large
Soit précisément le timing qui a suffit à Guillaume Hoarau, pour égaliser de la tête (94° minute de jeu, 4-4), alors même que le PSG avait été mené trois fois dans ce même match. Du coup, plutôt que de reconnaître que la formation lyonnaise s’étouffe avec les quatre compétitions auxquelles elle participe, Mr Aulas, accompagné, chose rare par son lieutenant Rémi Garde, l’état major du club rhodanien préfère s’en remettre au débat sempiternel sur le niveau des arbitres français. Dans la foulée, les médias ont d’ailleurs emboité le pas en demandant à leurs chers lecteurs-auditeurs-téléspectateurs, si nos représentants tricolores étaient vraiment au niveau. Facile de taper sur le faible, quand on a un budget annuel de 150 millions d’euros et qu’on ne peut pas compter sur ses joueurs pour gagner logiquement sur le terrain. En effet, on peut se poser la question de savoir pourquoi Rémi Garde n’a pas fermé la boutique alors que l’OL menait encore quatre buts à deux à un peu plus d’un quart d’heure de la fin du match. Car jusqu’à preuve du contraire, ce n’est pas Freddy Fautrel qui est allé propulser lui-même le ballon dans le but d’Hugo Lloris !

Le_PSG_arrache_le_nul_a_Lyon_930_scalewidth_630
Bref, FasFoot commence à penser que Lyon n’assume plus d’être engagé dans toutes les compétitions, et qu’en plus le septuple champion de France cherche des excuses pour masquer les lacunes de l’équipe en défense. Attendez messieurs, restons sérieux, quelle champion potentiel normalement constitué peut se permettre d’encaisser quatre buts en 95 minutes, et remporter les trois points au terme de la rencontre. Cela ne s’est quasiment jamais vu, hormis la fameuse victoire de l’OM en 1998 face à Montpellier, 5-4. Assez donc, d’entendre que l’arbitre est la cause de tout, et ce, même si le niveau général de nos représentants est sensiblement moins élevé que celui de nos voisins européens. Assez de voir des présidents de clubs se travestir devant les médias pour répandre une parole hypocrite et pour le moins chauvine. Assez de constater que les « gros » se plaignent en permanence quand la victoire leur passe sous le nez, au prétexte que la qualification pour la Ligue des Champions est vitale pour l’avenir financier du club. Si Lyon avait mérité son succès samedi soir face à une faible équipe de Paris, les trois points seraient aujourd’hui au compteur de l’OL.

m_fautrel_et_remi_garde_ne_partiront_pas_en_vacances_ensemble_81114
Car après tout, Rémi Garde et son groupe payent aujourd’hui, qu’on le veuille ou non, les efforts entrepris depuis début janvier pour survivre dans les quatre compétitions qu’il est possible de disputer. Non pas qu’il faille revoir à la baisse les ambitions de nos écuries françaises, mais à un moment donné il faut faire des choix, mettre de côté une à deux épreuves pour pouvoir en mener deux autres à bien. Montpellier d’ailleurs l’a bien compris, puisque les hommes de René Girard sont de nouveau en tête de Ligue 1 avec une longueur d’avance sur Paris, sept sur Lille et un quart de finale de Coupe de France à jouer contre le GFCO Ajaccio. Tout cela, en ayant conscience que malgré la qualité de l’effectif montpelliérain et de ses jeunes talents, le club héraultais ne peut pas briller dans tous les tableaux. Et inutile de préciser que si d’aventure Louis Nicollin et ses protégés venaient à se qualifier définitivement pour la Coupe d’Europe l’an prochain, les coupes nationales passeraient au second plan dans l’échelle des priorités. Reconnaissons simplement aujourd’hui que Lyon s’est vu trop beau, au même titre que Marseille, dans la même situation sportive, et que la crise de foie s’est déclarée ce week-end contre le PSG. Trop d’enjeux tuent l’enjeu !

Damien Chédeville



Dans le même thème :

Marseille/Lyon : l’heure des choix

http://www.fastfoot.fr/archives/2012/02/16/23539041.html


Article précédent :

L’Equipe de France des créateurs

http://www.fastfoot.fr/archives/2012/02/23/23596038.html



Crédits Photos : sport24.com ; europe1.fr ; footmercato.net

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