L’Allemagne, LE vrai test avant l’Euro

28 février 2012

L’Allemagne, LE vrai test avant l’Euro

Laurent Blanc veut en savoir plus

A tout juste 100 jours de l’ouverture de l’Euro 2012 en Ukraine et en Pologne, La France se paye un réel examen de contrôle face à l’Allemagne de Joachim Löw à Brême, ce mercredi soir. Les joueurs de Laurent Blanc ont ainsi rendez-vous avec l’une des meilleures nations d’Europe de ces dernières années, emmenée par une génération aussi talentueuse que prétentieuse. Une image qui colle plutôt bien à l’un des chefs de file de cette Nationalmannschaft, le Madrilène Mesut Özil, qui à 23 ans, a tout pour lui et ne s’en cache absolument pas. Le meneur de jeu du Real de José Mourinho est en effet autant présent dans les colonnes des journaux espagnols et allemands pour ses performances en tant que footballeur, que dans les rubriques people pour son train de vie et ses conquêtes féminines. Bref, le parfait ambassadeur d’une sélection totalement décomplexée depuis quelques saisons maintenant, chose qui semble avoir contribué à la réussite de ce groupe pourtant en mal de titres. Et pourtant, cette Allemagne-là, à quelques têtes prêt, s’est offert une finale de championnat d’Europe en 2008, avant d’atteindre le dernier carré de la Coupe du Monde sud-africaine deux ans plus tard.

Alors s’il est un peu prématuré de dire que l’Allemagne est favorite pour remporter ce titre européen, seize ans après son dernier sacre dans la compétition (1996), il reste que cette équipe a fière allure, et qu’elle part avec un capital confiance bien plus important que celui de l’Equipe de France. D’ailleurs, Laurent Blanc ne s’y trompe pas, quand il dit que le vrai objectif pour les Bleus est de réussir leur Euro, et non de venir battre les héritiers de Jürgen Klinsmann chez eux, en match amical. Malgré tout, on sait tous que c’est un discours de façade, et qu’il y a beau y avoir des objectifs plus tangibles à tenir, cette rencontre face au vice-champion d’Europe en titre demeure un formidable test d’avant compétition. D’une part car il est à l’extérieur de l’Hexagone, face à un des poids lourds du football continental, et d’autre part, car la France de Franck Ribéry, grande « star » de ce rendez-vous, a un besoin urgent de se jauger par rapport à un adversaire éminemment crédible. Car ce n’est pas pour faire injure à l’Islande, à la Serbie et à l’Estonie, les trois prochains challengers des Tricolores en amical, mais la question aujourd’hui est avant tout de savoir si oui ou non, la France est au niveau.

Alors bien sur, quel que soit le résultat du match, les médias s’empresseront d’extrapoler et de faire des plans sur la comète, pour une sélection bleue toujours trop noire ou alors étonnamment blanche. Peu importe finalement, le but étant de montrer la vérité à l’Europe entière, sur les possibilités réelles de ces Bleus. Et même si FastFoot émet fortement des doutes sur le potentiel de la bande à Philippe Mexes, le terrain lui reste le seul juge. Et puis rappelons-nous deux secondes cette phrase magique d’un illustre acteur : « on sait jamais, sur un malentendu ça peut toujours marcher ! » Dernier exemple en date, la victoire de la Zambie en finale de la Coupe d’Afrique des Nations devant la dream team ivoirienne. Qui aurait misé un copeck sur cette sélection inconnue, emmenée par un français lui aussi inconnu, Hervé Renard ? Pas grand monde surement, même si certains commentateurs se sont tout de même payés le luxe de déclarer après coup : « je l’avais dit ! » Une phrase elle aussi magique, qui n’engage malheureusement que ceux qui la prononcent. Mais revenons plutôt à notre sujet initial, concernant le test subliminal que représente la rencontre amicale de la France face à l’Allemagne.

Aujourd’hui, s’il est à peu près certain que le groupe-France du « président » n’a pas la maturité nécessaire pour l’emporter chez un concurrent aussi coriace que le voisin germain, quelques éléments nous font pourtant penser que les Bleus peuvent tirer leur épingle du jeu. Il y a bien évidemment la grande attraction du championnat de France, le génial attaquant montpelliérain Olivier Giroud, mais il y a aussi Franck Ribéry comme de nombreux confrères nous l’ont rabâché, ou encore Samir Nasri dont on parle finalement peu, mais qui a tout autant à gagner durant cette rencontre. En effet, le Mancunien ne jouit pas encore d’un statut de titulaire indiscutable dans l’esprit de Laurent Blanc, étant donné ses quelques absences à Clairefontaine pour cause de blessures, mais également au vu de son rendement jugé encore insuffisant avec le maillot bleu. Yohan Cabaye a lui aussi beaucoup à prouver, lui qui évolue maintenant au plus haut niveau, en Angleterre. Et gageons qu’avec un probable retour d’Abou Diaby au sein de l’EDF avant l’Euro, Laurent Blanc tiendrait avec Nasri et Cabaye, un trio de milieux plus que convaincant. Malheureusement on n’en est pas encore là, et la réalité du terrain sera peut-être bien plus cruelle. Alors à vous de jouer Mr Blanc !

Damien Chédeville

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