Lionel Messi à jamais dans l’histoire !

Un génie précoce du ballon rond

On a parfois l’impression d’en faire un peu trop avec cet homme, surtout quand hier soir les médias du monde entier ont relayé et commenté son quatrième succès consécutif dans la course au FIFA Ballon d’Or, mais on se rend finalement compte que Lionel Messi est vraiment un génie. Fastfoot avait en effet décidé en ce 7 janvier 2013, de rendre hommage à ceux qui n’ont jamais reçu cette fameuse distinction personnelle, mais qui pourtant l’auraient bien évidemment mérité à un moment de leur carrière. Mais à l’arrivée, quoi de plus normal de venir saluer la grandeur de l’attaquant argentin, sacré par ses pairs pour la quatrième fois de rang donc (2009/10/11/12), une première depuis la création du Ballon d’Or en 1956. Ainsi, la presse internationale l’a rabâché à longueur de soirée, Messi ne s’est pas contenté de marquer un peu plus son époque, il s’est même offert le luxe de dépasser au palmarès des icônes telles que Michel Platini, seul joueur avec lui à avoir aligné trois Ballon d’Or d’affilée, Yohan Cruyff, le « hollandais volant », lui aussi vainqueur par trois fois de ce trophée, ainsi que son compère Marco Van Basten. Pelé et Maradona eux n’ont jamais eu le bonheur d’être reconnu pour leur talent, pour une raison très simple que Fastfoot a développé lundi, jusqu’en 1995, le palmarès du Ballon d’Or n’était pas ouvert aux joueurs étrangers non européens. Qu’importe, les deux légendes du football du 20° siècle resteront à jamais dans l’histoire, comme Lionel Messi certainement, dans le top 5 des plus grands joueurs de notre ère.

Pas facile après cela d’établir un classement, étant donné que ces trois hommes ont tous marqué de leur empreinte le football mondial. Simplement, si l’Argentin de 25 ans n’a pas encore mis fin à sa carrière, son palmarès parle pour lui. Outre ses quatre récompenses au classement du Ballon d’Or, le lutin insaisissable a aussi remporté trois fois la Ligue des Champions avec Barcelone (2006, 2009, 2011), cinq fois le championnat d’Espagne, la Liga, ainsi que deux fois le championnat du Monde des clubs. A côté de cela, il a fraîchement été reconnu comme étant le meilleur buteur de l’histoire sur une année civile (91 buts en 2012), en plus d’être le deuxième meilleur buteur de l’histoire de la C1 (56 buts, derrière Raul, 71), et le plus grand réalisateur du Barça en matchs officiels, avec 288 buts. C’est à se demander si le prodige sud américain a encore des records à faire tomber en club, où s’il peut dormir sur ses deux oreilles. En tout cas, des défis il en a déjà d’autres à relever, puisque son grand défaut est de n’avoir jamais fait briller sa sélection nationale, comme ont pu le faire ses prédécesseurs Pelé, Maradona et autre Zidane, tous sacrés champions du monde. Pour l’instant, Lionel Messi n’a gagné que les Jeux Olympiques avec l’Argentine, en 2008, et doit donc maintenant s’attaquer à la Copa America, dont il n’a atteint que la finale en 2007, ainsi que la Coupe du Monde évidemment, dont il n’a connu que les quarts de finale en 2010 avec sa génération dorée. Sa réussite en équipe nationale restant le seul frein pour certains à l’acceptation de son statut de monument du football, on ne devrait pas tarder à le voir briller davantage avec l’Albiceleste.

En attendant, on pourra constater que ce joueur bat des records non seulement du point de vue de son palmarès et des buts qu’il empile, mais surtout en terme de précocité. Pour comparer l’incomparable, Michel Platini avait obtenu à l’époque son troisième Ballon d’Or à 30 ans, soit cinq ans après Messi. Une statistique impressionnante qui prouve que ce dernier n’est pas prêt de s’arrêter de nous étonner, surtout si l’on en croit les rumeurs de prolongation au Barça jusqu’à la fin de sa carrière. Ce à quoi certains répondent qu’ils auraient bien aimé le voir évoluer dans un autre club que la maison catalane, mais au fond, avait-on demandé à Paolo Maldini de quitter le Milan après 24 ans d’une carrière monstrueuse ? De même, qui aurait le culot de proposer à Sir Alex Ferguson de changer de club, pour prouver définitivement son professionnalisme au poste d’entraîneur ? Non, si Lionel Messi doit lier son destin à celui du FC Barcelone jusqu’au terme de sa carrière, alors qu’il le fasse et qu’il nous fasse encore rêver par ses gestes, par ses buts et par son talent. Mais qu’il le fasse par contre sans jamais vouloir trahir les amoureux du football, juste par son génie, et non pas en répétant les simulations, chose qui pourrait le desservir une fois qu’il ne jouira plus d’une telle régularité au plus haut niveau. Lionel Messi doit rester un diamant brut, comme l’était à son époque Yohan Cruyff, qui a conduit le FC Barcelone au niveau auquel il plafonne aujourd’hui, que ce soit en tant que joueur ou bien avec le costume d’entraîneur.

Avec la même classe que Cruyff, et la même science du football que son mentor depuis la Masia, Josep Guardiola, Messi va devoir maintenant continuer ce qu’il a entrepris, à savoir devenir l’un des meilleurs joueur de tous les temps. Et peu importe finalement de savoir s’il se classe premier, deuxième ou troisième, l’important est que l’on se rende bien compte de son talent, et que l’on se souvienne plus tard que l’on a vu évoluer un jour, l’égal de Pelé et Maradona que les générations passées ont pu admiré. Une fois que cela est dit, n’oublions pas de saluer également les coéquipiers de Messi, qui font aussi qu’aujourd’hui l’Argentin est devenu une légende, les Piqué, Puyol, Xavi, Iniesta, Fabregas et autre Pedro qui travaillent tous les jours pour que le Barcelone des années 2008/2013 rentre dans l’histoire, comme celui de 1992 l’avait fait auparavant. En espérant que cette année encore, le descendant de Diego Maradona comme Cristiano Ronaldo, arrivé deuxième de ce Ballon d’Or 2012, et Andrès Iniesta, continuent à nous faire aimer le football moderne pour ces gestes, ces buts venus d’ailleurs, et non pas pour les rémunérations folles qui se pratiquent à ce jour. Ce football là on l’aime avant tout parce qu’il vient de la rue, et parce qu’il fait éclore des phénomènes pourtant mal partis au départ. Et quelle meilleure continuité que ce Mondial 2014 au Brésil, qui s’annonce comme le rendez-vous des grands du foot ? Car à côté de Messi et Ronaldo, il y a aussi Iniesta bien sur, mais également Neymar, Falcao, Van Persie, Pirlo, Ibrahimovic… Une génération si brillante, qu’il est d’autant plus difficile d’imaginer quel sera le vainqueur de cette prochaine échéance. D’ici là Messi aura peut-être un Ballon d’Or en plus !

Damien Chédeville

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Crédits Photos : bleacherreport.com ; sportwintness.ning.com ; telegraph.co.uk