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FastFoot
4 décembre 2012

Pourquoi veut-on évincer Ancelotti ?

Le vrai problème du PSG : les joueurs

La mélodie qui tourne en boucle ces derniers jours au Camp des Loges semble être la même que celle qui a eu raison d’Antoine Kombouaré il y a tout juste un an, alors que ce dernier était champion d’automne avec le PSG. Sauf qu’aujourd’hui, la menace de départ plane bien au-dessus de la tête du grand Carlo Ancelotti, ancien patron du Milan AC et de Chelsea entre autre, accueilli tel le messie lors de son arrivée dans la capitale, l’hiver dernier. Celui qui était censé construire une « squadra » susceptible de remporter le titre de champion hexagonal dans un premier temps, puis de se hisser au sommet de l’Europe d’ici à 5 ans, se voit aujourd’hui placé sur un siège éjectable par ses dirigeants, qui souhaiteraient déjà, selon l’ensemble de la presse, le remplacer. Une nouvelle qui n’a bien sur toujours pas été confirmé par le président en poste Nasser Al-Khelaifi ni par le propriétaire de l’institution, le cheikh Tamim Al-Thani, mais qui a rapidement fait son chemin à la une de tous les journaux et de toutes les émissions spécialisées. Sans parler d’internet bien évidemment, où les rumeurs vont bon train quant à la succession déjà programmée du technicien italien. Le problème c’est que pour l’instant Carlo Ancelotti est bel est bien le patron « sportif » du Paris Saint Germain, et c’est lui qui conduit la formation francilienne sur le terrain. Si bien que ce qui choque davantage, c’est bien la manière dont les médias se sont emparés de l’affaire, souhaitant presque évincer « eux-mêmes » l’entraîneur transalpin double vainqueur de la Ligue des Champions avec le Milan AC.

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Cette douce impression que ce ne sont même plus les dirigeants des clubs qui font la pluie et le beau temps, mais que la déflagration médiatique que suscite une telle information, plus ou moins crédible, suffit à avoir raison d’un coach, aussi reconnu et titré soit-il. A l’époque, on avait d’ailleurs montré la porte de sortie à Antoine Kombouaré pour bien moins que ça, lui qui était semble-t-il en mesure de remporter le titre de champion de France avec ce même PSG, lorsque la volonté présidentielle, bien aidée par la pression médiatique de l’époque, avaient eu le dernier mot. Cette année, non seulement Paris n’est pas premier au classement de Ligue 1, ni même en passe de devenir champion d’automne, étant donné que Lyon possède désormais cinq points d’avance, mais en plus le onze type d’Ancelotti est bien plus compétitif sur le papier que celui dont disposait Kombouaré l’an passé. Oui mais est-ce une raison suffisante pour vouloir refaire la même erreur de limoger un coach qui tente de construire une écurie capable d’être ultra performante à moyen terme ? D’ailleurs, la qualification pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions obtenue par le coach italien doit plaider en sa faveur, étant donné qu’il a rempli l’objectif imposé par sa direction. Et puis de deux choses l’une, si le PSG joue si mal en ce moment, si l’équipe est coupée en deux en permanence et si Zlatan Ibrahimovic est obligé de se déployer autant dans des rôles de serial buteur et de passeur décisif, ce n’est pas du ressort de Carlo Ancelotti ou du schéma tactique choisit, mais bien de la responsabilité des joueurs.

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L’expulsion juvénile de Blaise Matuidi face à Nice en championnat lors de la dernière défaite (2-1) des Parisiens en est l’exemple type : Paris manque cruellement de solidarité dans ses rangs et cela fait déraper certains. Il n’ y a qu’à voir la manière avec laquelle Jérémy Menez pour ne citer que lui, se distingue par sa nonchalance, son individualisme, et son inconscience collective sur les pelouses de Ligue 1. A croire que celui-ci choisit les matchs dans lesquels il veut briller ! En tout cas, là où il ne brille certainement pas c’est dans ses replis défensifs inexistants, tout comme son compère d’attaque Ezequiel Lavezzi, ou encore l’énigme Javier Pastore lorsqu’il est sur le terrain. Ces trois-là donnent constamment le sentiment qu’ils n’ont pas envie de se mettre minables pour l’équipe, de donner le maximum à chaque match, pour tirer le groupe vers le haut. Non, les seuls joueurs qui surnagent encore dans cette formation sont certainement Ibrahimovic lui-même, qui bien que coupable d’excès de colère intempestifs enfilent les buts et les passes décisives que ses coéquipiers ne sont pas capables de réaliser, ainsi que Blaise Matuidi, éreinté par un début de saison durant lequel il n’a jamais pu souffler. Si l’on rajoute à cela la présence constante de Thiago Motta à l’infirmerie, lui qui brille davantage par son absence que par sa présence dans le onze d’Ancelotti, les contre-performances d’un Van der Wiel loin d’être au niveau et la frustration d’un Mamadou Sakho trop souvent sur le banc, vous obtenez un vestiaire divisé.

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Divisé par l’égoïsme latent qui caractérise certains éléments, divisé par l’individualisme qui en découle sur le terrain, divisé par la jalousie à peine dissimulée envers la star Ibrahimovic, et divisé par l’inaction d’un Carlo Ancelotti qui ne sait plus quoi faire pour motiver ses joueurs. Et c’est là où on atteint un niveau d’aberration inouïe. Si ces joueurs évoluaient à Lyon, dans une période comme celle du début des années 2000 où l’OL était intouchable et remportait tous les titres, on pourrait essayer de comprendre leur lassitude, mais là on parle du PSG qui vient tout juste d’être racheté et de faire des plans sur la comète, alors même qu’aucun trophée n’a été ramené dans la vitrine du Parc des Princes ! Il serait donc temps de redescendre sur terre pour ces nantis du 21° siècle, de faire un examen de conscience collectif, et de repartir de l’avant avec l’envie et l’a volonté de faire triompher l’équipe, avec tout le groupe, et pas chacun de son côté. Aujourd’hui que l’on soit clair, il ne tient qu’aux joueurs de sauver la place d’un Carlo Ancelotti qui subit les fléaux du football moderne. Car même s’il est encore loin de remplir les objectifs du PSG en championnat, même s’il fait moins bien que son prédécesseur à une période identique, et même s’il a du mal à régler certains problèmes d’égos et d’état d’esprit dans le collectif parisien, il ne mérite surement pas le sort que l’on veut lui faire subir. Avec la carrière qu’il a eu, le palmarès qu’il traine derrière lui et les grands joueurs qu’il a fait exploser sous ses ordres, il est digne d’un autre traitement de la part des médias d’une part, mais de son effectif avant tout. Que l’on arrête enfin avec l’échafaud pour les entraîneurs, et que l’on sanctionne enfin les vrais responsables de la crise au PSG et ailleurs : les joueurs !

Damien Chédeville

 

Dans le même thème :


Ibrahimovic, le remède du PSG

http://www.fastfoot.fr/archives/2012/11/21/25633115.html

 

Article précédent :


Rémi Garde et l’OL au sommet

http://www.fastfoot.fr/archives/2012/12/03/25730590.html

 

Crédits Photos : ctpost.com ; ledauphine.com ; sports.terra.com

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