Montpellier peut-il basculer en tête ?

Dernier baroud avant la trêve

Alors que le PSG et Lille avaient une occasion rêvée de prendre le commandement de Ligue 1, dimanche soir, les deux équipes favorites pour le titre se sont contentés d’un match nul et vierge, laissant à Montpellier le soin de mener encore un peu plus le peloton. Un résultat qui néanmoins, leur permet de rester « dans la roue » du MHSC, en vue d’une 19° et dernière journée de la phase aller, ce mardi et mercredi soir. Bonne tactique dirons certains, pour ne pas trop s’exposer avant de reprendre réellement les choses en main. Ou simple décompression de fin d’année, pour des groupes qui commencent à sentir le poids des matchs, et surtout celui des rencontres européennes, qui n’ont du reste pas permis ni à Paris, ni au LOSC, de continuer l’aventure plus loin. Car comme le faisait remarquer FastFoot avant ce fameux « choc » du dimanche soir, les deux clubs ont maintenant l’avantage d’être à armes égales, étant donné qu’ils sont chacun éliminés de toutes compétitions continentales. Un avantage par rapport à Lyon et Marseille, qui vont devoir continuer à « penser Europe », avec leur huitième de finale de LDC en ligne de mire, mais surtout le signe que le titre de champion de France est bien l’objectif affiché de ces deux grandes écuries.


C’est donc dans cette optique que se prépare le dernier acte de la première moitié d’exercice, qui aura  accouché d’un rythme assez soutenu en tête, avec un leader montpelliérain survolté, et porté par le talent de sa jeune génération. D’ailleurs, les Héraultais ont-ils les moyens de basculer en tête à la trêve ? C’est la question que tout le monde se pose, depuis la lassitude affichée à Valenciennes (défaite 1-0) et face à Toulouse ce week-end (match nul 1-1), par les partenaires d’un Younès Belhanda moins tranchant qu’à son habitude. C’est donc assez logiquement, avec un leader technique en baise de régime, que Montpellier a marqué le pas en championnat, après une série incroyable de réussite, mais surtout de belles performances contre des formations jugées supérieures. Rappelons ainsi que les protégés du président Louis Nicollin ont déjà disposé lors de cet exercice, de Lille, Rennes et de Marseille. Rien que ça… Mais ce sont justement ces efforts que sont en train de payer les Sudistes, qui ne résistent encore qu’à la différence de buts favorable, à l’ogre parisien.


Face à ce constat, il est donc fort à parier que le PSG, en déplacement à Saint-Etienne, ou bien Lille, qui accueille Nice, peuvent ravir la premier place du championnat à un Montpellier qui aborde un test important face à Evian, promu le plus accrocheur et surtout le plus joueur cette saison. Malgré tout, on se dit qu’avec la perspective de souffler durant deux petites semaines après ce match, les joueurs de René Girad vont pouvoir balancer leur dernières forces, dans ce rendez-vous crucial dans les Alpes. Car plus que pour la forme, l’ancien club de Laurent Blanc joue aujourd’hui une petite page de son histoire, s’il est amené à devenir le champion d’automne, version 2011-2012 de Ligue 1. Un enjeu qui vaut visiblement le coup de se dépasser une dernière fois avant les fêtes en famille. Car par la suite, ce ne sera pas la même histoire avec la Coupe d’Afrique des Nations qui va notamment priver Montpellier de son meneur attitré, Belhanda, et de son compère récupérateur et non moins talentueux Jamel Saihi. Tous deux étant partant pour la sélection marocaine pour le premier, et tunisienne pour le second. Autant dire une grosse perte pour les partenaires d’Olivier Giroud.


Et comme la formation cévenole n’a pas tout à fait les moyens financiers déployés par les investisseurs qataris pour le PSG, ou même l’appui d’un grand groupe comme les cinémas Pathé à Lille, il sera d’autant plus difficile de faire face à la concurrence. Car aujourd’hui, Paris a une force de frappe énorme, et on murmure déjà que les arrivées de Beckham et de Tevez dans la capitale sont quasi bouclées. Alors en face, c’est sur on ne peut compter que sur les Estrada, Yanga-M’biwa, et autre Giroud, mais c’est bien connu, il ne suffit pas de déployer des millions d’euros pour connaître la gloire. Et c’est ce que les nouveaux dirigeants franciliens commencent à comprendre, même s’ils continuent leurs emplettes sur le marché des transferts. Car si Montpellier tient tête à ces deux grands clubs de L1 aujourd’hui, c’est davantage grâce à une dynamique de groupe et un sens aigu du collectif, que pour une histoire de gros sous. C’est d’ailleurs pour cela que FastFoot prend le pari que la vérité du terrain va prendre le dessus sur les « pétro-dollars » et que Montpellier va bien terminer l’année 2011 au sommet de la hiérarchie, n’en déplaise aux nouveaux justiciers du foot. Car le football c’est avant tout une histoire d’hommes, et non de mercenaires, de supporters et non d’actionnaires, mais surtout de passion, et non d’argent…

Damien Chédeville



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