Comment Rémi Garde a apaisé l’OL

Un environnement plus propice à la réussite

Mercredi soir, pendant que Lille s’inclinait en match de poule de la Ligue des Champions sur le terrain de l’Inter Milan (2-1), Lyon ne pouvait pour sa part, éviter un nouveau revers face au Real Madrid (2-0), après celui subi au match aller (4-0). Paradoxalement c’était le premier au Stade de Gerland en cinq confrontations dans le Rhône contre l’ogre espagnol. Malheureusement, ce résultat quasi inéluctable étant donné l’écart de niveau entre les deux équipes, ne vient pas alimenter les espoirs de qualification de l’OL pour les huitièmes de finale. Car dans le même temps, le concurrent direct des coéquipiers de Cris, l’Ajax Amsterdam, n’a pas laissé passé sa chance à domicile devant le Dinamo Zagreb. En effet, le prochain adversaire des « Gônes » en Coupe d’Europe, l’a emporté très facilement, quatre buts à zéro, contre une formation croate bonne dernière de ce groupe D. Du coup, les Hollandais comptent aujourd’hui sept points contre quatre aux Lyonnais.


Et même si l’on imagine Lyon remporter ses deux ultimes rencontres dans la poule, le destin des protégés de Rémi Garde semble être dans les mains du Real Madrid, dernier challenger de l’Ajax lors du sixième rendez-vous. D’autant que l’OL possède une différence de buts largement défavorable (-4), par rapport au champion des Pays-Bas en titre. Bref, on se dit qu’un résultat nul n’aurait pas été de trop dans le double confrontation face aux Madrilènes. Malgré tout, on ne sent pas un vent de panique, ni même de violentes critiques émaner de l’environnement de l’Olympique Lyonnais, et notamment de la presse en général. Un signe que les choses peuvent changer très vite, au gré de chamboulements à la tête de l’équipe. Car si l’OL avait présenté un tel bilan en deux matchs face au Real sous l’ère Puel, nul doute que les médias se seraient emparés du « scandale », et auraient tout fait pour que le bourreau soit poussé vers la sortie.


Or, au lendemain de ce mauvais épisode, Rémi Garde semble être largement épargné par les commentateurs sportifs, plus occupés par l’annonce de la liste de Laurent Blanc pour les matchs amicaux face aux Etats-Unis et à la Belgique. Mais ce n’est pas plus mal pour lui finalement, qui, d’une part, ne mériterait pas un quelconque acharnement, et d’autre part nous habitue depuis son intronisation l’été dernier, à travailler dans la sérénité et non l’affolement. Une méthode qui a pour le moment porté ses fruits en championnat, puisque l’OL est aux portes du podium… mais pas vraiment en Coupe d’Europe. Quoique rappelons que le club de Jean-Michel Aulas a pris un tournant à l’intersaison, en réduisant significativement son train de vie et en donnant la part belle aux jeunes issus du centre de formation rhodanien. Une décision qui a, en plus de l’absence de longue durée des Cris, Gourcuff mais surtout Lisandro, déterminé des objectifs à la baisse par rapport aux saison précédentes.


Auparavant, on était en effet habitué à voir l’OL se déclarer candidat pour le titre, quand cette année les dirigeants lyonnais ont désigné le podium comme principale cible. Conséquence, la pression a baissé d’un cran, et la sérénité « gardienne » a succédé aux remous permanents de la période Puel. Une période il est vrai, marquée par de nombreux évènements dont cet automne 2010 catastrophique, qui avait vu Lyon toucher le fond au soir d’une défaite dans le derby régional face à l’ennemi juré stéphanois. Cette saison, Garde a non seulement un bilan bien plus encourageant à la même période (23 points en championnat contre 16 l’an passé), mais il a en plus permis aux Lyonnais de remporter deux derbies d’affilée (en Coupe de la Ligue puis en L1). Du coup, l’heure est à l’apaisement en ce début du mois de novembre, malgré une situation mal embarquée en Coupe d’Europe, et ce, pour la première fois depuis 2007, alors que l’OL s’est retrouvé huit fois en huitième de finale de la LDC sur les huit dernières saisons. Pas de panique donc avec un Rémi Garde lucide et bon perdant, à la tête d’une équipe qui semble tout de même monter en puissance, à mesure que les cadres blessés fassent leur retour à la compétition. C’est indéniable, cette saison, l’OL a un visage bien différent.

Damien Chédeville



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