L’OM ne peut pas rivaliser

Un effectif trop court et menacé par la CAN

Alors que la Ligue 1 s’apprête à boucler le premier quart du championnat, les mêmes questions perdurent en ce qui concerne les adversaires crédibles du Paris Saint Germain sur l’ensemble de la saison. Et même si la dream team de Carlo Ancelotti n’a pas encore trouvé son rythme de croisière sur le terrain national, les performances de ce même groupe en Ligue des Champions promettent de jours meilleurs dans ce qui reste l’objectif principal des dirigeants qataris, à savoir la conquête du titre. Du coup, la 12° journée de L1 qui se dispute ce week-end promet de livrer davantage d’enseignements concernant la suite des évènements, et notamment l’horizon proche qu’est la trêve hivernale. Dans ce sens, le PSG se déplace à Montpellier qui n’a désormais plus aucune destinée au niveau européen, et qui peine toujours à se mettre en route sur les pelouses de l’Hexagone. Alors si cette visite de courtoisie des coéquipiers de Zlatan Ibrahimovic, suspendu pour l’occasion, ne s’annonce pas comme une promenade de santé, elle n’en sera pas moins pour les protégés d’un René Girard qui semble de plus en plus touché par l’impuissance de ses hommes. Même constat pour Lyon, européen convaincu qui vient d’aller chercher sa qualification pour les seizièmes de finale de la Ligue Europa à Bilbao, jeudi soir (succès 3-2). Les Rhodaniens s’en vont ainsi défier Sochaux sur ses terres, où les partenaires de Ryad Boudebouz viennent de faire tomber Evian, en match en retard de la 10° journée du championnat (2-1).

Bref, si comme pour le PSG à Montpellier, la marche ne semble pas insurmontable, elle ressemble tout de même au piège parfait pour une formation qui demeure en pleine confiance. De la confiance, il doit surement en manquer à Marseille, qui au contraire de ses deux compères du podium de Ligue 1, peine à valider son billet pour le prochain tour de la C3. Les Olympiens d’Elie Baup restant ainsi sur un match nul deux buts partout, au Vélodrome face au Borussia M’Gladbach devant seulement 13000 spectateurs environ, et ce après avoir déjà pris le bouillon au match aller chez le pensionnaire de la Bundesliga (2-0). Autant dire que le moral n’est pas au beau fixe du côté de la Commanderie, même si le staff phocéen va bientôt pouvoir compter sur son renfort estival en championnat, l’Anglais Joey Barton, jusque-là redevable d’une suspension écopée outre-Manche la saison passée. Ce dernier a d’ailleurs inscrit face aux Allemands de Lucien Favre, son premier but sous le maillot de l’OM, prouvant ainsi qu’il n’était pas venu sur les bords de la Méditerranée dans le simple but de gouter à la bouillabaisse. Il n’empêche, aujourd’hui Marseille est en perte de vitesse en L1, et ce contrecoup du pic de forme affiché lors des six premières journées, ne semble pas étranger à l’absence sur blessure du bienfaiteur olympien André-Pierre Gignac. Absent depuis plusieurs semaines déjà, l’ancien meilleur buteur du championnat tricolore avec Lorient, qu’Elie Baup avait réussit à remettre en scelle depuis une intersaison réparatrice, est désormais le maillon manquant.

Et pour ne rien arranger aux problèmes de l’OM, qui s’accroche toutefois à sa place de dauphin du PSG à la différence de buts, ce sont les frères Ayew à eux seuls qui paraissent tenir la barre en ce moment. Avec le valeureux Mathieu Valbuena, détenteur du jeu olympien, ils gardent péniblement le navire à flot, pendant que Loïc Remy s’attache à n’être que l’ombre de lui-même, et que Souleymane Diawara brille par son absence dans la défense. Heureusement, Nicolas N’Koulou tient encore la baraque derrière, devant un Steve Mandanda qui se demande quand est-ce que le vent va tourner définitivement. Cinq éléments à tout casser, qui dirigent l’effectif à bout de bras, c’est bien peu pour une équipe qui s’était montrée pourtant très entreprenante au coup d’envoi de l’exercice. Surtout quand on sait qu’au mois de janvier, Elie Baup et son staff vont déplorer les départs à la Coupe d’Afrique des Nations des frères Ayew (avec le Ghana), si précieux pour dynamiter les défenses adverses, ainsi que le bon lieutenant Charles Kaboré (international burkinabé), tantôt milieu défensif, tantôt en dépannage au poste d’arrière droit. Alors bien évidemment la direction du club réfute les arguments comme ce dernier, qui tendent pourtant à prouver que l’effectif olympien est trop court pour préserver le statut actuel du club en championnat, au motif de la nécessité de stabilisation économique de l’institution. Mais à un moment, il va bien falloir regarder les choses en face, et savoir si oui ou non Margarita Louis-Dreyfus souhaite faire perdurer son soutien à l’OM, ou si Marseille va devoir se tourner vers d’éventuelles investisseurs extérieurs.

Un constat qui, même s’il est davantage justifié à moyen terme, concorde parfaitement avec les besoins actuels d’un club qui se dit de nouveau tourné vers la formation, mais qui tarde à faire éclore de vrais produits du cru. Seul le jeune Rafidine Abdullah lancé au milieu de terrain par Elie Baup en début de saison, semble en effet convenir aux exigences du haut niveau. Si bien que dans le même temps, un adversaire légitimement comparable à l’OM, à savoir Lyon, qui possède par ailleurs une réelle politique de formation depuis plusieurs années, peut se targuer de son côté de faire participer ses pépites à la récente efficacité de l’équipe. On pense bien évidemment à Maxime Gonalons, qui fait toutefois figure d’ancien dans le onze type de Rémi Garde, mais également à Alexandre Lacazette, de plus en plus décisif sur le front de l’attaque, ou encore Clément Grenier, le clone de Yoann Gourcuff et Samuel Umtiti, le défenseur surdoué qui dépanne à tous les postes défensifs. Au delà de ces noms qui reviennent le plus souvent, on pourrait même ajouter ceux de Rachid Ghezzal, talentueux gaucher, et de Yassine Benzia que l’on compare déjà à son ainé Karim Benzema. Autant de garanties qui font que l’OL peut aujourd’hui compter sur un socle solide de jeunes, en cas de défection des titulaires en puissance que sont encore les Lovren, Bisevac, Réveillère, LIsandro et autre Gomis. Soit exactement le luxe que ne peut pas se permettre Marseille, qui n’a pour l’instant que Diawara et Gignac sur le carreau, mais qui pourrait être bien plus démuni encore. Voilà pourquoi Fastfoot pense que l’OM ne peut pas et ne pourra pas rivaliser dans la durée en premier lieu avec le PSG, mais aussi avec Lyon voire Lille si les Nordistes retrouvent enfin leur jeu d’antan. Surtout si les Phocéens comptent jouer sur tous les tableaux.

 Damien Chédeville

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