Les ténors de Ligue 1 au placard

Montpellier et Paris n’y sont pas

Le championnat de France de L1 n’a repris que depuis deux journées seulement, et pourtant les premiers enseignements de ce début de saison tranchent comme des couperets. En effet, si l’on a déjà pu constater que les Olympiques étaient bien présents malgré des préparations peu évidentes, dues notamment à des soucis financiers à peine masqués, on a également remarqué que les favoris pour la course à l’Europe ne sont pas vraiment en ordre de marche. Avec en tête de ce peloton des attardés, le champion en titre, Montpellier, qui même après avoir ouvert le score lors de ces deux premiers rendez-vous, n’a pu faire mieux qu’un match nul (1-1) et une défaite (2-1), respectivement face à Toulouse et en terre lorientaise. Du coup, le club héraultais se retrouve 13° du classement, à égalité de « point », étant donné qu’il n’y en a qu’un, avec Nice, alors même que les hommes de René Girard possédaient déjà six points en autant de rencontres l’an dernier. Un signe inquiétant, quand on sait que la force des Sudistes lors du précédent exercice, était justement d’avoir cette capacité à gérer les situations compliquées en fin de match. Alors on pourra toujours dire que ce sont des incidents de parcours, et que l’équipe, privée d’Anthony Mounier et de Younès Belhanda depuis l’ouverture du championnat n’a pas encore trouvé son rythme de croisière, mais de fait, Montpellier accuse aujourd’hui un retard de cinq points sur Lyon et Marseille, deux concurrents directs pour les places européennes en fin de saison.


Néanmoins, l’argument du nombre de matchs restants, à savoir 36, pour la suite d’un exercice qui s’annonce très long est tout aussi recevable, même si bien souvent, les points lâchés au démarrage sont souvent difficiles à rattraper. Dans ce sens, Fastfoot ne tente pas de chercher la petite bête, ou de demander aux meilleurs d’être au top dès le début, mais s’attache simplement à mettre le doigt sur un constat qui est pour le coup, implacable. Ainsi, qui aurait cru que le Paris Saint Germain new look concèderait deux résultats nuls lors de ces deux premiers matchs, qui plus est devant des candidats au maintien, Lorient et Ajaccio. Un retard à l’allumage, comme nous le faisions remarquer samedi, qui ne sera certainement pas fatal au PSG de Carlo Ancelotti, mais qui mérite d’être signalé, tant les ambitions des dirigeants du club sont élevées. Mais le plus alarmant dans tout cela n’est pas tant la fébrilité du collectif parisien en terme de maîtrise du jeu, mais davantage la déjà flagrante « Ibrahimovic dépendence ». Le Suédois a en effet beaucoup manqué dans les vingt derniers mètres adverses face à Ajaccio, lorsqu’il s’agissait de concrétiser le peu d’occasions franciliennes. Pourtant, le coach italien avait tout de même aligné d’entrée le quatuor Menez-Pastore-Lavezzi-Nene. Une belle brochette de techniciens, bizarrement peu tranchants durant la rencontre, en tout cas peu inspirés dans la finition.


Au final, on se demande presque si le tendon d’Achille de ce PSG version qataris n’est pas son amas de stars, tous plus narcissiques les uns que les autres. Mais où est l’envie là-dedans ? Où est passée la volonté de mouiller le maillot qu’on est fier de porter ? Deux questions qui restent en suspend, même si au bénéfice du doute, on dira que les coéquipiers de Christophe Jallet sont en phase de mutation, en phase de recherche d’équilibre. Pour Lille, troisième favori pour le podium final, les choses sont un peu différentes. Déjà, le LOSC a tout de même aligné quatre points en deux rencontres, ce qui n’est pas le cas de ses deux principaux challengers, et puis l’institution nordiste n’a pas brûlé les étapes ces dernières années, construisant pas à pas son histoire. Du coup, c’est assez légitime de voir que la presse est un peu moins critique envers les prestations des joueurs de Rudi Garcia, que vis-à-vis du champion en titre, ou bien du champion annoncé pour cette saison. Même si, encore une fois, les partenaires du capitaine Rio Mavuba n’ont eux pas raté leur entrée en matière à Saint-Etienne, il y a une semaine, avec un succès inaugural, deux buts à un. Seulement, la première dans le nouveau « Grand Stade », a du quelque peu glacer les ardeurs lilloises, devant une équipe de Nancy il est vrai, très solide. Pas suffisant néanmoins pour douter du potentiel d’une formation qui s’est inscrite depuis quelques saisons maintenant, dans le top 3 du championnat français.


Alors si quelques signes nous font penser que les trois « ténors » de notre joute nationale, n’ont pas réellement débuté leur exercice comme ils l’entendaient, force est de constater que les degrés de compétitivité à cet instant précoce de l’exercice, sont tous différents dans ces trois clubs. Reste à savoir si, comme d’ordinaire, nos futurs représentants en Ligue des Champions vont monter en puissance, tels des diesels. C’est en tout cas fort probable, au vu des effectifs respectifs de Montpellier, Parie et Lille, qui ont recruté intelligemment, en plus d’avoir conservé leurs colonnes vertébrales. Et puis il faut avouer que chaque saison, les petits clubs ont tendance à démarrer très fort, préparations précoces obligent, avant de marquer logiquement le pas au crépuscule de la saison hivernale. Deux journées, c’est beaucoup et très peu à la fois, ce qui nous laisse imaginer qu’il va y avoir des changements cette année. Pas seulement parce que Lyon, Marseille et Bordeaux cartonnent en ce mois d’août, contre toutes attentes, mais surtout parce que les formations qu’on attend le plus, ont du chemin à parcourir pour satisfaire en conséquence. C’est évident, on en saura bien davantage d’ici la seconde mini trêve internationale, le 7 septembre prochain, avec deux journées de Ligue 1 en plus. En attendant, pas de conclusions hâtives, que ce soit en haut ou en bas du classement, tout reste à faire en ce début d’exercice. Le plus dur est à venir.

Damien Chédeville



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