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FastFoot
6 mars 2013

Paris rêve d’Europe

La Ligue 1 au second plan

La saison 2012-2013 du Paris Saint-Germain ressemble décidément à un enchaînement de paradoxes. Si brillants face aux grosses écuries du championnat de France comme face à Lyon ou plus récemment devant Marseille par deux fois, les joueurs de Carlo Ancelotti sont également capables de sombrer face aux petits, Sochaux et Reims pour ne pas les citer. De la même manière, quand ce grand PSG s’incline contre des formations bien plus faibles que lui en championnat, il est capable de remporter de grandes batailles européennes trois jours plus tard ou plus tôt, en Ligue des Champions. Cette décompression plus ou moins légitime s’est déjà produite à quatre reprises cette saison, dont trois fois durant la phase de poule. Ainsi, les partenaires de Zlatan Ibrahimovic s’étaient inclinés à la surprise générale contre Saint-Etienne et Rennes au Parc des Princes, avant de venir à bout de Zagreb et du Dynamo Kiev en Coupe d’Europe. En décembre, c’est à Nice que le groupe francilien cédera sous la pression de « l’avant Ligue des Champions », et puis très récemment, Sochaux s’offrira le leader de Ligue 1, cinq jours après que ce dernier vienne à bout du FC Valence, en Espagne, pour le compte des huitièmes de finale aller de la LDC. Bref, il ne s’agit de jeter l’opprobre sur une équipe qui vise les sommets en Europe, où la France était par ailleurs de moins en moins bien représentée ces dernières saisons, mais il est assez évident que le Paris Saint-Germain, et sa direction qatarie, sont davantage tournés vers la reine des compétitions continentales, plutôt qu’en direction d’un championnat que ce nouveau PSG n’a pas su remporter l’année passée.

Nasser Ancelotti
Deux raisons peuvent expliquer ce constat frappant. D’une part, les joueurs parisiens se sont sans doute rendus compte qu’en ne jouant à fond qu’un match sur deux environ en Ligue 1, le rendement était suffisant pour pouvoir occuper le fauteuil de leader, malgré l’opiniâtreté de Lyon et Marseille. Deuxièmement, que ce soit du côté du groupe, bien évidemment transcendé par ces rendez-vous européens, et l’espoir de briller aux yeux de tout un continent pour pouvoir rêver d’un avenir encore plus rose, ou bien du point de vue de l’organigramme, à commencer par le directeur sportif Leonardo, mais surtout avec le président et l’actionnaire qataris, la perspective de remporter un titre européen est bien plus attractive qu’un trophée national. Malgré tout, ce qui est difficile à comprendre, c’est le timing avec lequel s’enchaînent ces évènements. Si on parlait de la volonté assidue de briller en Europe de l’Olympique Lyonnais sous Claude Puel, club qui restait sur sept sacres de champion de France d’affilée, la démarche serait compréhensible. Mais dans le cas présent, le Paris Saint-Germain n’a non seulement gagné aucun championnat depuis 1994, mais le club n’a pas non plus raflé de trophée depuis l’arrivée des dirigeants qataris à sa tête, à l’été 2011. Si bien qu’il est étonnant de voir l’équipe parisienne, que l’on croyait investie d’une mission nationale dans un premier temps dixit le président Nasser El Khelaifi, se tourner aussi vite vers son second objectif à moyen terme, à savoir remporter un grand trophée européen, en l’occurrence la Ligue des Champions, dont Marseille reste le seul vainqueur français au palmarès.

Pastore LDC
Une fois ce raisonnement et cette interrogation du point de vue purement stratégique, posés, il est légitime de soutenir le PSG dans sa quête de gloire sur le Vieux Continent. Il ne s’agit évidemment pas de se servir de la politique sportive biaisée du directoire, pour critiquer les ambitions résolument légitimes du club à échelle continentale. C’est pourquoi cette étape face à Valence est importante dans le cheminement de l’institution de la capitale, après un parcours quasi sans faute en matchs de poule, hormis la courte défaite à Porto. Elle représente un pallier supplémentaire dans la crédibilisation sportive du club à échelle continentale, en plus d’être un espace de communication et un tremplin en terme d’image. D’ailleurs, concernant la fameuse image de marque, la révolution du PSG a commencé avec l’élaboration d’un nouveau logo publié il y a tout juste deux semaines, mettant en avant la « marque » Paris, et reléguant de fait Saint-Germain, élément historique de la construction de l’écurie et de son centre de formation actuel. Avec l’arrivée de David Beckham et ses débuts flatteurs sur le terrain, en plus de son comportement professionnel irréprochable, disons que Paris n’a plus qu’à traduire dans les résultats les ambitions qu’on lui prête. Avec qui sait, la possibilité de rencontrer pourquoi pas le Real Madrid dès les quarts de finale, ce qui serait un merveilleux clin d’œil du destin alors que les gazettes européennes ne parlent que de José Mourinho et Cristiano Ronaldo dans la capitale tricolore, depuis le mercato d’hiver. Et puisque l’on parle d’image, gageons qu’un Real Madrid/Paris Saint-Germain en Ligue des Champions aurait « de la gueule » comme on dit.

Beckham Leonardo
En attendant, Carlo Ancelotti doit composer sans son meilleur atout de la première partie de saison, Zlatan Ibrahimovic, qui s’est lentement transformé en meilleure épine dans le pied. Le géant suédois, expulsé au match aller face à Valence alors que le PSG maîtrisait la fin de rencontre, et qui a écopé de deux rencontres fermes de suspension, balbutie en effet un peu son football ces temps-ci, au point que l’on parle davantage de l’efficacité retrouvée d’Ezequiel Lavezzi sur le front de l’attaque. L’épanouissement de l’ailier argentin ne fait plus aucun doute maintenant, pas plus que l’avènement d’un Lucas Moura de plus en plus intéressant car généreux dans les efforts, à défaut d’être buteur pour l’instant. Qu’importe, puisque derrière l’équipe est très solide en défense, même lorsqu’Alex, Thiago Silva et même Sakho étaient absents, les jokers Armand et Camara ont été très convaincants. Pas de soucis incommensurables en tête donc pour le staff parisien actuellement, étant donné qu’une bonne partie des blessés ont refait surface, à l’image du patron brésilien de l’arrière garde, ou bien de la sentinelle Thiago Motta, enfin de retour après une longue convalescence. Tous les voyants sont au vert si l’on rajoute l’apport non négligeable de David Beckham, que ce soit sur le terrain par ses récentes mais courtes performances, ou bien tout simplement par sa présence dans l’effectif et sa très grande expérience du haut niveau. Autant de raisons qui nous font penser que Paris rêve d’Europe, et que cette équipe a surement les moyens d’aller très loin dès cette année en Ligue des Champions. En attendant bien sur que les « stars » de ce PSG new look, dénigrent un peu moins la Ligue 1 en retour…

Damien Chédeville

 

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Un PSG-OM peut en cacher un autre

 
Article précédent :

Saint-Etienne veut se mêler à la lutte

 

Crédits Photos : leparisien.fr ; ap.org

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