Les passeurs dans l’ombre

La jeune génération au pouvoir

En matière de statistiques dans le football moderne, les médias français et européens (FastFoot en fait partie), parlent bien souvent des meilleurs buteurs des grands championnats. En France, cette année, on scrute ainsi beaucoup le parcours croisé de Kévin Gameiro et Moussa Sow, les deux principaux prétendants au titre de « pichichi » de Ligue 1. Mais il y a des joueurs sur lesquels la presse s’attarde moins, voir pas du tout, et qui sont pourtant aussi décisifs que les buteurs, ces sont bien évidemment les passeurs. Ces hommes, qui font qu’un but est plus facile à marquer, lorsqu’ils amènent sur un plateau, des ballons que les attaquants n’ont bien souvent, qu’à pousser au fond du but. Et bien FastFoot a décidé de mettre à l’honneur ces artisans de l’ombre, qui ne sont quasiment jamais récompensés, alors même qu’ils poussent régulièrement leurs équipes vers le succès.


Parmi ces joueurs qui délivrent des caviars tous les week-end, sur les terrains de L1, on distingue deux genres de passeurs. Il y a tout d’abord, le passeur décisif par excellence, qui se spécialise dans ce domaine en particulier. Mais il y a également le passeur-buteur, qui cumule les talents de savoir faire marquer ses partenaires, et de marquer lui-même de façon récurrente. Bien évidemment, ces deux types de joueurs méritent tout autant qu’on parle d’eux, même si on le sait, il est très difficile de truster les deux classements respectifs. D’ailleurs, on notera que les éléments qui font partie de la seconde catégorie sont beaucoup moins nombreux. Ainsi, dans le classement des vingt meilleurs passeurs de Première Division, mis à jour par la Ligue elle-même (LFP), on ne compte que deux joueurs à plus de quinze passes décisives et buts confondus.

Ces deux joueurs sont d’ailleurs tous les deux des ailiers, l’un gaucher, l’autre droitier. Il s’agit du Lillois Gervinho, auteur de douze réalisations et de huit passes décisives (20 au cumul), et du Parisien Nene, qui a lui à son actif treize buts et cinq passes (18 au cumul). Des statistiques qui valent le coup d’être mises en valeur, tellement ces deux joueurs demeurent importants dans la réussite de leurs formations. Ainsi, notons que l’Ivoirien est impliqué dans 41% des buts de son équipe (sur 49 buts marqués en championnat par le LOSC), que ce soit à la finition, où dans la dernière passe. Tandis que le Brésilien lui, a participé à 43% des réalisations enregistrées par le Paris Saint Germain en Ligue 1 (42 buts). Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes. Malheureusement, il est très rare de pouvoir cumuler de cette manière, buts et passes décisives.


C’est pour cela qu’il existe de vrais spécialistes de « l’avant-dernier geste » en France. Le premier d’entre eux, leader du classement des passeurs, n’est autre que le Sochalien Marvin Martin, milieu de terrain offensif, révélé il y a deux saisons dans le Doubs. Ce petit gabarit d’1,71m, a déjà délivré onze passes décisives à ses coéquipiers depuis le début de saison. Ajoutons qu’il a tout de même inscrit trois buts, alors que son dauphin, Anthony Mounier, 23 ans, totalise lui neufs passes et deux buts avec l’OGC Nice. Troisième de ce podium, le Tchèque Jaroslav Plasil fait office de « jeune papi », dans un tableau dominé majoritairement par des « minots ». Le Bordelais compte également neuf passes, et devance donc le Lillois Gervinho, et son partenaire au sein de l’attaque nordiste, Eden Hazard, qui en est à sept unités. Des statistiques qui semblent être sur les bases de celles de l’an dernier, quoique légèrement en avance.

Pour rappel, le meilleur passeur de L1 sur l’exercice 2009-2010 était Marseillais. L’Argentin Lucho Gonzalez avait ainsi terminé la saison avec onze passes décisives. Soit précisément, le total qu’affiche aujourd’hui Marvin Martin, et ce, à dix journées de la fin du championnat.

Damien Chédeville


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