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FastFoot
21 mai 2012

Montpellier champion, le paradis et après ?

Le plus rude reste à venir

C’est évidemment avec une immense ferveur que la France du football a accueillie dimanche soir, peu avant 23h30, le premier titre de champion de France du Montpellier Hérault Sporting club. Une ferveur que l’on peut expliquer en partie par l’anti-parisianisme que l’on retrouve assez fréquemment en province, mais également par le scénario ubuesque qui est venu conclure cette dernière journée de Ligue 1, obligeant au passage l’équipe de René Girard à patienter pour savourer son sacre. En effet, alors qu’à Lorient le PSG s’imposait difficilement deux buts à un, et que Dijon et Caen s’apprêtaient pour leur part à suivre Auxerre en seconde division, le MHSC lui était prié d’attendre que les supporters bourguignons, très en colère, soient évacués pour que le match face aux hommes de Jean-Guy Walemme se poursuive normalement, après deux longues interruptions. Mais signe que les Sudistes étaient en marche vers le succès ultime, et alors que les deux équipes étaient encore à égalité un but partout, John Utaka venait définitivement offrir l’Hexagoal à ses partenaires, suite à un corner tiré par le vétéran Dernis (2-1). Il n’en fallait pas plus pour que l’état major du club ainsi que le staff se massent au bord du terrain, avant d’exploser au coup de sifflet final. Montpellier, un magnifique et légitime champion qui aura fait durer le suspense jusqu’au bout donc, même dans les couloirs du Stade du Moustoir, où les joueurs de Carlo Ancelotti s’étaient regroupés pour suivre le dénouement d’Auxerre-Montpellier.

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Lundi, le temps était naturellement à la fête dans l’Hérault, notamment Place de la Comédie pour le défilé des « héros », pour célébrer ce titre tant attendu, et tant espéré tout au long de cette saison si riche en enseignements. Même la pluie n’aura pas eu raison d’un peuple venu saluer les Giroud, Belhanda, Cabella, Yanga Mbiwa et autre Jourdren, grands artisans de ce trophée historique, au même titre que leur gourou, le coach René Girard. Seulement désormais, tout en respectant la période de célébration adéquate dans de telles circonstances, il va falloir se relever d’un aboutissement comme celui-ci. Et c’est visiblement là où le plus dure commence. Car après le sacre national, Loulou Nicollin et son fils Laurent, entourés par le fidèle Michel Mézy vont devoir préparer cette équipe à jouer l’Europe, et pas n’importe laquelle. La Ligue des Champions, une compétition que n’a jamais disputé Montpellier, et qui est si exigeante en terme d’effectif. Alors même si encore une fois l’heure est à la fête, les deux stars du club, Olivier Giroud et Younès Belhanda vont forcément clarifier dans les jours qui viennent, leur situation contractuelle avec le MHSC. Une autre paire de manches pour les dirigeants héraultais, qui ne s’attendaient certainement pas à voir leurs « minots » porter le club au sommet de la Ligue 1. Maintenant, l’avenir à court terme du club dépend fort logiquement de ces joueurs qui ont construit le succès de la Paillade.

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Mais en attendant de pouvoir confirmer les belles performances montrées sur le terrain depuis le mois d’août dernier, gageons que le club héraultais pourra se reposer sur un centre de formation qui a son importance dans les victoires récentes de l’institution sudiste. Un centre qui va par ailleurs profiter de ce titre de champion de France, en retrouvant le podium des meilleurs viviers de formation dans l’Hexagone. Un juste retour des choses, alors que les Cabella, Stambouli et Ait Fana notamment, ont également été des éléments importants dans la dernière ligne droite en championnat. Pendant ce temps-là, le PSG doit se relever tout doucement de ses illusions perdues lorsque les nouveaux dirigeants qataris ont décidé d’évincer le champion d’automne, Antoine Kombouaré. Une décision qui a donc été lourde de conséquences et de changements, des changements qui ont surement joué contre la « méthode Ancelotti », trop opaque et peu lisible par les joueurs eux-mêmes. Malgré tout, on ne voit pas comment Montpellier va pouvoir rivaliser de la sorte la saison prochaine, face à une écurie qui va se doter, pour le deuxième gros mercato d’affilée, d’une armada de joueurs de classe internationale. Mais peu importe finalement, étant donné que René Girard et ses hommes viennent d’être sacrés. Et puis on le sait bien, Louis Nicollin n’est pas assez fou pour croire que son club va se hisser durablement dans le top 3 français, même avec l’un des meilleurs centres de formation du pays. C’est certainement la rançon du succès, de connaître une gloire éphémère, comme ont pu le vivre précédemment Lille, Marseille et bien sur Bordeaux.

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Espérons que les artisans de cette réussite héraultaise ne bruleront pas les étapes de croissance d’un club nouvellement compétitif, sous peine de voir tous les efforts consentis depuis maintenant trois ans et la remontée en première division avec Rolland Courbis, être réduits à néant. C’est le risque, il n’est bien évidemment pas à exclure, et c’est pour cela que FastFoot ne cède pas au triomphalisme béant de certains, en rappelant d’où vient Montpellier, et quelles sont les aspirations accessibles de la Paillade. Car raisonnablement, cette équipe ne peut pas viser aussi haut tous les ans, en restant à échelle familiale comme c’est le cas depuis près de quatre décennies maintenant. Une histoire de famille, celle des Nicollin, qui, tant qu’ils seront à la tête de de cette maison, tenteront dans la mesure du possible de résister aux sirènes dangereuses de la planète football moderne. L’identité, c’est aussi ce qui a fait le succès et la popularité de Montpellier tout au long de la saison, jusqu’à venir sacrer une équipe peu ronflante sur le papier, mais terriblement efficace sur le terrain. Première au classement des matchs à domicile, troisième à l’extérieur, troisième attaque la plus prolifique, meilleure défense… et puis meilleur buteur du championnat en la personne d’Olivier Giroud. Que demander de plus ? La concrétisation d’une année pleine est enfin là, et désormais Montpellier a les cartes en main pour se maintenir à un niveau conforme à la qualité de son effectif. Reste à conserver les éléments les tauliers, qui rêvent en silence de partir dans les plus grands clubs européens. Mais que la joie est simple, quand la gloire arrive dans un tel environnement. Bravo messieurs, et continuez à l’avenir, à vous battre pour ces valeurs, les vrais valeurs du foot !

Damien Chédeville



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Montpellier ne va rien lâcher !

http://www.fastfoot.fr/archives/2012/05/08/24211687.html


Article précédent :

L’Europe sourit aux audacieux(ses)

http://www.fastfoot.fr/archives/2012/05/20/24304185.html



Crédits Photos : letelegramme.com ; rienafoot.com ; europe1.fr

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