La Ligue Europa à la rescousse

Lyon et Marseille sauvent l’honneur

Si la semaine européenne de nos clubs français avait plutôt très mal commencé avec notamment les défaites de Lille face à Valence (2-0) et du Paris Saint Germain à Porto (1-0) en phase de poules de la Ligue des Champions, disons qu’elle s’est agréablement refermée avec les succès respectifs de Lyon et Marseille, contre le Kiryat Shmona (4-3) et l’AEL Limassol (5 buts à un). Et au-delà du fait que les deux olympiques ont permis à la France de conserver sa cinquième position au classement de l’indice UEFA, à égalité de points avec l’Italie tout de même, disons que nos résultats en Ligue Europa sont encourageants pour la suite de la saison en Europe. Car si le PSG conserve, malgré sa défaite au Portugal, toutes chances de se qualifier pour les huitièmes de finales de la LDC, on ne peut pas en dire autant pour Montpellier, mais surtout Lille. Ainsi, le MHSC compte un petit point suite à son bon match nul à Schalke (2-2), et reste donc en lice pour un repêchage en Ligue Europa, voire une miraculeuse qualif pour le prochain tour. En ce qui concerne les Nordistes, l’Europe fait déjà quasiment partie du passé, si l’on considère que la plus faible équipe de leur groupe, le Bate Borisov, caracole en tête après ses deux succès en autant de journées. Et ce, alors que les hommes de Rudi Garcia n’ont pas réussi à inscrire le moindre pour l’instant. Bref, c’est plutôt vers la C3 qu’il faut se tourner pour trouver des motifs de satisfaction et d’ambition surtout, au sortir de la seconde rencontre de la phase de groupes.

Et même si Bordeaux, brillant vainqueur de Bruges en ouverture de la compétition (4-0), vient de prendre une douche froide à Newcastle, jeudi soir (défaite 3-0), les succès parallèles de Lyon et Marseille, déjà bien placés dans leurs poules respectives augurent de bonnes nouvelles pour la suite des évènements. A différentes échelles bien évidemment, au regard de la prestation de l’OL, qui, après avoir mené 3-1 à la mi-temps et donc plié momentanément le match, s’est totalement relâché. Au final, la victoire sera là pour une formation rhodanienne remaniée, et qui pourra dire merci à Gueida Fofana, auteur d’un doublé dont la clôture du score pour le 4-3 à la 90^ème minute de jeu. Toutefois, ce résultat n’empêchera pas Bernard Lacombe, conseiller spécial du président Aulas, de lâcher au micro d’OL TV toute son amertume quant au scénario de la deuxième période : « Se faire peur contre une équipe de niveau National (ndlr : en France), ce n’est pas normal… Pas d’excuses, c’est la Coupe d’Europe ! ». Un cri du cœur qui ne manquera surement pas d’être écouté par les joueurs, qui continuent tant bien que mal leur chemin vers les 16^ème de finale de la compétition, avec déjà six points glanés sur six possibles dans le groupe I. Malgré tout, on peut se féliciter de voir la chance enfin sourire à nos représentants français, qui en manquaient cruellement depuis quelques années. Une chance qui ne suffira certainement pas à leur faire poursuivre l’aventure, mais peut-être à débloquer certains matchs compliqués comme pour Lyon à Haïfa.

De son côté l’Olympique de Marseille s’est fait peur en première période au Vélodrome, lorsque l’AEL Limassol ouvra le score. Qu’importe, les joueurs d’Elie Baup, le revenant Loïc Remy en tête, ont su faire basculer la rencontre au retour des vestiaires, avec un festival offensif. L’attaquant phocéen y est allé de son doublé, comme un signe de son retour en forme, à l’heure où l’Equipe de France qui va se présenter devant l’Espagne le 16 octobre prochain, le fera sans lui. Hasard du calendrier, Didier Deschamps présentait en effet sa liste des 23 pour affronter le Japon en amical et donc les Ibériques en éliminatoires du Mondial, avant cette rencontre européenne salvatrice pour Marseille et pour Remy. Ce n’est que partie remise pour lui, si toutefois l’ancien niçois fait preuve de régularité dans ses futures performances avec l’OM. En tout cas, le temps est au beau fixe du côté de la Commanderie. En effet, après avoir réussi le relatif exploit d’accrocher Fenerbahçe en Turquie, dans la première affiche de la poule C, le club phocéen s’est offert la tête des Chypriotes, en attendant mieux. Mieux, ce serait évidemment de passer ce tour, et de préserver ainsi l’indice UEFA de la France. Mais ce n’est pas tout, car on attend de l’OM et de l’OL qu’ils jouent à fond la carte européenne, histoire de montrer à tous que malgré leur manque de moyens pour rivaliser avec le nouveau PSG, ils peuvent prétendre à un titre continental, autant que les clubs espagnols, italiens, anglais, russes ou portugais.

Fastfoot l’avait ainsi déjà développé et le répète à nouveau, nos représentants tricolores ont de belles cartes à jouer en Ligue Europa, et plutôt que de vouloir toujours disputer la LDC, autant disputer à fond la C3 dans l’optique de la gagner, plutôt que de se contenter d’une élimination précoce dans l’épreuve reine, comme s’apprête à le faire Lille. L’Euro 2016 n’est en effet pas si loin, et la crédibilité du football français se joue en partie cette année, que ce soit dans l’Hexagone, ou bien sur les terrains d’Europe. Gageons que dans ce sens, si Marseille, Lyon ou pourquoi pas Montpellier en cas de repêchage, venait à remporter la Ligue Europa, les observateurs tricolores oublieraient instantanément nos déboires en Ligue des Champions. Attendons ainsi que le fair-play financier nivèle quelque peu les niveaux des championnats ouest-européens, avant de vouloir absolument briller face à des « ogres de dettes ». En attendant, la Ligue 1 poursuit ses droits ce week-end, et la huitième journée promet d’être encore forte en émotions, alors que se profile un très succulent OM-PSG ! D’autant que pour une fois, les deux formations « ennemies » vont se disputer la première place du classement, une lutte assez rare entre ces deux poids lourds du football français. En effet on est plus habitués à voir un de ces deux clubs en crise, et l’autre en haut de l’affiche, mais là, il faut accepter, visiblement sans mal, que Marseille et Paris se tirent la bourre. Pourvu que cela dure, si l’en va de la compétitivité de la France au niveau européen. Mais des espoirs, on en a dès maintenant, et les mauvaises langues ne sauraient altérer cet enthousiasme, aussi soudain soit-il.

Damien Chédeville

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