L’erreur qu’Aulas ne doit pas faire

Rémi Garde, seul garant de la stabilité

En ces temps de crise économique dans le championnat de France, le Paris Saint-Germain semble bien seul à ne pas se soucier des dépenses qu’il engendre au rayon des transferts, durant les périodes de mercato. Depuis l’arrivée en fanfare des Qataris à la tête du club de la capitale en juin 2011, le prince Tamim Ben Hamad Al-Thani, par l’intermédiaire du président du PSG, Nasser Al-Kheilaifi, a ainsi déboursé un peu plus de 250 millions d’euros pour obtenir les signatures de 16 joueurs (Lugano, Sirigu, Gameiro, Menez, Sissoko, Matuidi, Bisevac, Pastore, Maxwell, Alex, Thiago Motta, Verratti, Lavezzi, Thiago Silva, Ibrahimovic et Lucas Moura) en deux saisons. Un apport inimaginable auparavant, qui pour une bonne partie a été investi dans un quintette de luxe, Lucas Moura/Pastore/Thiago Silva/Lavezzi/Ibrahimovic (180 millions d’euros environ), made in Serie A italienne à 80% ! Impossible de rivaliser financièrement en tout cas en Ligue 1, même si sportivement, Paris a trouvé en Marseille et Lyon, deux challengers plus coriaces que prévu. Ainsi, à la trêve, les coéquipiers de Mamadou Sakho se sont vus obliger de partager la tête du championnat, avec un total de 38 points, malgré une différence de buts largement favorable (+24 contre +16 à Lyon et +4 à Marseille). Une situation que personne n’aurait pu imaginer au coup d’envoi de cet exercice 2012-2013, à commencer par Jean-Michel Aulas, le président bienfaiteur de l’Olympique Lyonnais. Ce dernier avait même été clair depuis un an et demi, les objectifs du club à court terme devaient être revus à la baisse, dégraissage de la masse salariale oblige.

Après les sept titres glanés en autant d’années civiles (2002/2008), suivis de trois saisons sans trophée, il n’était évidemment pas envisageable de garder des joueurs comme Cris, Kim Källström et Ederson notamment, grassement rémunérés pour un rendement qui n’était plus conforme à leurs émoluments. Et ce, même si Garde a ramené la Coupe de France à Lyon la saison passée. Exit donc une partie de ceux qui ont profité de la montée en puissance de l’OL dans le championnat de France, parmi lesquels on retrouvait également Aly Cissokho, Miralem Pjanic ou encore Jérémy Toulalan. Mais le départ qui a vraiment marqué un tournant dans la politique ambitieuse de l’écurie rhodanienne, c’est certainement celui d’Hugo Lloris, gardien emblématique, même si ce dernier n’a pas eu la chance de décrocher un seul titre avec Lyon. Lorsqu’il fait ses valises pour rejoindre Tottenham à la fin du mercato estival en août dernier, on se dit alors que Jean-Michel Aulas est allé trop loin dans sa volonté drastique de faire des économies, et que l’effectif de Rémi Garde, fraichement sorti de sa première saison de Ligue en tant qu’entraîneur, va se voir fracturé. Mais à la plus grande surprise générale, non seulement l’OL ne sombre pas dans le ridicule, mais au contraire, le staff lyonnais réussit à créer une certaine émulation au sein du groupe largement rajeuni, au point que le président Aulas lui-même n’en croit pas ses yeux. Alors il y aura bien la déception entretemps de tomber face au PSG dans le choc des titans au Parc des Princes le 16 décembre, mais tout de même, Maxime Gonalons et ses partenaires arrivent à s’accrocher aux basques de Paris.

