Les Olympiques sont bien là

Une bonne entrée en matière

Ca y est, c’est la reprise ! Le championnat de France de Ligue 1 a ainsi refait surface ce week-end, quelques jours seulement avant le match amical de l’Equipe de France face à l’Uruguay, pour la première de Didier Deschamps dans le costume du sélectionneur. Et si la rencontre inaugurale de cette nouvelle saison, Montpellier-Toulouse (vendredi soir), n’a pas tenu toutes se promesses (1-1) avec notamment trois expulsions pour mauvais gestes, la suite de la 1ère journée a été elle plutôt convaincante. Des buts, il y en a eu 24 en tout, du spectacle, avec la première d’Ibrahimovic en L1 signée d’un doublé, des retournements de situation, que ce soit au Parc des Princes justement (Paris était mené 2-0 à la mi-temps par Lorient, 2-2 score final), ou bien à Sochaux (Bastia s’impose 3-2 après avoir été dominé 2-1), ce ne sont pas les évènements qui ont manqué pour cette rentrée. On peut d’ailleurs se féliciter de voir que les joueurs de notre championnat n’ont pas eu spécialement la gueule de bois, alors que celui-ci est le premier des cinq principaux en Europe de l’ouest à reprendre. Bref, disons que le mercato aura échappé aux amateurs de football en France durant quelques heures, le temps de voir le PSG souffrir puis se régler face à une équipe lorientaise très conquérante, ou bien d’assister au succès encourageants et à l’extérieur, du challenger lillois (2-1 à Saint-Étienne), et l’outsider bordelais (3-2 face à Evian).


Mais plus surprenant que cela puisse paraître, les deux équipes qui n’ont pas manqué leur démarrage malgré les apparences inquiétantes et qui méritent à ce titre un focus de FastFoot, ce sont Lyon et Marseille. Les Olympiques ont en effet réussi leur entrée en matière, eux aussi hors de leurs bases, respectivement face à Rennes (1-0), l’éternel sparing Partner, grâce au repenti Yoann Gourcuff, et contre Reims, le très cher promu champenois. Le symbole d’une belle combativité, alors que les deux entités font face à une conjoncture financière tumultueuse, avec des recettes en berne, des stades en rénovation pour l’OM, et en phase de construction pour l’OL, et donc des ambitions revues à la baisse. Ces même institutions qui, on le rappelle, disputaient chaque année ou presque la Ligue des Champions depuis le début des années 2000. Alors certes, ce premier succès de la saison n’en font pas des candidats pour le titre, bien au contraire, et il ne s’agit pas là de faire l’apologie de leur « gestion de crise », mais tout de même, cette éclaircie dans leur quotidien parfois irrespirable fait plaisir à voir. D’autant que se préparent d’un côté et de l’autre du Rhône, deux fins de mercato estival assez mouvementées. Ce n’est un secret pour personne, depuis le départ de Didier Deschamps pour l’Equipe de France, Marseille et son président Vincent Labrune en tête, se sont mis dans la tête de réduire considérablement les dépenses du club.


Premier élément à en avoir fait les frais, le milieu de terrain international français Alou Diarra, très critiqué la saison passée pour son faible investissement dans le parcours olympien. L’ancien bordelais s’en est allé pour l’Angleterre et West Ham, et pourrait être imité par d’autres cadres de l’équipe comme Cesar Azpilicueta, Loïc Remy ou encore Stéphane M’Bia. Des départs qui, s’ils s’avèrent conjugués, viendront soulager la masse salariale du club, mais qui affaibliront d’autant les troupes d’Elie Baup. Et c’est dans ce contexte-là que l’on peut dire que la victoire étriquée mais arrachée à Reims, dimanche soir, témoigne d’une envie positive, malgré les contraintes financières et médiatiques actuelles. Même constat à Lyon, où les restrictions économiques sont également de mise. Plus de places pour les retraites dorées et autres prolongations confortables, l’objectif du président Jean-Michel Aulas étant d’essayer de faire aussi bien voire mieux que l’exercice précédent avec moins de recettes. Faute de participation en Ligue des Champions, et donc de retombées en conséquence, le septuple champion de France est obligé de réduire la voilure. C’est la raison pour laquelle Kim Källström vient de quitter le navire pour rejoindre le Spartak Moscou, lui qui faisait partie du top 3 des joueurs les mieux payés de l’Olympique Lyonnais, avec un peu plus de 300 000 euros mensuels (bruts).


Michel Bastos devrait suivre le même chemin, de même qu’Aly Cissokho qui peine toutefois à trouver preneur, alors qu’Anthony Réveillère, l’ancien de la bande va prendre lui la direction de Paris où il va suppléer Milan Bisevac. Le Serbe lui fera le chemin inverse, et sera ainsi la première recrue lyonnaise de l’intersaison, dans une arrière garde en chantier depuis deux saisons maintenant. Cris ne voulant pas prendre ses valises, étant donné ses émoluments, le père Rémi Garde va semble-t-il devoir encore gérer des problèmes de vestiaire, à moins que le défenseur brésilien ne se résigne à partir de son propre chef. En tout cas, impératifs de gestion obligent, les Olympiques ont bien débuté la saison qui va les tenir à l’ombre du Paris Saint Germain. Et ce n’est pas une si mauvaise nouvelle, car entre les ambitions affichées du PSG et du « first challenger », Lille, et l’attention de nouveau palpable autour de Montpellier, champion en titre, l’espace est peut-être plus accessible que jamais pour prétendre jouer une « meilleure » Europe l’an prochain. Car avouons-le sans détours, Lyon et Marseille ne se contentent pas de la Ligue Europa, il la subissent. Pas sur dans ces circonstances, que les deux poids lourds du football tricolore se satisfassent deux saisons de suite, des places d’honneur dans un tableau un peu plus homogène chaque année. Reste donc à marcher dans les pas de leur première apparition de l’exercice, convaincante, sous peine de sombrer un peu plus dans l’anonymat le plus total.

Damien Chédeville



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