Le PSG trop juste en LDC

En Europe, l’expérience prime

Quatre jours seulement avant le choc en championnat face à l’Olympique de Marseille synonyme de bataille pour le trône de Ligue 1, le Paris Saint Germain n’a pas su confirmer sa bonne entrée en lice en Ligue des Champions. Les hommes de Carlo Ancelotti ont en effet calé mercredi soir à Porto en toute fin de match (défaite 1-0), au terme d’une prestation loin d’être au niveau de celle proposée contre le Dynamo Kiev en ouverture de la phase de poules (victoire 4-1 au Parc des Princes). Sans remettre réellement en cause les capacités des Franciliens au niveau européen, ce revers face au champion d’Europe 2004 prouve tout de même que le PSG a du chemin à parcourir avant d’être définitivement compétitif en Ligue des Champions. Pour preuve, l’ouverture du score des Portugais en fin de partie traduit de la nervosité dont les joueurs parisiens ont fait preuve, alors que le point du match nul leur tendaient les bras. Au final, les partenaires de Mamadou Sakho, titulaire dans l’axe pour l’occasion, repartent de ce déplacement, bredouilles, avec pour consolation une deuxième place au classement du groupe A, à égalité de points avec Kiev, mais avec une différence de buts favorable (+2 contre -1). Tout n’est donc pas perdu pour Paris, qui va affronter prochainement le Dinamo Zagreb lors d’une double confrontation, soit une belle opportunité de reprendre de l’avance sur les Ukrainiens.

Malgré tout, cela n’effacera pas l’idée qu’on a pu se faire du manque d’expérience de la formation francilienne en Coupe d’Europe, face à un habitué de l’épreuve reine sur le continent, qui plus est déjà titré dans cette même compétition. Signe que la forme du moment ne prévaut pas systématiquement sur la régularité du club au plus haut niveau. A sa décharge, Carlo Ancelotti était encore privé de l’Italien Thiago Motta, précieux au milieu de terrain, ainsi que de Momo Sissoko, de retour de blessure et encore trop juste pour démarrer. De plus, le coach transalpin avait choisi d’associer Sakho à Thiago Silva, qui semble-t-il est plus à l’aise avec son compatriote brésilien, Alex. Enfin, en attaque, Nene avait été préféré à Pastore pour animer le jeu offensif parisien, ce qui a pu perturber quelque peu le collectif, l’Argentin ayant souvent la préférence de son entraîneur. Au final, le PSG n’a pas démontré ce que l’on attendait de cette équipe, la faute peut-être à un relatif manque de complémentarité. Qu’importe, la tête des coéquipiers de Zlatan Ibrahimovic, moins tranchant lors de ses deux dernières sorties, doit déjà être tournée vers le match de dimanche, en Ligue 1 face à l’OM. Car au Stade Vélodrome, c’est la tête du classement qui se jouera, en sachant que les pensionnaires du Camp des Loges possèdent trois points de retard sur leurs adversaires du week-end, avec un goal average pour le coup, favorable (+9 contre +5 à Marseille).

Ensuite, la trêve internationale permettra surement à Ancelotti de réfléchir au moyen de pallier le manque d’expérience de son équipe en Coupe d’Europe, avec d’ores et déjà les huitièmes de finale de la Ligue des Champions en vue. Car passé les poules, le PSG n’aura plus le droit à l’erreur dans un Top 16 qui ne pardonne pas. Face à Madrid, Barcelone, Chelsea ou encore la Juventus, la punition ne sera en effet pas la même que contre Porto, qui plus est dépourvu de son meilleur joueur l’an dernier, le Brésilien Hulk. Avec du recul, il est vrai que Marco Veratti, ancien joueur de Serie B, Clément Chantôme, titulaire intermittent en Ligue 1, et Blaise Matuidi, novice au niveau européen, ne forment pas un trio capable à court terme de performer dans la plus relevée des compétitions européennes. Ces éléments-là ont sans doute beaucoup de talent, mais ils n’ont pas encore l’envergure de compétiteurs comme Thiago Motta, passé par le Barça et l’Inter Milan notamment, ou bien Momo Sissoko, habitué des grands rendez-vous européens avec Liverpool et plus récemment la Juve. Une fois ces deux guerriers sur pieds, gageons que le volume de jeu parisien en LDC sera bien différent. Surtout dans la gestion des rencontres, lorsqu’il faut savoir parfois jouer le point du match nul dans mes derniers instants. C’est là où le Paris Saint Germain a péché face à Porto, et c’est là où il va devoir s’améliorer d’ici la manche retour au Parc des Princes, le 4 décembre prochain.

Car force est de constater que Paris est la dernière chance française de briller cette année en Ligue des Champions, tout du moins dans l’optique d’atteindre les huitièmes de finale, seuil fatidique de satisfaction pour les présidents tricolores de manière général. En effet on ne voit pas aujourd’hui comment Lille, qui reste sur deux défaites en deux rencontres européennes, peut viser ne serait-ce que la Ligue Europa par le biais de la troisième place du groupe, étant donné que les Nordistes s’apprêtent à défier le Bayern Munich en confrontation aller-retour. En sachant viennent de s’incliner contre les Biélorusses du Bate Borisov, grosses révélations de ce début de compétition. Bref, le LOSC va certainement devoir se rabattre sur le championnat où les résultats ne vont pas non plus très fort, c’est un euphémisme, quand Montpellier de son côté reprend du poil de la bête. Les hommes de René Girard ont arraché un courageux match nul 2-2 face aux Allemands de Schalke mercredi, alors même que la formation héraultaise était menée 2-1 et réduite à dix à l’heure de jeu. Seulement, comme ils l’ont montré l’an dernier en allant chercher jusqu’au bout le titre de champion de France, les Montpelliérains, avec du cœur et de l’envie, sont capables de réaliser des exploits. Après s’être réveillée à Nancy en Ligue 1 le week-end dernier (victoire 2-0), l’équipe du président Nicollin a ainsi impressionné par son calme, devant encore une fois un habitué de la LDC ces dernières saisons. Sans tabler sur une qualification probable de Montpellier pour le prochain tour, on peut espérer que le MHSC se fasse plaisir dans cette Coupe d’Europe que le PSG doit apprivoiser.

Damien Chédeville

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