Mais que fait Marseille ?

21 mars 2012

Mais que fait Marseille ?

L’OM en pleine chute libre

Après la sixième défaite d’affilée toutes compétitions confondues, concédée par l’OM face à Dijon samedi soir dernier (2-1), on se disait que la Coupe de France arrivait à point nommé pour un club aussi essoufflé. Les supporters marseillais attendaient même une vraie réaction d’orgueil de la part des joueurs et du staff, qui plus est face au petit poucet de la Coupe, Quevilly, équipe de National. D’ailleurs, le président Vincent Labrune n’en espérait pas moins au coup d’envoi, alors que son équipe est en passe d’être écarté de toute course à l’Europe. Mais il n’en est rien, ce mardi soir, Marseille a réédité la déroute historique de Carquefou, mais cette fois contre les Normands du sorcier Régis Brouard. Une défaite après prolongations, trois buts à deux, qui, au-delà de l’élimination stricto sensu, nous ramène à un constat implacable : l’OM est vraiment malade ! Malade d’une série de revers qui n’en finit plus, malade de se voir qualifié en quarts de finale de la Ligue des Champions, et en même temps de ne pas être en mesure de jouer l’Europe l’an prochain, et enfin malade de voir des joueurs amorphes sur le terrain, incapables d’amorcer une quelconque réaction. Bref, Marseille a tous les symptômes d’un club qui va mal, et qui ne fait qu’empirer son état de santé.

Une santé qu’on ne peut désormais plus résumer à un simple problème de finances, mais bien à une déroute sportive et collective du groupe de Didier Deschamps. On en serait presque à se demander si ces joueurs-là ont le niveau pour jouer à l’OM, pilier historique du championnat de France. C’est vrai, si l’on excepte le jeune Nicolas N’Koulou, meilleure recrue du dernier mercato estival et cadre incontestable de la défense phocéenne, Loïc Remy, seul vrai talent pure en attaque, voir André Ayew et Mathieu Valbuena qui malgré tout font leurs matchs, ce Marseille version 2011-2012 ne vaut pas grand chose. Ah pardon, nous allions oublier le valeureux capitaine de cette équipe, Steve Mandanda, qui ne peut que sauver ce qui est encore possible, comme face à l’Inter, au 8° de finale retour de la LDC. Au final, on se rend compte que l’OM ne peut s’appuyer réellement que sur quatre à cinq éléments de qualité. Pour le reste, ou bien la motivation n’est pas là, ou bien la cellule de recrutement du club n’a pas fait son travail correctement. Disons que FastFoot serait tenté de choisir la deuxième solution. En effet, on ne peut pas essuyer en une saison, les échecs retentissants qu’ont été les achats de Lucho Gonzalez et André-Pierre Gignac.

Après, on pourra toujours taper sur Jérémy Morel, pas au niveau, sur un Alou Diarra méconnaissable ou sur un Souleymane Diawara en fin de cycle, mais reste que ces trois joueurs n’ont pas couté 18 millions d’euros. Ce sont des erreurs certes, mais moins importantes que les deux premiers nommés. Et puis comment expliquer qu’une formation visant chaque année l’Europe, dotée de moyens financiers conséquents, et dirigée par des gens plus ou moins compétents, puisse enchaîner seize matchs de rang sans défaite entre fin novembre et fin février, pour aboutir finalement à une série incroyable de sept revers d’affilée ? Résultat, non seulement l’OM ne jouera pas de Coupe d’Europe la saison prochaine, mais les hommes de Didier Deschamps vont certainement terminer l’exercice en cours avec le seul Trophée des Champions comme lot de consolation. Et ce, après avoir été en lice dans les quatre compétitions possibles jusqu’à ce mercredi soir maudit. Car ne rêvons pas, les Marseillais ne vont pas éliminer le Bayern Munich en Ligue des Champions, et il paraît difficile de les voir battre l’OL en finale de la Coupe de la Ligue.

Mais si ce n’était que cela encore… non, Marseille est également englué à la neuvième place du championnat de France, à vingt points du leader parisien, mais surtout à seulement trois unités du dixième Evian Thonon Gaillard (39 points contre 36 pour l’ETG). C’est dire, si le malaise est profond ! Alors si l’on peut parler sans langue de bois de faillite générale, on voit mal aujourd’hui comment l’OM peut relever la tête, étant donné que les joueurs ont grillé quasiment toutes leurs cartes, et que Didier Deschamps lui-même semble résigné à quitter son club de cœur en fin d'exercice. Et voilà la démonstration qu’une simple avarie, comme le début de saison catastrophique du club phocéen, peut se transformer en fiasco général à l’aube d’un printemps pourtant crucial. Car il ne faudra pas laisser trop d’avance aux autres, notamment le PSG, Lille et Lyon pour ne citer qu’eux, sous peine de repartir pour une décennie de disette, comme au début des années 2000. En effet, Marseille a peut-être loupé la transition avec l’après Robert-Louis Dreyfus, qui a tout de même abouti à un titre de champion grâce au travail de ce dernier, en se trompant sur de nombreux tableaux. Et notamment sur les gros transferts de ces dernières années, chose qui a d’ailleurs récemment couté à l’OL de Jean-Michel Aulas, sa suprématie après sept titres d’affilée !

Damien Chédeville

Dans le même thème :

Lyon/Marseille : panique à bord

http://www.fastfoot.fr/archives/2012/03/08/23708239.html

Article précédent :

Le LOSC peut encore y croire