Montpellier change de dimension

20 février 2012

Montpellier change de dimension

Au pire la LDC, au mieux le titre !

Ce n’est plus un secret pour personne désormais, Montpellier est bien à la lutte pour le titre de champion de France avec le PSG. Après le match nul concédé dans les derniers instants au Parc des Princes dimanche soir (2-2, 24° journée), face à une formation francilienne plutôt timide, les Héraultais ont en effet prouvé qu’ils n’étaient plus de simples spectateurs du parcours de Paris. Car non seulement ils ont tenu tête au leader de Ligue 1 sur son terrain, mais ils se sont même payés le luxe de faire le jeu, au détriment d’un collectif de Carlo Ancelotti amorphe. D’ailleurs, si l’on doit parler de collectif, c’est davantage pour saluer la prestation des joueurs de René Girard, très bien en place et assez tranchants dans leurs actions, que pour mettre en avant la somme des individualités parisiennes. Et même si au final la victoire n’est pas au bout, et que certains « critiques » se feront un plaisir de miniser la performance du MHSC, force est de constater que le rapport de force s’est légèrement inversé ce week-end. Le PSG n’est pas intouchable en effet, même si l’équipe d’Ancelotti paraît très solide, et en sachant que le meneur argentin Javier Pastore était sur le banc de touche au coup d’envoi.

Nombreux sont ceux qui avaient pourtant prédit une chute vertigineuse des Montpelliérains, à force d’engranger de la confiance depuis le début d’année. Résultat, certes les coéquipiers d’Olivier Giroud n’ont pas gagné et ont encaissé deux buts, ce qui n’était pas arrivé lors des sept premiers matchs de 2012, mais ils ont surtout enchaîné avec une huitième rencontre d’affilée sans défaite (7 victoires, 1 match nul). Un parcours qui démontre les nouvelles ambitions du club, malgré les réticences du président Nicollin à faire du triomphalisme, et qui installe durablement Montpellier comme challenger numéro un du Paris Saint Germain. La recette ? Elle est multiple bien évidemment, mais disons que le schéma instauré depuis deux saisons par René Girard, une sorte de 4-2-1-3 à la lyonnaise, convient à merveille au jeu héraultais. Avec une défense très athlétique emmenée par le duo Yanga M’Biwa/Hilton, un milieu récupérateur technique Saihi/Estrada, une touche de finesse dans la construction avec Belhanda, et une pointe ultra décisive en la personne d’Olivier Giroud, le collectif ou « bloc » sudiste s’avère ultra compétitif. Que ce soit d’ailleurs face à des formations au jeu fermé comme Brest ou Nice, ou bien contre des adversaires débridés du style de Paris ou de Dijon.

Du coup, on se dit que malgré des moyens bien inférieurs à ses concurrents directs, notamment Paris, Lyon et Marseille, le MHSC pourrait bien créer la surprise en se maintenant au plus haut niveau jusqu’à la fin de saison. Et donc, quit à viser la Ligue des Champions, le groupe du dauphin aurait tout intérêt à revoir ses objectifs à la hausse, sans prétention aucune. Le risque étant du coup, qu’à force de vouloir toujours plus, les partenaires du vétéran Geoffrey Dernis perdent de cette fraîcheur qui fait le succès désormais durable de l’équipe. Malgré tout, quand on arrive en haut de l’affiche, il faut assumer son nouveau statut et poursuivre son parcours en conséquence. C’est pourquoi Montpellier doit lutter aujourd’hui contre le sentiment d’inferiorité qui s’est inévitablement installé dans l’esprit de ses joueurs, face notamment à l’ogre parisien, que l’on présente depuis le début de saison comme le seul candidat crédible à la succession de Lille. Même si c’est bien connu, ce n’est pas avec des noms qu’on aligne les titres. Cela y contribue quand même fortement, et ce n’est pas une surprise non plus, si le PSG garde tout de même le commandement de la Ligue 1, au sortir de cette 24° journée.

Seulement derrière, ça pousse avec Montpellier qui confirme, mais également avec une armée d’outsiders, qui ne se limite plus à l’axe Lille-Lyon-Marseille. Non, les places européennes intéressent aussi d’autres clients plus inattendus mais bien présents, tels que Saint-Etienne, 6° avec autant de points que l’OL et l’OM, Rennes qui possède toutefois un match en plus (7°, 39 points), voire nos amis de la Garonne, Toulouse et Bordeaux, qui ne pointent respectivement qu’à cinq et six points du podium (un match en plus également). Soit une bouchée de pain, quand on sait qu’il reste une quinzaine de journées à disputer, selon les reports programmés. Alors bien sur avec cette prolifération de concurrents coriaces, Montpellier va devoir durcir encore son jeu et rééditer les performances actuelles, mais après tout, le matelas d’une dizaine de points que s’est constitué le MHSC depuis la première partie de saison est assez confortable. Attention tout de même, à ne pas prendre un coup de chaud avec l’arrivée progressive du printemps, sous peine de tomber de haut. Mais désormais avec la bande à Giroud, on a appris à voir le « petit », jouer de façon récurrente dans « la cour des grands ». Et après tout, quelle honte à contester le pouvoir en place ? Gageons en effet que ce championnat serait bien triste, sans un Montpellier à la riposte aussi facile. Alors que le spectacle continue !