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FastFoot
1 septembre 2012

L’OM peut-il tenir la cadence ?

Un dégraissage moins préjudiciable que prévu

Après seulement trois journées de championnat, l’Olympique de Marseille a déjà prouvé à bon nombre de ses détracteurs que la transition financière que le club subit actuellement, n’amoindrit en rien ses performances en Ligue 1. Au contraire, la cure d’austérité imposée par la propriétaire héritière, Margarita Louis-Dreyfus, a l’air de faire du bien à l’institution phocéenne, qui s’est pourtant délestée dans les deux dernières semaines du mercato estival, de trois de ses anciens cadres, à savoir Alou Diarra, César Azpilicueta et Stéphane M’Bia. Autant dire que sur le papier, cette mini-vague de départs plus ou moins volontaires, dicté par la volonté présidentielle d’abaisser considérablement la masse salariale de l’OM, aurait pu conduire le groupe d’Elie Baup vers les profondeurs du classement. Surtout si l’on se rappelle bien de la seconde partie de l’exercice précédent, durant laquelle les joueurs de Didier Deschamps, à l’époque, avaient aligné une série incroyable de 13 matchs sans victoire en L1, dont neuf défaites ! Une période noire, dont les coéquipiers de Steve Mandanda se sont certainement rappelés, au moment de reprendre le chemin de la compétition, le 11 août dernier face à Reims. C’est pourquoi Marseille se retrouve aujourd’hui sur le devant de la scène, avec une qualification pour la phase de poules de la Ligue Europa en poche, ainsi que le fauteuil de leader dans le championnat hexagonal.

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Alors bien évidemment, comme chaque saison au bout de trois journées, la pression médiatique voudrait que l’on établisse déjà des bilans, au point d’imaginer les « bons partants » en dynamiteurs de l’exercice entier. Seulement, est-il vraiment utile de le rappeler, il reste 35 journées au programme, plus deux coupes nationales et une Coupe d’Europe pour certains à disputer, donc autant de raisons de penser que la hiérarchie d’un jour ne sera pas forcément celle du lendemain. Mais tout de même, alors que l’on voyait déjà l’OM subir une véritable saignée avec les départs annoncés d’éléments charnières  de l’effectif tels qu’André Ayew, Nicolas N’Koulou, Loïc Remy, Benoît Cheyrou, Mathieu Valbuena ou encore le capitaine et gardien numéro 2 de l’Equipe de France Steve Mandanda, la mutation semble bien plus douce que prévue. Si bien que l’on serait davantage tenté de croire en un bon parcours général de Marseille cette saison, que ce soit en Ligue 1 ou même en Coupe d’Europe, plutôt que pour l’autre Olympique, Lyonnais lui. Et pourtant, Fastfoot ne tenait pas ce discours il y a encore quelques jours, lorsque l’OL partageait la tête du classement de L1 au sortir de la deuxième journée. Mais ça, c’était avant la blessure plus ou moins grave de Yoann Gourcuff pourtant en forme en ce début d’exercice, ainsi que les départs conjugués d’Aly Cissokho à Valence, de Jérémy Pied à Nice, et bien évidemment celui d’Hugo Lloris à Tottenham.

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Avec le transfert de ce dernier vers Londres, Lyon et Jean-Michel Aulas n’ont pas seulement fait une très mauvaise opération financière en vendant l’un des trois meilleurs gardiens du monde pour seulement 10 millions d’euros (jusqu’à 5 millions de bonus en plus), l’institution rhodanienne et son patron ont surtout perdu leur meilleur élément depuis quatre saisons. Inutile de tourner autour du pot, malgré la présence dans le groupe lyonnais de joueurs de talent comme Lisandro Lopez, Michel Bastos ou encore Yoann Gourcuff, le meilleur d’entre eux, et qui plus est celui qui a surement rapporté le plus de points à l’OL quand il le fallait, c’est incontestablement Hugo Lloris. Et sans offenser son remplaçant désigné, Rémy Vercoutre, lui aussi très méritant de par son implication depuis une dizaine d’années dans le quotidien du vestiaire, gageons qu’il sera très compliqué pour l’OL de pallier un tel manque, surtout quand on connaît le chantier actuel du septuple champion de France en défense. Réveillère a failli partir, Cissokho lui s’en est allé, Cris s’accroche à ses émoluments alors que les dirigeants de l’OL souhaitent son départ, et la prometteuse charnière centrale Bisevac/Lovren n’a pas encore eu le temps de se roder. Bref, l’atmosphère est semble-t-il plus respirable à l’OM, où l’on s’est tout de même attaché à renflouer les couloirs de la défense également, avec les arrivées tardives de l’inconnu Kassim Abdallah (ex Sedan) et du gaucher brésilien Lucas Mendes.

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Des mouvements pour le moins surprenants, tout comme le prêt du bad boy Joey Barton, toujours suspendu pour dix matchs en Angleterre, et qui pourrait, en cas de demande la Fédération Anglaise auprès de la Ligue Française, purger cette même peine dans l’Hexagone. Pour autant, la bonne nouvelle pour Elie Baup et son staff, c’est que le noyau dur de l’équipe a été conservé, et que les éléments qui sont partis sous d’autres cieux, n’étaient vraisemblablement pas ceux qui montraient le plus de combativité avec le maillot olympien sur les épaules. En quelque sorte, le président Labrune et José Anigo ont opéré un nettoyage de circonstance, qui pourrait s’avérer payant, alors que Marseille aborde un virage en épingle sur le plan financier. On le sait, à l’OM comme à Lyon, la rigueur est de mise, et l’on ne flambe plus comme avant, du temps où ces deux écuries enchainaient les participations plus ou moins brillantes en Ligue des Champions. Mais après tout, peut-être que l’austérité ambiante en Ligue 1, hors Paris Saint Germain, fait du bien à tout le monde, à commencer par ces formations qui prolonger auparavant à tour de bras, avec des revalorisations salariales parfois indécentes. Aujourd’hui, de fait, les clubs français n’ont plus vraiment peur de perdre leurs meilleurs joueurs au profit des grosses écuries européennes, étant donné qu’ils ont enfin compris l’importance de se reposer sur des centres de formation performants. Et même si les bancs de remplaçants font moins rêver qu’il y a deux ou trois ans, gageons que les résultats sportifs pourront au contraire s’avérer meilleurs à l’avenir. En tout cas à la hauteur de ce qui est possible d’investir. De là à tenir la cadence des favoris de L1 ? Premiers éléments de réponse face à Rennes pour l'OM dès ce week-end.

Damien Chédeville



Dans le même thème :

Lyon veut prendre les commandes

http://www.fastfoot.fr/archives/2012/08/23/24952495.html



Article précédent :


Europe : des raisons d’être optimistes

http://www.fastfoot.fr/archives/2012/08/31/25003718.html




Crédits Photos :
leparisien.fr ; rmcsport.fr ; sofoot.com

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