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FastFoot
18 février 2013

Rémi Garde et l’OL savent rebondir

Les Lyonnais et le sens du contre-pied

A l’aube de cette 25° journée de Ligue 1, il était légitime de penser que le Paris Saint-Germain avait de grandes chances de s’envoler au classement, au vu des performances actuelles de ses deux concurrents pour la Ligue des Champions et le titre, Lyon et Marseille. Avant sa victoire sur Valenciennes au Vélodrome samedi après-midi (1-0), l’OM restait ainsi sur quatre matchs sans victoire en championnat, dont deux défaites face à Sochaux et contre Nancy, tandis que l’OL accusait le coup avec trois défaites d’affilée toutes compétitions confondues (Ajaccio, Lille, Tottenham). Du jamais vu cette saison pour les hommes de Rémi Garde qui n’avaient jamais enchainé deux revers de rang jusque-là. La raison ? Certainement le dénouement de ce mercato destructeur, qui à défaut d’avoir dépourvu le groupe rhodanien, a bien remué certaines velléités, notamment l’envie d’ailleurs de Lisandro Lopez, finalement conservé par le président Aulas. En tout cas, le départ de Michel Bastos, auteur de trois buts déjà avec Schalke en Allemagne, n’augurait rien de bon pour le septuple champion de France, en mal de réussite offensive ces derniers temps. Mais comme souvent, Lyon s’est montré très perspicace dans l’art du contre-pied, à impressionner lorsqu’on attend l’équipe au plus bas, après avoir lourdement chuté quand on la croyait capable de briller. Dans ce sens, gageons que le succès incontestable, quatre buts à zéro à Bordeaux, obtenu ce dimanche relève de l’impensable, surtout quand on connaît la solidité des Girondins sur leurs terres, défaits à une seule reprise avant ce match.

Grenier Licha
Et si l’on pourrait croire que la révolte est venue des joueurs qu’on croyait sur le départ un temps, les Lisandro, Gomis et Gourcuff, il n’en a rien été. Au contraire, c’est bien la génération « biberon » de l’Olympique Lyonnais qui a sorti le club de la mauvaise passe qu’il traversait. Avec dans le rôle du meneur de troupe, l’excellent Clément Grenier, très influent dans l’orientation du jeu et pour une fois, dans la finition. C’est lui qui a en effet ouvert le score dès la 15° minute sur un service judicieux de Bafé Gomis, dans le dos de la défense bordelaise. Un face à face plus tard avec Cédric Carasso, et la « Gren’ » inscrivait son deuxième but de la saison, pour conclure une domination relative d’un OL encore bridé par sa passivité défensive de ces deux dernières semaines. En tout cas, la réalisation du jeune meneur tricolore suffisait pour faire basculer les Lyonnais en tête à la mi-temps. Mais comme pour annoncer un festival, les protégés de Rémi Garde reprenaient de plus belle, et c’est Gueida Fofana, inconnu dans ce rôle de percussion auparavant, qui prenait sa chance des vingt mètres, d’une superbe frappe de l’extérieur du droit. La lucarne de Carasso s’en souvient encore, mais les filets eux n’auront pas fini de trembler. La jeune garde rhodanienne continua ainsi d’asséner des coups de boutoirs à la défense girondine, et c’est de nouveau Clément Grenier qui récompensa la persévérance lyonnaise en transformant un penalty obtenu par Fofana, encore lui. Trois buts à zéro, le match est alors plié, et on se prépare déjà à la conférence de presse d’après match de Francis Gillot, très réputé pour ne pas pratiquer la langue de bois.

Rémi Garde VS Bordeaux
Seulement le calvaire n’est pas fini pour Bordeaux, car Alexandre Lacazette, travailleur courageux dans le couloir droit conclue une nouvelle attaque percutante de l’OL, d’un subtil tir croisé du pied gauche. Sur le coup, Carasso semble un peu court, mais qu’importe, les coéquipiers de Rémy Vercoutre se sont de nouveau illustrés dans le bon sens, avec une prestation très convaincante, incontestable même, avec sa horde de jeunes pousses issues du centre de formation de Tola Vologe. On se dit alors que le septuple champion de France n’est décidément jamais là où on l’attend, mais qu’il sait définitivement saisir les bonnes occasions. Car à ce moment-là, les partenaires d’un Maxime Gonalons toujours impérial devant sa défense, ne savent pas que le Paris Saint-Germain s’inclinera dans la soirée à Sochaux, à la surprise générale. Ce PSG qui est capable de battre Valence en Ligue des Champions la semaine, et de sombrer dans le ridicule en quatre jours de temps. Il n’en fallait pas plus pour faire le bonheur d’un OL sur le retour, qui se rapproche ainsi du leader francilien, puisque trois points seulement séparent désormais les deux premiers de la classe. Marseille de son côté aura fait le minimum face à Valenciennes en remportant trois unités à la 94° minute, au bénéfice d’un but inespéré de Rod Fanni, pourtant incertain avant la rencontre. Résultat, alors que l’on croyait la Ligue 1 pliée par un leader parisien en mode bulldozer, on se retrouve au sortir de cette 25° journée avec trois équipes qui se tiennent en cinq points. On ne s’en plaindra pas du point de vue du suspense, même si Paris a fait montre, une nouvelle fois, de son instabilité chronique.

Jeunes OL
Peut-être est-ce le résultat des nombreuses absences que déplorait Carlo Ancelotti avant le coup d’envoi de la rencontre (Thiago Motta, Thiago Silva, Menez, Lucas Moura), ou bien le relâchement plus compréhensible d’une équipe en passe de se qualifier pour les quarts de finale de la Ligue des Champions. A moins que l’arrivée annoncée de David Beckham en concurrence au milieu de terrain la semaine prochaine face à Marseille, n’ait joué en défaveur des jeunes alignés par le technicien italien à Sochaux (Chantôme, Verratti, Matuidi). En tout cas, l’OL qui croyait tout perdre en ce mois de février a finalement réussi à prendre le contre-pied de cette mauvaise série qui semblait priver définitivement le groupe rhodanien de tout espoir de titre. Si bien que l’on attend avec impatience de voir si Marseille va pouvoir se transcender sur un match au Parc des Princes le week-end prochain, ce qui permettrait du même coup à l’OL de grappiller de nouveau des points au PSG. Car les Franciliens semblent davantage motivés par la perspective de rencontrer une grosse écurie européenne au prochain tour de Coupe d’Europe, que par la possibilité offerte de tuer dès maintenant la concurrence en championnat. Décidément, Paris aussi développe l’art du contre-pied, et ce n’est pas plus mal pour le seul grand championnat du Vieux Continent, qui semble en mesure de maintenir une certaine incertitude concernant le titre de champion. Ce ne sont pas le Barça et le Bayern Munich avec 15 points d’avance qui développent en effet le syndrome du coup de théâtre, pas plus que Manchester United, leader de Premier League avec 12 points de marge sur City. Lyon se distingue ainsi par sa ténacité, même dans les périodes de doutes, et ça c’est une vertu qui en dit long sur les capacités de l’OL et de ses jeunes.

Damien Chédeville

 

Dans le même thème :

Lyon a les reins solides

 
Article précédent :

La folle semaine du PSG

 

Crédits Photos : rmcsport.fr ; foot01.com ; olweb.fr

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