Si bien qu’à l’orée d’une année 2013 qui s’annonce déjà riche en rivalités, on ne donne plus autant de crédit à une victoire écrasante des Franciliens dans le championnat de France. Seulement, pour que le duel soit à peu près équitable jusqu’au bout, il semble que le patron des Gones ne doive se résigner à revenir sur ses prévisions passées concernant le futur mercato hivernal qui ouvrira ses portes au 1er janvier à minuit (date de fermeture fixée au 31 janvier à minuit). Initialement, Jean-Michel Aulas avait en effet prévu de céder encore deux ou trois joueurs de valeur, pour assainir un peu plus les finances de l’OL Groupe, de nouveau déficitaire sur l’exercice 2011-2012 à hauteur de 28 millions d’euros. Problème, depuis cette annonce, Lyon marche de mieux en mieux et concurrence donc directement le PSG, au plus grand bonheur de son coach Rémi Garde. Traduction, si cette saison les joueurs de l’ancien directeur du centre de formation de Tola Vologe doivent se contenter de disputer la Ligue Europa, l’ambition désormais affichée est de décrocher une place directement qualificative pour la prochaine Ligue des Champions. Et pour ce faire, gageons qu’il serait suicidaire de compter sur le départ du meilleur buteur de l’équipe, Bafétimbi Gomis (11 réalisations en L1), pour réaliser des économies d’une part, et garder le cap sportif actuel d’autre part. De même qu’il serait inapproprié de laisser partir le Brésilien Michel Bastos, longtemps blessé depuis le coup d’envoi de la saison, mais incroyablement décisif lorsqu’il rentre sur le terrain (10 matchs, 5 buts).

Ensuite, concernant le cas Yoann Gourcuff, il est assez inquiétant de voir qu’il passe plus de temps à l’infirmerie qu’à défendre les couleurs de son équipe, qui plus est avec un tel salaire (plus de 400 000 euros brut/mois), mais son éphémère complémentarité avec le revenant miraculeux Steed Malbranque, nous a tous donné l’eau à la bouche. De même que son entente évidente avec son « petit frère », Clément Grenier, au moins aussi doué que lui même si également fragile musculairement. Bref, cela ne semble pas être le moment pour le président Aulas de dégraisser davantage un effectif que l’on n’attendait déjà pas à ce niveau, même si des éléments comme Jimmy Briand, Arnold Mvuemba ou encore Fabian Monzon ne donnent pas satisfaction à hauteur des attentes placées en eux. Ces deux derniers ont un temps de jeu quasiment nul depuis leur arrivée au club, au point qu’ils soient même précédés par des jeunes issus du centre de formation dans la tête de Rémi Garde, tandis que l’ancien rennais est absent depuis début novembre pour cause de blessure. De toute façon, l’international tricolore semble avoir été doublé par Alexandre Lacazette, très performant dans son couloir droit. Mais qu’importe, ce qui compte aujourd’hui c’est que l’OL a les moyens de rivaliser encore un peu avec le PSG, en attendant en tout cas les futures emplettes de la direction qatarie, et qu’il ne faut donc pas toucher au groupe actuel, suffisamment armé et soudé pour aller décrocher la LDC. De la concurrence en tête du classement, la Ligue 1 en a besoin pour exister encore en Europe, alors Monsieur Aulas, oubliez vos bonnes résolutions de 2012 et laissez Rémi Garde faire le reste !

Damien Chédeville

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Crédits Photos : sport24.com ; leparisien.fr ; foot01.com

Comments

[cassiusdemontpeu]

On attend avec impatience que le Directeur Administratif du MHSC Peybernes , associé à son Directeur de la stratègie Rouvière ( si on ne fait pas la petite démarche administrative qui nous offre l'Europe sur un plateau , on ne sait pas où la Stratégie interviendra ) dépose le recours qui avec le réglement actuel du Championnat désigne le 5ème et le 6ème à la fin des matchs joués par toutes les équipes, soit Lyon et MHSC , comme européens ( on ne peut pas prendre la journée suivante de Championnat non jouée par Strasbourg contre le PSG ( en cas de victire de strasbourg contre le PSG ( ils l'ont déjà réalisé , Srasnbourg passait 5 ème du Championnat ! ) . le recours tardif de laFFF pour changer le règlement ne peut en aucun cas avoir d'effet rétroactif : Nos juristes vont jouer sur du velours !