Monaco pense déjà à la remontée

Un objectif et des changements en perspective

Alors que la Fédération Française de Football connaît à peine le nom de son nouveau président, en l’occurrence Noël Le Graët élu ce samedi 18 juin à Paris, Monaco, l’un des trois clubs relégués en Ligue 2 au terme de la saison de L1 conclue le 29 mai, s’atèle d’ores et déjà à l’opération remontée. En effet, si le club de la Principauté n’a pas encore fini de faire le ménage au sein même de l’institution, les joueurs de l’effectif encore sous contrats eux, reprendront le chemin de l’entraînement dès ce lundi matin. Une reprise rapide, qui souligne paraît-il, l’envie de la direction de tourner la page au plus vite, de ce fameux soir du 29 mai, qui a mis fin à une belle histoire débutée il y a 34 ans maintenant. Pour rappel, à l’été 1977, l’ASM à l’époque, sortait d’un titre de champion de D2, et allait s’offrir dans la foulée un doublé historique, en raflant le trophée du championnat de première division. Un destin pareil, c’est évidemment tout ce que l’on souhaite à l’aube de ce nouveau démarrage, à ce club marquant de l’élite française, qui demeure faut-il le rabâcher, septuple vainqueur de la L1. Mais avant cela, il y a du travail, beaucoup de travail. Car concrètement, Monaco ne sait toujours pas si son actuel président, Etienne Franzi, va rester en poste ou non, à l’issue des discussions qui ont lieu depuis quelques jours déjà.


En effet, côté actionnariat, le flou reste entier, étant donné la répartition des parts du club. Au nombre de quatre, elles sont présentées de la manière suivante : une part de 20% est détenue par deux frères monégasques, spécialisés dans l’immobilier sur le Rocher ; une autre égale, est détenue par Patrice Pastor, le neveu de l’ancien président de l’ASM tandis qu’une troisième, toujours à hauteur de 20%, appartient à un groupe d’actionnaires privés. Tout cela sans compter l’investisseur principal donc, la Société des Bains de Mer, qui possède 40% des actions de l’AS Monaco FC. Autrement dit, le processus décisionnaire est assez complexe, et il ne serait pas étonnant de voir le Prince Albert, très marqué par la relégation de SON club, intervenir pour clarifier la situation. Ce qui implique évidemment de clarifier la situation d'Etienne Franzi et Michel Aubéry (vice-président), actuellement toujours à la tête de cette entité monégasque. De là, découleront sans doute une salve de décisions relatives à l’avenir cette fois sportif de l’ASMFC, qui se doit de lutter efficacement pour la remontée en L1. En ce sens, il y a tout de même une bonne nouvelle, et elle s’appelle Laurent Banide.


Le malheureux coach, historique du club, a vu le président Franzi lui renouveler sa confiance, et ce, malgré la mésaventure de la descente. Pour une raison simple, c’est que cette dernière a été largement imputé à l’ex entraineur de la formation rouge et blanche, le prédécesseur de « Lolo », Guy Lacombe. Résultat, le fils de Gérard Banide, lui aussi joueur, entraîneur puis formateur à Monaco, a les clés en mains pour cette nouvelle étape de la vie de l’écurie azuréenne. Ce devrait d’ailleurs être toujours le cas, si d’aventure l’actionnariat du club devait évoluer. Mais avec quelle équipe ? Là est l’interrogation principale, alors que celui qui s’occupait précédemment du recrutement, le directeur sportif Marc Keller, a été débarqué du navire monégasque pour la seconde fois en trois ans, le 8 juin dernier. Le message semble très clair du côté de la direction actuelle, ainsi qu’au Palais, le Monaco version 2011-2012 va s’appuyer davantage sur la formation. Une formation plutôt compétitive, puisqu’elle a permis au club de remporter une troisième Coupe Gambardella cette année avec les U19 de François Ciccolini, juste avant que les pros ne vivent ce triste épisode.


Nul doute donc, que Laurent Banide offrira un temps de jeu très confortable aux piliers de la réserve monégasque ces dernières années. A savoir les gardiens Yohann Thuram et Franck L’Hostis, les défenseurs Dennis Appiah et Layvin Kurzawa, les milieux Nampalys Mendy, Valentin Eysseric et Distel Zola ou encore les attaquants Valère Germain, Terence Makengo et Kévin Malcuit. Le tout, encadré par les « piliers » que souhaite conserver le coach monégasque, parmi lesquels Sébastien Chabbert prolongé cette semaine de trois ans, le Brésilien Adriano lui aussi prolongé récemment, Laurent Bonnart, sous contrat jusqu’en 2013, sans oublier Petter Hansson et Jean-Jacques Gosso, tous deux arrivés en fin de contrat mais qui devraient rempiler sous peu. Pour le reste, Laurent Banide attend surement que le marché des transferts se décante, afin que les têtes d’affiche Stéphane Ruffier et Park Chu Young trouvent un point de chute. Et histoire de savoir si les espoirs Mongongu, N’Koulou et Moukandjo vont rester fidèles au Rocher ou pas. Quant à l’énigme Mathieu Coutadeur, et à l’imprévisible Lukman Haruna, que vont-ils décider pour leur avenir ? Rien n’est moins sûr pour l’instant, si ce n’est que tous ces éléments sont censés se retrouver lundi matin à la Turbie. Pour le coup d’envoi d’un nouveau chapitre à Monaco.

Damien Chédeville



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